Texte grec :
[3,74] Ἐγκαλεῖ δὲ τῷ διδάσκοντι καὶ ὡς ἀνοήτους ζητοῦντι.
Πρὸς ὃν εἴποιμεν ἄν· τίνας λέγεις τοὺς ἀνοήτους; Κατὰ
γὰρ τὸ ἀκριβὲς πᾶς φαῦλος ἀνόητός ἐστιν. Εἰ τοίνυν λέγεις
ἀνοήτους τοὺς φαύλους, ἆρα σὺ προσάγων ἀνθρώπους
φιλοσοφίᾳ φαύλους ζητεῖς προσάγειν ἢ ἀστείους; ἀλλ´ οὐχ
οἷόν τε ἀστείους, ἤδη γὰρ πεφιλοσοφήκασι· φαύλους ἄρα·
εἰ δὲ φαύλους, ἀνοήτους. Καὶ ζητεῖς πολλοὺς προσάγειν
τοιούτους φιλοσοφίᾳ· καὶ σὺ ἄρα τοὺς ἀνοήτους ζητεῖς.
Ἐγὼ δέ, κἂν τοὺς οὕτω λεγομένους ἀνοήτους ζητῶ, ὅμοιον
ποιῶ, ὡς εἰ καὶ φιλάνθρωπος ἰατρὸς ἐζήτει τοὺς κάμνοντας,
ἵν´ αὐτοῖς προσαγάγῃ τὰ βοηθήματα καὶ ῥώσῃ αὐτούς.
Εἰ δ´ ἀνοήτους λέγεις τοὺς μὴ ἐντρεχεῖς ἀλλὰ τερατωδεστέρους
τῶν ἀνθρώπων, ἀποκρινοῦμαί σοι ὅτι καὶ τούτους
μὲν κατὰ τὸ δυνατὸν βελτιοῦν πειρῶμαι, οὐ μὴν ἐκ τούτων
βούλομαι συστῆσαι τὸ Χριστιανῶν ἄθροισμα. Ζητῶ γὰρ
μᾶλλον τοὺς ἐντρεχεστέρους καὶ ὀξυτέρους ὡς δυναμένους
παρακολουθῆσαι τῇ σαφηνείᾳ τῶν αἰνιγμάτων καὶ τῶν μετ´
ἐπικρύψεως εἰρημένων ἐν νόμῳ καὶ προφήταις καὶ εὐαγγελίοις,
ὧν ὡς οὐδὲν ἀξιόλογον περιεχόντων καταπεφρόνηκας,
οὐ βασανίσας τὸν ἐν αὐτοῖς νοῦν μηδ´ εἰσελθεῖν πειραθεὶς
εἰς τὸ βούλημα τῶν γραψάντων.
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Traduction française :
[3,74] Celse ajoute que nos docteurs ne s'adressent qu'à des insensés.
Mais par ce nom d'insensés, que faut-il entendre selon lui?
A parler exactement, tous les vicieux sont insensés. Si donc par des
insensés il entend des vicieux, je voudrais bien lui demander à quelle
sorte de gens il s'adresse lui-même pour leur enseigner la philosophie, si
c'est à des vicieux ou à des vertueux. Ce ne peut être à des vertueux; car
les vertueux sont déjà philosophes. C'est donc à des vicieux; et si c'est
à des vicieux, il faut que ce soit à des insensés. Ainsi, il s'adresse à
tout autant d'insensés qu'il tâche de faire de philosophes. Pour moi quand
je m'adresserais à des insensés de cette espèce, je ne ferais que comme un
charitable médecin qui chercherait des malades, afin de leur donner des
remèdes et de les guérir. Mais si, par des insensés, Celse entend des
hommes qui aient l'esprit pesant et mal fait, je lui dirai que je veux
bien travailler aussi, autant qu'il me sera possible, à l'instruction de
ces personnes : mais que je ne prétends pas en composer toute la société
chrétienne. J'en cherche plutôt dont les lumières soient assez vives et
assez pénétrantes pour percer l'obscurité des énigmes sous lesquelles la
loi, les prophètes et les Évangiles nous cachent quelquefois leurs
enseignements: car il ne faut pas s'en rapporter à Celse, qui méprise ces
divins écrits, et qui n'y trouve rien de solide, parce qu'il n'a pas voulu
se donner la peine d'en approfondir le sens, ni d'en étudier les mystères.
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