Texte grec :
[3,76] Καὶ δεύτερον δὲ φέρει καθ´ ἡμῶν παράδειγμα φάσκων
ὅμοιον ποιεῖν τὸν ἐν ἡμῖν διδάσκαλον, ὡς εἴ τις μεθύων
εἰς μεθύοντας παριὼν κακηγορεῖ τοὺς νήφοντας ὡς μεθύοντας.
Παραστησάτω γὰρ ἐκ τῶν γραμμάτων, φέρ´ εἰπεῖν, Παύλου
ὅτι ἐμέθυεν ὁ τοῦ Ἰησοῦ ἀπόστολος καὶ οὐκ ἦσαν οἱ λόγοι
αὐτοῦ νήφοντες, ἢ ἐξ ὧν ἔγραψεν Ἰωάννης ὅτι οὐχὶ σωφρονοῦντος
καὶ ἀπηλλαγμένου τῆς ἀπὸ κακίας μέθης πνεῖ
αὐτοῦ τὰ νοήματα. Οὐδεὶς οὖν σωφρονῶν καὶ διδάσκων τὸν
Χριστιανῶν λόγον μεθύει, ἀλλ´ ἀφιλοσόφως ἡμῖν λοιδορούμενος
ταῦτά φησιν ὁ Κέλσος. Τίνας δὲ καὶ νήφοντας κακηγοροῦμεν
οἱ πρεσβεύοντες τὰ Χριστιανῶν δόγματα, λεγέτω ὁ
Κέλσος. Πάντες γὰρ καθ´ ἡμᾶς μεθύουσιν οἱ τοῖς ἀψύχοις
ὡς θεῷ προσλαλοῦντες. Καὶ τί λέγω μεθύουσι; Μᾶλλον
γὰρ μεμήνασιν, εἰς τοὺς νεὼς σπεύδοντες καὶ ὡς θεοῖς τοῖς
ἀγάλμασιν ἢ τοῖς ζῴοις προσκυνοῦντες. Οὐχ ἧττον δὲ
τούτων μαίνονται καὶ οἱ νομίζοντες εἰς τιμὴν θεῶν ἀληθινῶν
κατεσκευάσθαι τὰ ὑπὸ βαναύσων καὶ φαυλοτάτων ἔσθ´ ὅτε
ἀνδρῶν κατασκευαζόμενα.
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Traduction française :
[3,76] Mais voici une nouvelle comparaison dont il nous honore. Ces docteurs,
dit-il, ressemblent à des ivrognes qui voudraient persuader à d'autres
ivrognes que des personnes sobres seraient ivres. Il faudrait donc qu'il
nous fit voir, par les écrits que nous ont laissés les apôtres de Jésus,
que Saint Paul, par exemple, ressemblait à un ivrogne, et que ses discours ne
sont pas des discours d'un homme sobre, ou que Saint Jean n'était pas dans
son bon sens, mais qu'on remarque dans ses pensées le désordre d'un esprit
enivré de vices. Est-ce agir en philosophe que de dire ainsi des injures
sans fondement, et de traiter d'ivrognes des hommes sobres, tels que sont
les prédicateurs du christianisme? Qu'il nous dise encore quelles sont ces
personnes sobres que nous voulons qui soient ivres. Selon nous, qui sommes
instruits dans la religion de Jésus-Christ, tous ceux qui parlent à des
choses inanimées, comme s'ils parlaient à Dieu, sont ivres. Mais que
dis-je, qu'ils sont ivres? ils sont plutôt fous de courir, comme ils font,
aux temples pour y adorer des simulacres ou de animaux, comme des dieux.
Et ceux-là ne sont pas moins fous, qui s'imaginent qu'on puisse honorer de
vrais dieux, par l'ouvrage de quelque vil artisan, souvent même d'un
méchant homme.
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