Texte grec :
[4,44] Πόρρω δὲ τυγχάνων τοῦ βουλήματος τῶν γεγραμμένων
φησὶ τὸν θεὸν καὶ φρέατα τοῖς δικαίοις δεδωκέναι.
Οὐ γὰρ ἐτήρησεν ὅτι οἱ δίκαιοι λάκκους μὲν οὐ κατασκευάζουσι
«φρέατα» δὲ ὀρύσσουσι, τὴν ἐνυπάρχουσαν πηγὴν
καὶ ἀρχὴν τῶν ποτίμων ἀγαθῶν ἐξευρεῖν ζητοῦντες, ἅτε καὶ
τροπικὴν λαμβάνοντες ἐντολὴν τὴν φάσκουσαν· «Πῖνε
ὕδατα ἀπὸ σῶν ἀγγείων καὶ ἀπὸ σῶν φρεάτων πηγῆς. Μὴ
ὑπερεκχείσθω σοι ὕδατα ἔξω τῆς σῆς πηγῆς, εἰς δὲ σὰς
πλατείας διαπορευέσθω τὰ σὰ ὕδατα. Ἔστω σοι μόνῳ
ὑπάρχοντα, καὶ μηδεὶς ἀλλότριος μετασχέτω σοι.» Πολλαχοῦ
δὲ ἱστορίαις γενομέναις συγχρησάμενος ὁ λόγος ἀνέγραψεν
αὐτὰς εἰς παράστασιν μειζόνων καὶ ἐν ὑπονοίᾳ δηλουμένων·
ὁποῖά ἐστι καὶ τὰ περὶ φρέατα καὶ τὰ περὶ τοὺς γάμους καὶ
τὰς διαφόρους μίξεις τῶν δικαίων, περὶ ὧν εὐκαιρότερον ἐν
τοῖς εἰς αὐτὰ ἐκεῖνα ἐξηγητικοῖς τις σαφηνίζειν πειράσεται.
Ὅτι δὲ καὶ φρέατα ἐν γῇ Φιλιστιαίων κατεσκεύασται ὑπὸ
τῶν δικαίων, ὡς ἐν τῇ Γενέσει ἀναγέγραπται, δῆλον ἐκ τῶν
δεικνυμένων ἐν τῇ Ἀσκάλωνι θαυμαστῶν φρεάτων καὶ
ἱστορίας ἀξίων διὰ τὸ ξένον καὶ παρηλλαγμένον τῆς κατασκευῆς
ὡς πρὸς τὰ λοιπὰ φρέατα.
Νύμφας τε καὶ θεραπαινίδας ἀνάγεσθαι ἐπὶ τροπολογίαν
οὐχ ἡμεῖς διδάσκομεν, ἀλλ´ ἄνωθεν ἀπὸ σοφῶν παρειλήφαμεν·
ὧν εἷς τις ἔφασκε διεγείρων τὸν ἀκροατὴν ἐπὶ
τροπολογίας· «Λέγετέ μοι, οἱ τὸν νόμον ἀναγινώσκοντες,
τὸν νόμον οὐκ ἀκούετε; Γέγραπται γὰρ ὅτι Ἀβραὰμ δύο
υἱοὺς ἔσχεν, ἕνα ἐκ τῆς παιδίσκης καὶ ἕνα ἐκ τῆς ἐλευθέρας.
Ἀλλ´ ὁ μὲν ἐκ τῆς παιδίσκης κατὰ σάρκα γεγέννηται, ὁ δὲ
ἐκ τῆς ἐλευθέρας διὰ τῆς ἐπαγγελίας. Ἅτινά ἐστιν ἀλληγορούμενα·
αὗται γάρ εἰσι δύο διαθῆκαι, μία μὲν ἀπὸ ὄρους
Σινᾶ, εἰς δουλείαν γεννῶσα, ἥτις ἐστὶν Ἄγαρ»· καὶ μετ´
ὀλίγα· «Ἡ δ´ ἄνω», φησίν, «Ἱερουσαλὴμ ἐλευθέρα ἐστίν,
ἥτις ἐστὶ μήτηρ ἡμῶν». Ὁ δὲ βουλόμενος λαβεῖν τὴν πρὸς
Γαλάτας ἐπιστολὴν εἴσεται, τίνα τρόπον ἠλληγόρηται τὰ
κατὰ τοὺς γάμους καὶ τὰς μίξεις τῶν θεραπαινίδων, βουλομένου
τοῦ λόγου καὶ ἡμᾶς οὐ τὰς σωματικὰς νομιζομένας
πράξεις ζηλοῦν τῶν ταῦτα πεποιηκότων ἀλλ´ ὡς καλεῖν
εἰώθασιν οἱ τοῦ Ἰησοῦ ἀπόστολοι, τὰς πνευματικάς.
|
|
Traduction française :
[4,44] Il ne pénètre pas mieux dans le sens de nos Écritures,
quand il dit que Dieu donne aussi des puits aux justes (Ibid.,
XXVI, 18). Il ne prend pas garde que les justes ne se font pas des mares,
mais qu'ils se creusent des puits, cherchant bien avant dans la terre des
veines et des sources vives d'eau bonne à boire, afin d'obéir à ce
commandement typique : "Bois de l'eau de tes vaisseaux et de la source de
ton puits; que tes eaux ne regorgent point hors de ta fontaine, et
qu'elles ne se répandent que sur ton fonds ; quelles ne soient que pour
toi, et que nul étranger n'en boive" (Prov., V, 15). Il y a ainsi plusieurs
histoires dans l'Écriture qu'elle fait servir de fondement et d'emblème à
de plus hautes vérités. Il faut mettre en ce rang les puits dont nous
venons de parler, les mariages des saints hommes, et les diverses femmes
qu'ils ont eues, outre celles qu'ils avaient prises légitimement (Gen.,
XVI, 3); ce que l'on tâcherait d'expliquer, si cela n'était proprement le
fait d'un commentaire. Que les saints hommes, aient creusé des puits dans
Ie pays des Philistins, comme la Genèse nous l'assure (Gen., XX,4,
etc.), c'est ce qui se justifie par les puits merveilleux que l'on montre
encore dans la ville d'Ascalon, et qui méritent bien d'être vus à cause de
la singularité de leur structure, différente de celle de tous les autres.
Pour ce qui est de l'allégorie des femmes légitimes et des servantes, ce
n'est pas nous qui en sommes les auteurs ; nous l'avons apprise dans les
écrits que nous ont laissés nos sages, dont l'un parle ainsi, pour exciter
ses lecteurs à la méditation de ces sens cachés : Dites-moi, je vous prie,
vous qui lisez la loi, n'entendez-vous point ce que dit la loi ? Car il
est écrit qu'Abraham a eu deux fils, l'un de la servante, et l'autre de la
femme libre. Mais celui qui naquit de la servante, naquit selon la chair;
et celui qui naquit de la femme libre, naquit par la vertu de la promesse
de Dieu. Ce qui est une allégorie ; car ces deux femmes sont les deux
alliances, dont la première, qui a été établie sur le mont de Sina, et qui
n'engendre que des esclaves, est figurée par Agar (Gal., IV, 21). Et
quelques lignes plus bas : Mais la Jérusalem d'en haut est libre, et c'est
elle qui est notre mère (Ibid., v. 26). Si l'on veut lire l'Épître aux
Galates, l'on y apprendra quel sens allégorique il faut donner à tout ce
qui nous est dit de ces femmes légitimes et de ces servantes, l'Écriture
ne nous appelant pas à imiter ce qui peut paraître charnel dans les
actions de ceux dont elle nous raconte l'histoire, mais ce qu'il y a de
spirituel, comme ont accoutumé de parler les apôtres de Jésus.
|
|