Texte grec :
[3,15] Ὅτι δὲ οὐδὲ τὸ τῶν ἔξωθεν δέος τὸ σύνθημα ἡμῶν
διακρατεῖ δῆλον ἐκ τοῦ καὶ τοῦτο βουληθέντος θεοῦ πεπαῦσθαι
ἤδη χρόνῳ πλείονι. Καὶ εἰκὸς παύσεσθαι τὸ ὡς πρὸς τὸν
βίον τοῦτον τοῖς πιστεύουσιν ἐγγενόμενον ἀδεές, ἐπὰν πάλιν
οἱ παντὶ τρόπῳ διαβάλλοντες τὸν λόγον τὴν αἰτίαν τῆς ἐπὶ
τοσοῦτο νῦν στάσεως ἐν πλήθει τῶν πιστευόντων νομίσωσιν
εἶναι, ἐν τῷ μὴ προσπολεμεῖσθαι αὐτοὺς ὑπὸ τῶν ἡγουμένων
ὁμοίως τοῖς πάλαι χρόνοις. Μεμαθήκαμεν γὰρ ἀπὸ τοῦ λόγου
μήτ´ ἐν εἰρήνῃ ἐκλύεσθαι καὶ τῇ ἀνέσει ἑαυτοὺς ἐπιδιδόναι
μήτ´ ἐν τῷ πολεμεῖσθαι ὑπὸ τοῦ κόσμου ἐκκακεῖν καὶ
ἀφίστασθαι τῆς πρὸς τὸν θεὸν τῶν ὅλων ἐν Ἰησοῦ τῷ
Χριστῷ ἀγάπης. Σαφῶς δὴ τὸ σεμνὸν τῆς ἡμετέρας ἀρχῆς
παριστῶμεν καὶ οὐχ, ὡς οἴεται Κέλσος, ἀποκρύπτομεν,
ἐπὰν καὶ τοῖς πρώτως εἰσαγομένοις καταφρόνησιν μὲν τῶν
εἰδώλων καὶ πάντων τῶν ἀγαλμάτων ἐμποιήσωμεν, καὶ
πρὸς τούτοις ἐπαίροντες τὰ φρονήματα αὐτῶν ἀπὸ τοῦ
δουλεύειν τοῖς κτισθεῖσιν ἀντὶ θεοῦ ἐπὶ τὸν κτίσαντα τὰ
ὅλα αὐτοὺς ἀναβιβάζωμεν· ἐμφανῶς παριστάντες τὸν
προφητευθέντα ἔκ τε τῶν περὶ αὐτοῦ προφητειῶν—πολλαὶ
δέ εἰσιν αὗται—καὶ ἐκ τῶν ἐξητασμένως παραδιδομένων
τοῖς δυναμένοις ἀκούειν συνετώτερον τῶν εὐαγγελίων καὶ
τῶν ἀποστολικῶν φωνῶν.
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Traduction française :
[3,15] Et pour ce qui est
de la crainte d'être opprimé, il est clair que notre union ne
saurait être l'effet d'une telle cause, qui, par la grâce de Dieu, a cessé
il y a longtemps. Bien qu'au fond les fidèles n'aient pas lieu de se
promettre la continuation du repos dont ils jouissent maintenant à l'égard
des choses de cette vie ; car leurs perpétuels calomniateurs ne manqueront
pas sans doute de publier encore que les grands désordres qui troublent à
présent l'empire ne viennent que de ce que ceux qui le gouvernent et qui ont
laissé multiplier les chrétiens, au lieu de s'attacher à les détruire,
ainsi qu'autrefois. Mais comme la religion que nous professons nous
apprend à ne nous point endormir et à ne nous point relâcher pendant la
paix, elle nous enseigne aussi à ne pas perdre courage lorsque le monde
nous fait la guerre, et à ne renoncer jamais à l'amour que nous devons au
grand Dieu en Jésus-Christ. Celse dit que nous cachons nos principes; mais
bien loin de cela, nous tâchons d'en mettre les beautés dans tout leur
jour, comme l'on voit en ceux qui se rangent parmi nous. Car la première
chose que nous faisons, c'est de leur inspirer du mépris pour les idoles
et en général pour tous les simulacres. Après, nous élevons leur esprit
jusqu'au vrai Dieu, en les détournant de rendre à des créatures le service
qui n'est dû qu'au Créateur. Enfin, nous leur faisons reconnaître le
Messie, le leur montrant clairement prédit dans ce grand nombre d'oracles
des anciens prophètes, et leur expliquant à fond, s'ils sont assez forts
pour cela, les écrits des évangélistes et des apôtres.
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