Texte grec :
[3,23] Ἡμεῖς δὲ τὰ περὶ τοῦ ἡμετέρου Ἰησοῦ ἀπὸ τῶν
προφητικῶν δεικνύντες καὶ μετὰ τοῦτο παραβάλλοντες τὴν
περὶ αὐτοῦ ἱστορίαν ταῖς περὶ ἐκείνων ἱστορίαις δείξομεν
ὅτι οὐδεμία τούτου φέρεται ἀκολασία. Οὐδὲ γὰρ αὐτοὶ οἱ
ἐπιβουλεύοντες αὐτῷ καὶ ζητήσαντες κατ´ αὐτοῦ "ψευδομαρτυρίαν"
κἂν πιθανότητα εὗρον εἰς τὴν κατ´ αὐτοῦ
«ψευδομαρτυρίαν», ἵν´ ἀκολασίας ἕνεκεν αὐτοῦ κατηγορήσωσιν·
ἀλλὰ καὶ ὁ θάνατος αὐτοῦ ἐξ ἐπιβουλῆς ἀνθρώπων
γέγονε καὶ οὐδὲν ὅμοιον ἔσχε τῷ πρὸς τὸν Ἀσκληπιὸν
κεραυνῷ. Τί δὲ σεμνὸν ἔχει ὁ μαινόλας Διόνυσος καὶ γυναικεῖα
περιβεβλημένος, ἵν´ ὡς θεὸς προσκυνηθῇ; Ἐὰν δὲ καὶ οἱ
περὶ τούτων ἀπολογούμενοι ἐπὶ ἀλληγορίας καταφεύγωσιν,
ἰδίᾳ μὲν ἐξεταστέον τὰς ἀλληγορίας, εἰ τὸ ὑγιὲς ἔχουσιν,
ἰδίᾳ δέ, εἰ δύνανται ὑπόστασιν ἔχειν καὶ ἄξιοι εἶναι σεβασμῶν
καὶ προσκυνήσεως σπαραττόμενοι ὑπὸ Τιτάνων καὶ καταβαλλόμενοι ἀπὸ τοῦ οὐρανίου θρόνου. Ὁ δ´ ἡμέτερος Ἰησοῦς
ὁ ὀφθεὶς τοῖς ἰδίοις θιασώταις—χρήσομαι γὰρ τῷ παρὰ
τῷ Κέλσῳ ὀνόματι—ὤφθη μὲν κατ´ ἀλήθειαν, συκοφαντεῖ
δὲ τὸν λόγον ὁ Κέλσος λέγων αὐτὸν ὦφθαι σκιάν. Καὶ
συνεξεταζέσθω γε τὰ τῶν περὶ ἐκείνων ἱστοριῶν τῇ περὶ
τοῦ Ἰησοῦ. Ἢ ἐκεῖνα μὲν βούλεται ὁ Κέλσος εἶναι ἀληθῆ,
ταῦτα δὲ ἀναγραφέντα ὑπὸ τῶν τεθεαμένων καὶ τῷ ἔργῳ
δειξάντων τὴν ἐνάργειαν τῆς καταλήψεως περὶ τοῦ τεθεωρημένου
καὶ παραστησάντων τὴν διάθεσιν ἐν οἷς προθύμως
ὑπὲρ τοῦ λόγου αὐτοῦ πεπόνθασιν εἶναι πλάσματα; Καὶ
τίς ἂν κατὰ τὸ εὔλογον πάντα πράττειν θέλων ἀποκληρωτικῶς
συγκαταθοῖτο μὲν τοῖς περὶ ἐκείνων εἰς δὲ τὰ περὶ τούτου
ἀνεξετάστως ὁρμῶν ἀπιστήσαι τοῖς περὶ αὐτοῦ;
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Traduction française :
[3,23] Mais il n'en est pas ainsi de notre Jésus. Ce que nous croyons de
lui, nous le prouvons par les écrits des prophètes, et nous refusons pas
ensuite de comparer son histoire avec celle de ces héros fabuleux, pour
faire voir que sa vie a été irrépréhensible; car ses propres ennemis, qui
cherchaient de faux témoignages contre lui, ne purent rien trouver qui
leur donnât le moindre prétexte de l'accuser de quelque dérèglement. Sa
mort aussi ne fut qu'un effet des embûches qu'ils lui dressèrent, ce qui
n'a rien de commun avec la foudre dont Esculape fut frappé. A l'égard de
Bacchus, qu'y a t-il ou dans sa fureur, ou dans ses habits de femme, qui
mérite les honneurs divins? Si, pour défendre leur cause, on a recours aux
allégories, il faudra examiner d'un côté si ces allégories sont justes et
bien fondées, et de l'autre, si l'on peut croire que des dieux, détrônés
et mis en pièces par les Titans, aient une subsistance réelle et soient
dignes de nos adorations et de notre culte. Pour ce qui est de notre
Jésus, lorsqu'il est apparu à ses disciples les plus affidés (afin de
parler comme Celse), il leur est apparu réellement; et il faut une
impudence extrême, pour oser avancer que cela se doit entendre d'une
ombre. S'il en faut venir à la comparaison des histoires, Celse prétend-il
que celles de ses héros soient véritables, et que celle de Jésus soit
fausse, bien que ceux qui ont écrit cette dernière aient été eux-mêmes les
témoins des choses qu'ils ont écrites ; qu'ils aient donné des preuves
sensibles de la certitude qu'ils ont eue de ne s'être point trompés en ce
qu'ils ont vu, et qu'ils aient assez justifié que leur déposition est
sincère, par les souffrances où ils n'ont fait aucune difficulté de
s'exposer pour la soutenir? Un homme qui voudra ne rien faire que par
raison, sera-t-il jamais capable de se rendre témérairement à l'autorité
des uns, et de rejeter sans examen le témoignage des autres?
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