Texte grec :
[3,11] Φησὶ δὲ καὶ ὅτι ἓν ἐφρόνουν πάντες, οὐδ´ ἐν τούτῳ
ὁρῶν ὅτι ἀρχῆθεν περὶ τὴν ἐν τοῖς πεπιστευμένοις θείοις
εἶναι βιβλίοις ἐκδοχὴν γεγόνασι διαφωνίαι τῶν πιστευόντων.
Ἔτι γοῦν τῶν ἀποστόλων κηρυσσόντων καὶ τῶν αὐτοπτῶν
τοῦ Ἰησοῦ διδασκόντων τὰ ἐκείνου μαθήματα, ζήτησις οὐκ
ὀλίγη πρὸς ἀλλήλους γεγένηται παρὰ τοῖς ἀπὸ Ἰουδαίων
πιστεύουσι περὶ τῶν ἐξ ἐθνῶν ἐπερχομένων τῷ λόγῳ,
πότερον δεῖ τὰ ἰουδαϊκὰ αὐτοὺς τηρεῖν ἔθη ἢ τὸ περὶ
καθαρῶν καὶ ἀκαθάρτων βρωμάτων «βάρος» ἀφαιρεῖν ὡς
οὐκ ἐπεῖγον ἀπὸ τῶν τὰ πάτρια καταλιπόντων ἐν τοῖς
ἔθνεσι καὶ πιστευόντων τῷ Ἰησοῦ. Ἀλλὰ καὶ ἐν ταῖς
Παύλου ἐπιστολαῖς, γενομένου ἐν τῷ χρόνῳ τῶν Ἰησοῦν
ἑωρακότων, εὑρίσκεται λεγόμενά τινα ὡς ζητησάντων τινῶν
περὶ ἀναστάσεως καὶ περὶ τοῦ «ἤδη» αὐτὴν «γεγονέναι»
καὶ περὶ ἡμέρας κυρίου, πότερον «ἐνέστηκεν» ἢ μή.
Ἀλλὰ καὶ τὸ «ἐκτρεπόμενος τὰς βεβήλους κενοφωνίας καὶ
ἀντιθέσεις τῆς ψευδωνύμου γνώσεως, ἥν τινες ἐπαγγελλόμενοι»
«περὶ τὴν πίστιν ἐναυάγησαν», δηλωτικόν ἐστιν
ὅτι ἀπ´ ἀρχῆς γεγόνασί τινες παρεκδοχαί, οὐδέπω, ὡς
οἴεται Κέλσος, πολλῶν τῶν πιστευόντων γεγενημένων.
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Traduction française :
[3,11] Celse dit qu'ils étaient d'abord tous unis dans un même sentiment. Mais
il ne sait donc pas que dès le commencement il y eut diversité d'opinions
entre les fidèles sur le sens de leurs livres sacrés. Dans le temps même
que les apôtres prêchaient et que ceux qui avaient vu Jésus enseignaient
ce qu'ils avaient appris de sa bouche, il s'éleva un différend
considérable parmi les Juifs convertis, sur le sujet de ceux d'entre les
Gentils qui renonçaient aux superstitions païennes pour embrasser le
christianisme (Act., XV, 2); savoir s'il les fallait obliger à
l'observation des cérémonies judaïques, ou si l'on devait les décharger de
la distinction des viandes en pures et en impures comme d'un joug non
nécessaire. Et dans les Épîtres de Saint Paul, qui était contemporain de ceux
qui avaient vu Jésus-Christ (I Cor. XV, 12), n'y a-t-il pas des choses qui
font juger que quelques-uns avaient des erreurs sur la résurrection, comme
s'il ne devait point y en avoir, ou qu'elle fût déjà arrivée (II Tim. II, 18) ;
et sur le jour du Seigneur, doutant s'il était proche on éloigné (II Thess., II, 2)?
Ce que Saint Paul dit ailleurs : "Évite les disputes vaines
et profanes, et tout ce qu'oppose une doctrine qui porte faussement le nom
de science dont quelques-uns faisant profusion ont fait naufrage en la foi
(I Tim. VI, 20)" fait bien voir encore que de ce temps où, selon Celse, le
nombre des chrétiens était si petit, il y en avait pourtant qui prenaient
mal les mystères de la religion.
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