Texte grec :
[3,44] Εἶθ´ ἑξῆς τούτοις ὁ Κέλσος τὰ ὑπὸ ὀλίγων πάνυ παρὰ
τὴν διδασκαλίαν Ἰησοῦ λεγόμενα νομιζομένων Χριστιανῶν,
οὐ φρονιμωτέρων, ὡς οἴεται, ἀλλ´ ἀμαθεστάτων, φέρων
φησὶ τοιαῦτα ὑπ´ αὐτῶν προστάσσεσθαι· μηδεὶς προσίτω
πεπαιδευμένος, μηδεὶς σοφός, μηδεὶς φρόνιμος· κακὰ γὰρ
ταῦτα νομίζεται παρ´ ἡμῖν· ἀλλ´ εἴ τις ἀμαθής, εἴ τις
ἀνόητος, εἴ τις ἀπαίδευτος, εἴ τις νήπιος, θαρρῶν ἡκέτω.
Τούτους γὰρ ἀξίους εἶναι τοῦ σφετέρου θεοῦ αὐτόθεν ὁμολογοῦντες, δῆλοί εἰσιν ὅτι μόνους τοὺς ἠλιθίους καὶ ἀγεννεῖς
καὶ ἀναισθήτους καὶ ἀνδράποδα καὶ γύναια καὶ παιδάρια
πείθειν ἐθέλουσί τε καὶ δύνανται. Καὶ πρὸς ταῦτα δέ φαμεν
ὅτι, ὥσπερ εἴ τις, τοῦ Ἰησοῦ διδάσκοντος τὰ περὶ σωφροσύνης
καὶ λέγοντος· «Ὃς ἐὰν ἐμβλέψῃ γυναικὶ πρὸς τὸ
ἐπιθυμῆσαι, ἤδη ἐμοίχευσεν αὐτὴν ἐν τῇ καρδίᾳ αὐτοῦ»,
ἑώρα τινὰς ὀλίγους ἀπὸ τῶν τοσούτων Χριστιανοὺς εἶναι
νομιζομένους ἀκολάστως ζῶντας, εὐλογώτατα μὲν ἂν
αὐτοῖς ἐνεκάλει παρὰ τὴν Ἰησοῦ βιοῦσι διδασκαλίαν ἀλογώτατα
δ´ ἂν ἐποίησεν, εἰ τὸ κατ´ ἐκείνων ἔγκλημα τῷ λόγῳ
προσῆπτεν· οὕτως ἐὰν εὑρίσκηται οὐδενὸς ἧττον ὁ Χριστιανῶν
λόγος ἐπὶ σοφίαν προκαλούμενος, ἐγκλητέον μὲν ἔσται
τοῖς συναγορεύουσι τῇ σφῶν ἀμαθίᾳ καὶ λέγουσιν οὐ ταῦτα
μέν, ἅπερ ὁ Κέλσος ἀνέγραψεν—οὐδὲ γὰρ οὕτως ἀναισχύντως,
κἂν ἰδιῶταί τινες ὦσι καὶ ἀμαθεῖς, λέγουσιν—, ἕτερα δὲ
πολλῷ ἐλάττονα καὶ ἀποτρεπτικὰ τοῦ ἀσκεῖν σοφίαν.
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Traduction française :
[3,44] Après cela il allègue contre nous ce que disent quelques personnes, en
fort petit nombre, qui portent le nom de chrétiens, mais qui s'éloignent
de la doctrine de Jésus, et qui, bien loin d'être les plus éclairés, comme
il le pose, sont tout au contraire les plus grossiers. Voici, dit-il,
leurs maximes : loin d'ici tous ceux qui ont quelque savoir, quelque
sagesse ou quelque prudence; ce sont là, selon nous, de mauvaises qualités
; mais que les ignorants, les fous et les étourdis approchent hardiment.
En reconnaissant, ajoute-t-il, que de telles gens sont dignes de leur
Dieu, ils confessent, par même moyen, qu'ils ne veulent et qu'ils ne
peuvent gagner que des personnes sans esprit, sans jugement et sans vertu,
des femmes, des enfants et des esclaves. Je réponds par un exemple. Jésus
a recommandé la continence lorsqu'il a dit : Quiconque regarde une femme
avec un mauvais désir, a déjà commis t'adultère dans son coeur (Matth., V,
28). Si quelqu'un voyait donc que dans cette multitude infinie de
chrétiens il y en eût quelque petit nombre qui, voulant passer pour tels,
ne laissassent pas de s'abandonner à la débauche, il aurait raison de
condamner leur vie comme peu conforme aux préceptes de Jésus, mais il
aurait tort de s'en prendre aux préceptes mêmes. Ainsi, s'il se trouve que
la doctrine chrétienne nous appelle à la sagesse autant qu'aucune autre,
il faudra seulement blâmer ceux qui, pour défendre leur stupidité disent
non ce que Celse leur fait dire (car il n'y a point de gens assez
grossiers ni assez brutaux pour parler si crûment), mais quelques autres
choses beaucoup moins fortes, par où ils témoignent n'approuver pas
l'étude de la sagesse.
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