Texte grec :
[3,10] Ὅρα δὲ καὶ τί φησιν εἶναι τούτου τεκμήριον· ὅτι
ἀρχόμενοι μέν, φησίν, ὀλίγοι τε ἦσαν καὶ ἓν ἐφρόνουν· εἰς
πλῆθος δὲ σπαρέντες αὖθις αὖ τέμνονται καὶ σχίζονται καὶ
στάσεις ἰδίας ἔχειν ἕκαστοι θέλουσι· τούτου γὰρ ἀρχῆθεν
ἔχρῃζον. Ὅτι μὲν οὖν συγκρίσει τοῦ ἑξῆς πλήθους ὀλίγοι
ἦσαν ἀρχόμενοι Χριστιανοὶ δῆλον, καίτοι οὐ πάντῃ ἦσαν
ὀλίγοι. Τὸ γὰρ κινῆσαν φθόνον τῷ Ἰησοῦ καὶ διερεθίσαν
Ἰουδαίους πρὸς τὴν κατὰ τούτου ἐπιβουλὴν τὸ πλῆθος τῶν
ἑπομένων αὐτῷ εἰς τὰς ἐρήμους ἦν, πεντακισχιλίων καὶ
τετρακισχιλίων ἀνδρῶν αὐτῷ ἀκολουθούντων χωρὶς τοῦ τῶν
γυναικῶν καὶ τῶν παιδίων ἀριθμοῦ. Τοσαύτη γάρ τις ἴϋγξ
ἦν ἐν τοῖς Ἰησοῦ λόγοις, ὡς οὐ μόνον ἄνδρας ἕπεσθαι
θέλειν αὐτῷ εἰς τὰς ἐρημίας ἀλλὰ καὶ γυναῖκας, οὐχ ὑπομεμνημένας τὴν γυναικείαν ἀσθένειαν καὶ τὸ δοκοῦν ἐν τῷ
ἀκολουθεῖν εἰς τὰς ἐρημίας τῷ διδασκάλῳ· ἀπαθέστατα
δὲ παιδία, ἤτοι τοῖς γεννήσασιν ἑπόμενα ἢ τάχα καὶ ὑπὸ
τῆς θειότητος αὐτοῦ ἀγόμενα, ἵνα αὐτοῖς ἐνσπαρῇ θειότης,
ἠκολούθει μετὰ τῶν γεγεννηκότων. Ἀλλ´ ἔστω ὀλίγους
γεγονέναι κατὰ τὴν ἀρχήν· τί τοῦτο συμβάλλεται πρὸς τὸ
μὴ ἂν ἐθελῆσαι Χριστιανοὺς ἐμποιῆσαι πᾶσιν ἀνθρώποις
περὶ τοῦ λόγου πειθώ;
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Traduction française :
[3,10] Mais voyons quelle preuve Celse en apporte.
Lorsqu ils commencèrent à s'établir,
dit-il, ils étaient en petit nombre et tous d'un même sentiment ; mais
depuis qu'ils se sont multipliés on les a vus se diviser en diverses
sectes ; chacun voulant former son parti : car ç'a toujours été là leur
but. On ne peut nier que les premiers chrétiens
ne fussent en petit nombre, si on les compare à ceux qui les ont suivis,
quoiqu'à parler absolument on ne doive pas dire que le nombre en fût
petit. En effet, ce qui émut l'envie des Juifs contre Jésus, et qui les
porta à lui dresser des embûches, ce fut la multitude de ceux qui le
suivaient dans les déserts, au nombre de quatre et de cinq mille
personnes, sans compter les femmes et les enfants (Matth. XV. 38 et XIV,
21). Car la douceur de ses discours était telle, qu'elle y attirait non
seulement les hommes, mais aussi les femmes, malgré la faiblesse et la
retenue de leur sexe. Il n'y avait pas jusqu'aux enfants, tout
indifférents qu'ils sont, qui ne s'y laissassent conduire avec joie, soit
par ceux à qui ils devaient la naissance ou même par la force de sa
divinité, dont leur âme désirait se remplir. Mais quand les chrétiens
auraient été en petit nombre, au commencement, que fait cela pour prouver
qu'ils seraient fâchés que leur créance devint celle de tous les hommes?
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