Texte grec :
[3,80] Ἐπεὶ δὲ καὶ κούφαις ἐλπίσι φησὶν ὑπάγεσθαι τοὺς
χριστιανίζοντας ὁ Κέλσος, φήσομεν πρὸς αὐτὸν ἐγκαλοῦντα
τῷ περὶ τῆς μακαρίας ζωῆς λόγῳ καὶ τῷ περὶ τῆς πρὸς τὸ
θεῖον κοινωνίας ὅτι ὅσον ἐπὶ σοί, ὦ οὗτος, κούφαις ὑπάγονται
ἐλπίσι καὶ οἱ τὸν Πυθαγόρου καὶ Πλάτωνος παραδεξάμενοι
περὶ ψυχῆς λόγον, πεφυκυίας ἀναβαίνειν ἐπὶ τὴν ἁψῖδα τοῦ
οὐρανοῦ καὶ ἐν τῷ ὑπερουρανίῳ τόπῳ θεωρεῖν τὰ τῶν
εὐδαιμόνων θεατῶν θεάματα. Κατὰ σὲ δέ, ὦ Κέλσε, καὶ οἱ
παραδεξάμενοι τὴν τῆς ψυχῆς ἐπιδιαμονὴν καὶ βιοῦντες,
ὥσθ´ ἥρωες γενέσθαι καὶ μετὰ θεῶν ἕξειν τὰς διατριβάς,
κούφαις ἐλπίσιν ὑπάγονται. Τάχα δὲ καὶ οἱ πεισθέντες περὶ
τοῦ «θύραθεν» νοῦ ὡς ἀθανάτου καὶ μόνου διεξαγωγὴν
ἕξοντος, κούφαις ἂν ὑπάγεσθαι λέγοιντο ὑπὸ Κέλσου ἐλπίσιν.
Ἀγωνισάσθω οὖν μηκέτι κρύπτων τὴν ἑαυτοῦ αἵρεσιν ἀλλ´
ὁμολογῶν ἐπικούρειος εἶναι πρὸς τὰ παρ´ Ἕλλησι καὶ
βαρβάροις οὐκ εὐκαταφρονήτως λεγόμενα περὶ τῆς ἀθανασίας
τῆς ψυχῆς ἢ τῆς ἐπιδιαμονῆς αὐτῆς ἢ τῆς τοῦ νοῦ ἀθανασίας,
καὶ παραδεικνύτω ταῦτα μὲν εἶναι λόγους, κούφαις ἐλπίσιν
ἀπατῶντας τοὺς συγκατατιθεμένους αὐτοῖς, τοὺς δὲ τῆς
ἑαυτοῦ φιλοσοφίας καθαροὺς εἶναι κούφων ἐλπίδων καὶ
ἤτοι προσάγοντας ἐλπίσιν ἀγαθαῖς ἤ, ὅπερ μᾶλλον ἀκόλουθόν
ἐστιν αὐτῷ, οὐδεμίαν ἐμποιοῦντας ἐλπίδα διὰ τὴν τῆς ψυχῆς
εὐθέως παντελῆ φθοράν. Εἰ μὴ ἄρα Κέλσος καὶ οἱ Ἐπικούρειοι
οὐ φήσουσι κούφην εἶναι ἐλπίδα τὴν περὶ τοῦ τέλους
αὐτῶν τῆς ἡδονῆς, ἥτις κατ´ αὐτούς ἐστι τὸ ἀγαθόν, τὸ τῆς
σαρκὸς εὐσταθὲς κατάστημα καὶ τὸ περὶ ταύτης πιστὸν
Ἐπικούρῳ ἔλπισμα.
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Traduction française :
[3,80] Mais puisque Celse dit que ceux qui embrassent notre
religion se flattent de vaines espérances, je voudrais bien lui demander
si, en traitant ainsi le dogme de la vie bienheureuse, où Dieu se
communique à nous, il ne suppose pas par le même moyen que les disciples
de Pythagore et de Platon se flattent aussi de vaines espérances, eux qui
croient que l'âme est d'une nature à s'élever au dessus du ciel, pour y
jouir de la vision dont les bienheureux jouissent. Ceux encore qui se
persuadent que l'âme subsiste séparée de son corps, et qui forment leur
vie sur le dessein de devenir des héros, et d'aller habiter avec les
dieux, se flatteront, selon lui de vaines espérances. Je ne sais même s'il
ne faudra point en dire autant de ceux qui soutiennent que l'esprit ne
naît pas avec le corps, mais qu'il y est infus d'ailleurs, comme ne devant
pas mourir avec lui. Qu'on ne nous déguise donc plus sa secte, mais qu'il se
découvre nettement pour épicurien, et qu'il combatte les fortes raisons
par lesquelles tant les Grecs que les Barbares établissent l'immortalité
de l'âme et sa substance hors du corps, ou l'existence de l'esprit après
la mort. Qu'il prouve que ce ne sont là que des paroles qui flattent de
vaines espérances ceux qui s'y laissent tromper, mais qu'il n'en est pas
ainsi de sa philosophie qui, éloignant toutes les vaines espérances, ou
n'en donne que de bien fondées, ou plutôt n'en donne point du tout,
puisque, selon ses principes, l'âme périt en quittant le corps. Car
d'aspirer à la volupté comme au souverain bonheur, et de prendre, avec
Épicure, la bonne constitution du corps pour un bien ferme et solide, ce
n'est pas sans doute se flatter de vaines espérances, si nous nous en
rapportons à Celse et aux épicuriens.
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