Texte grec :
[3,77] Μετὰ ταῦτ´ ἐξομοιοῖ τὸν μὲν διδάσκοντα ὀφθαλμιῶντι
τοὺς δὲ μανθάνοντας ὀφθαλμιῶσι καί φησι τοῦτον ἐπὶ τῶν
ὀφθαλμιώντων αἰτιᾶσθαι τοὺς ὀξὺ βλέποντας ὡς πεπηρωμένους.
Τίνες οὖν, εἴποιμεν ἄν, οἱ καθ´ ἡμᾶς οὐ βλέποντες
ἢ οἱ ἐκ τοῦ τηλικούτου μεγέθους τῶν ἐν τῷ κόσμῳ καὶ
τοῦ κάλλους τῶν δημιουργημάτων μὴ δυνάμενοι ἀναβλέψαι
καὶ θεωρῆσαι ὅτι προσκυνεῖν καὶ θαυμάζειν καὶ σέβειν χρὴ
μόνον τὸν ταῦτα πεποιηκότα, καὶ οὐδὲν τῶν παρ´ ἀνθρώποις
κατασκευαζομένων καὶ εἰς θεῶν τιμὴν παραλαμβανομένων
καθηκόντως ἄν τις σέβοι, εἴτε χωρὶς τοῦ δημιουργοῦ θεοῦ
εἴτε καὶ μετ´ ἐκείνου; Τὰ γὰρ οὐδαμῶς συγκριτὰ συγκρίνειν
τῷ ἀπείρῳ ὑπεροχῇ ὑπερέχοντι πάσης γενητῆς φύσεως,
τυφλῶν τὴν διάνοιάν ἐστιν ἔργον. Οὐκ ὀφθαλμιῶντας οὖν
τοὺς ὀξὺ βλέποντας λέγομεν εἶναι ἢ πεπηρωμένους, ἀλλὰ
τοὺς καλινδουμένους ἀγνοίᾳ θεοῦ ἐπὶ τοὺς νεὼς καὶ τὰ
ἀγάλματα καὶ τὰς λεγομένας ἱερομηνίας φάσκομεν τετυφλῶσθαι
τὸν νοῦν· καὶ μάλιστα ὅτε πρὸς τῇ ἀσεβείᾳ καὶ ἐν
ἀσελγείᾳ ζῶσιν, ὅ τι ποτ´ ἐστὶν αἰδέσιμον ἔργον μηδὲ
ζητοῦντες ἀλλὰ πάντ´ αἰσχύνης ἄξια πράττοντες.
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Traduction française :
[3,77] Il compare ensuite le docteur à un homme qui a mauvaise
vue, et les disciples à des personnes qui ont le même défaut. Il dit que
ce docteur ayant affaire à des disciples qui n'ont pas meilleure vue que
lui, veut faire passer les clairvoyants pour aveugles. Mais qui sont ceux
que nous appelons aveugles? Que les Grecs jugent eux-mêmes si nous avons
tort. Ce sont eux à qui l'immense grandeur de l'univers, ni la beauté des
diverses parties qui la composent, ne peuvent faire lever les yeux vers le
Créateur de toutes ces choses, pour voir qu'il n'y a que lui qu'on doive
admirer, servir et adorer. Ce sont ceux qui ne reconnaissent pas qu'aucun
ouvrage que les hommes puissent faire, en vue de s'en servir, pour rendre
de l'honneur aux dieux, ne peut jamais être un légitime objet de culte, ni
sans le Créateur, ni avec le Créateur. Car il n'y a que des esprits
aveuglés qui puissent mettre quelque proportion entre des êtres si bas et
une majesté infiniment élevée au-dessus de toutes les créatures. Ce ne
sont donc pas les clairvoyants que nous accusons d'avoir perdu la vue ou
de l'avoir faible. Les aveugles spirituels de qui nous parlons, sont ceux
qui, faute de connaître Dieu, ont de l'attachement pour les temples, pour
les simulacres, pour les fêtes marquées à certains jours du mois ; ceux
surtout qui, à l'impiété, joignent la mauvaise vie, et qui ne sachant ce
que c'est que l'honnêteté ou la vertu, s'abandonnent aux passions les plus
sales et les plus honteuses.
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