Texte grec :
[3,30] Ἐκκλησία μὲν γὰρ τοῦ θεοῦ, φέρ´ εἰπεῖν, ἡ Ἀθήνῃσι
πρᾳεῖά τις καὶ εὐσταθής, ἅτε θεῷ ἀρέσκειν τῷ ἐπὶ πᾶσι
βουλομένη· ἡ δ´ Ἀθηναίων ἐκκλησία στασιώδης καὶ
οὐδαμῶς παραβαλλομένη τῇ ἐκεῖ ἐκκλησίᾳ τοῦ θεοῦ. Τὸ δ´
αὐτὸ ἐρεῖς περὶ ἐκκλησίας τοῦ θεοῦ τῆς ἐν Κορίνθῳ καὶ τῆς
ἐκκλησίας τοῦ δήμου Κορινθίων καί, φέρ´ εἰπεῖν, περὶ
ἐκκλησίας τοῦ θεοῦ τῆς ἐν Ἀλεξανδρείᾳ καὶ ἐκκλησίας τοῦ
Ἀλεξανδρέων δήμου. Καὶ ἐὰν εὐγνώμων ᾖ ὁ τούτου ἀκούων
καὶ φιλαλήθως ἐξετάζῃ τὰ πράγματα, θαυμάσεται τὸν καὶ
βουλευσάμενον καὶ ἀνύσαι δυνηθέντα πανταχοῦ συστήσασθαι
ἐκκλησίας τοῦ θεοῦ, παροικούσας ἐκκλησίαις τῶν καθ´
ἑκάστην πόλιν δήμων. Οὕτω δὲ καὶ βουλὴν ἐκκλησίας θεοῦ
βουλῇ τῇ καθ´ ἑκάστην πόλιν συνεξετάζων εὕροις ἄν, ὅτι
τινὲς μὲν τῆς ἐκκλησίας βουλευταὶ ἄξιοί εἰσιν, εἴ τις ἐστὶν
ἐν τῷ παντὶ πόλις τοῦ θεοῦ, ἐν ἐκείνῃ πολιτεύεσθαι· οἱ δὲ
πανταχοῦ βουλευταὶ οὐδὲν ἄξιον τῆς ἐκ κατατάξεως ὑπεροχῆς,
ἣν ὑπερέχειν δοκοῦσι τῶν πολιτῶν, φέρουσιν ἐν τοῖς ἑαυτῶν
ἤθεσιν. Οὕτω δὲ καὶ ἄρχοντα ἐκκλησίας ἑκάστης πόλεως
ἄρχοντι τῶν ἐν τῇ πόλει συγκριτέον· ἵνα κατανοήσῃς ὅτι
καὶ ἐπὶ τῶν σφόδρα ἀποτυγχανομένων βουλευτῶν καὶ
ἀρχόντων ἐκκλησίας θεοῦ καὶ ῥᾳθυμότερον παρὰ τοὺς
εὐτονωτέρους βιούντων οὐδὲν ἧττον ἔστιν εὑρεῖν ὡς ἐπίπαν
ὑπεροχὴν τὴν ἐν τῇ ἐπὶ τὰς ἀρετὰς προκοπῇ παρὰ τὰ ἤθη
τῶν ἐν ταῖς πόλεσι βουλευόντων καὶ ἀρχόντων.
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Traduction française :
[3,30] Considérez,
par exemple, l'église d'Athènes, vous y verrez régner la douceur et le bon
ordre dans le dessein qu'elle a de plaire au grand Dieu, pendant que
l'assemblée politique des Athéniens, dans une disposition bien différente,
est pleine de confusion et de trouble. J'en dis autant de l'église de
Corinthe, comparée à l'assemblée des autres habitants de la même ville, de
sorte qu'une personne sincère et équitable, qui voudra y faire réflexion,
ne pourra s'empêcher d'admirer celui qui a su et concevoir et exécuter le
dessein de former à Dieu des églises au milieu de ces corps politiques, où
se font autant de corps à part. Et qui mettrait en parallèle ceux qui
gouvernent les unes, et ceux qui gouvernent les autres, trouverait que
parmi les conducteurs de nos églises, il y en a qui mériteraient de
commander dans une ville habitée par des citoyens divins, s'il y en avait
une telle dans le monde, au lieu que ceux qui tiennent le premier rang
dans les sociétés civiles, n'ont rien dans leurs moeurs qui les rende
dignes de la prééminence qu'il semble que leur dignité leur donne sur les
autres hommes. Si l'on veut même prendre en chaque ville le principal
magistrat du peuple et le pasteur de l'église, la comparaison qu'on en
fera sera toujours à l'avantage du dernier, pour vous faire voir que, bien
que ceux qui ont part au gouvernement de nos églises ne soient pas tous
égaux, et qu'il y en ait qui ne suivent les autres que de loin dans la
voie de la vertu, il est certain pourtant que les moeurs des moins avancés
en sainteté sont en général plus pures et mieux réglées que celles des
magistrats politiques.
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