Texte grec :
[3,43] Μετὰ ταῦτα λέγει περὶ ἡμῶν ὅτι καταγελῶμεν τῶν
προσκυνούντων τὸν Δία, ἐπεὶ τάφος αὐτοῦ ἐν Κρήτῃ δείκνυται,
καὶ οὐδὲν ἧττον σέβομεν τὸν ἀπὸ τοῦ τάφου, οὐκ
εἰδότες, πῶς καὶ καθὸ Κρῆτες τὸ τοιοῦτον ποιοῦσιν. Ὅρα
οὖν ὅτι ἐν τούτοις ἀπολογεῖται μὲν περὶ Κρητῶν καὶ τοῦ
Διὸς καὶ τοῦ τάφου αὐτοῦ, αἰνιττόμενος τροπικὰς ὑπονοίας,
καθ´ ἃς πεπλάσθαι λέγεται ὁ περὶ τοῦ Διὸς μῦθος· ἡμῶν
δὲ κατηγορεῖ, ὁμολογούντων μὲν τετάφθαι τὸν ἡμέτερον
Ἰησοῦν φασκόντων δὲ καὶ ἐγηγέρθαι αὐτὸν ἀπὸ τοῦ τάφου,
ὅπερ Κρῆτες οὐκέτι περὶ τοῦ Διὸς ἱστοροῦσιν. Ἐπεὶ δὲ
δοκεῖ συναγορεύειν τῷ ἐν Κρήτῃ τάφῳ τοῦ Διὸς λέγων·
ὅπως μὲν καὶ καθότι Κρῆτες τοῦτο ποιοῦσιν, οὐκ εἰδότες,
φήσομεν ὅτι καὶ ὁ Κυρηναῖος Καλλίμαχος, πλεῖστα ὅσα
ἀναγνοὺς ποιήματα καὶ ἱστορίαν σχεδὸν πᾶσαν ἀναλεξάμενος
ἑλληνικήν, οὐδεμίαν οἶδε τροπολογίαν ἐν τοῖς περὶ Διὸς
καὶ τοῦ τάφου αὐτοῦ. Διὸ καὶ ἐγκαλεῖ τοῖς Κρησὶν ἐν τῷ
εἰς τὸν Δία γραφέντι αὐτῷ ὕμνῳ λέγων·
Κρῆτες ἀεὶ ψεῦσται· καὶ γὰρ τάφον, ὦ ἄνα, σεῖο
Κρῆτες ἐτεκτήναντο· σὺ δ´ οὐ θάνες, ἐσσὶ γὰρ αἰεί.
Καὶ ὁ εἰπὼν «Σὺ δ´ οὐ θάνες, ἐσσὶ γὰρ αἰεί», ἀρνησάμενος
τὴν ἐν Κρήτῃ ταφὴν τοῦ Διός, τὴν ἀρχὴν τοῦ θανάτου ἱστορεῖ
γεγονέναι περὶ τὸν Δία. Ἀρχὴ δὲ θανάτου ἡ ἐπὶ γῆς γένεσις·
λέγει δὲ οὕτως·
Ἐν δέ σε Παρρασίοις Ῥείη τέκεν εὐνηθεῖσα.
Ἐχρῆν δ´ αὐτόν, ὡς ἠρνήσατο τὴν ἐν Κρήτῃ γένεσιν τοῦ
Διὸς διὰ τὸν τάφον αὐτοῦ, ὁρᾶν ὅτι ἠκολούθει τῇ ἐν Ἀρκαδίᾳ
γενέσει αὐτοῦ τὸ καὶ ἀποθανεῖν τὸν γεγεννημένον. Τοιαῦτα
δὲ καὶ περὶ τούτων λέγει ὁ Καλλίμαχος·
Ζεῦ, σὲ μὲν Ἰδαίοισιν ἐν οὔρεσί φασι γενέσθαι,
Ζεῦ, σὲ δ´ ἐν Ἀρκαδίῃ· πότεροι, πάτερ, ἐψεύσαντο;
Κρῆτες ἀεὶ ψεῦσται·
καὶ τὰ ἑξῆς. Εἰς ταῦτα δ´ ἡμᾶς ἤγαγεν ὁ Κέλσος, ἀγνωμονῶν
περὶ τοῦ Ἰησοῦ καὶ συγκατατιθέμενος μὲν τοῖς γεγραμμένοις,
ὅτι ἀπέθανε καὶ ἐτάφη, πλάσμα δ´ ἡγούμενος εἶναι ὅτι καὶ
ἀνέστη ἀπὸ τῶν νεκρῶν, καὶ ταῦτα μυρίων προφητῶν καὶ
τοῦτο προειρηκότων καὶ πολλῶν ὄντων σημείων τῆς μετὰ
θάνατον ἐπιφανείας αὐτοῦ.
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Traduction française :
[3,43] Il dit ensuite que quand nous voyons qu'on adore Jupiter, dont on montre
le tombeau en Crète, nous nous en moquons sans savoir ni pourquoi ni
comment ce tombeau se montre ; et que cependant nous adorons nous-mêmes un homme mis dans le tombeau. Voyez de quelle manière il fait l'apologie des
Crétois, et celle de Jupiter et de son sépulcre, insinuant que c'est pour
quelques raisons allégoriques qu'on a inventé cette fable touchant
Jupiter, pendant qu'il nous condamne, nous qui avouons bien que notre
Jésus a été mis dans le sépulcre, mais qui soutenons qu'il en est sorti
vivant, ce que les Crétois ne disent pas de leur Jupiter. Puisqu'il croit,
au reste, que pour nous fermer la bouche sur le sujet de ce tombeau de
Jupiter, que l'on montre en Crète, il suffit de nous dire que nous ne
savons ni pourquoi ni comment cela se fait ; il sera bon de remarquer que
Callimaque, Cyrénien, qui avait lu tant de poèmes et qui avait fait des
recueils de presque toute l'histoire grecque, ne reconnaît point
d'allégorie dans ce que l'on dit de Jupiter et de son tombeau : ce qui
fait qu'il s'emporte ainsi contre les Crétois dans son hymne pour Jupiter:
"Les Crétois sont toujours menteurs ;
Et sur la foi de tels auteurs
Ton histoire est un peu suspecte :
Ils t'ont mis sous un monument,
Toi, grand Dieu, que la mort respecte,
Et qui vis éternellement";
mais lui qui nie par là que Jupiter soit mort et que son tombeau se voie
en Crète, nous apprend, toutefois qu'il a commencé à mourir ; car la
naissance telle qu'on la reçoit sur terre est le commencement de la mort :
et voici ce qu'il dit : "Parrhase en ses forêts te vit naître de Rhée".
Comme il nie donc que Jupiter soit né en Crète, parce qu'on prétend qu'il
y soit mort, il devait voir que s'il est né en Arcadie, il s'ensuit
nécessairement qu'il a dû mourir. Il en parle de cette manière :
"Des peuples d'Arcadie et des peuples de Crète
La dispute n'est pas secrète ;
Mais leur droit est litigieux.
Les uns et les autres se vantent
De l'avoir vu naître chez eux ;
Jupiter, dis-nous ceux qui mentent.
Les Crétois sont toujours menteurs" ;
et ce qui suit. L'injustice de Celse nous a engagés dans ces recherches ;
car il veut bien croire, sur le témoignage de nos historiens, que Jésus
est mort et qu'il a été mis au sépulcre ; mais il prend sa résurrection
pour une fable, bien qu'elle eût été prédite par tant de prophètes et
qu'il y ait tant de preuves des apparitions de Jésus ressuscité.
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