HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre III

βάρη



Texte grec :

[3,66] Καὶ ἐν τούτοις δ´ ὁ Κέλσος πάνυ μοι ἐσφάλθαι δοκεῖ, μὴ διδοὺς τοῖς ἁμαρτάνειν πεφυκόσι καὶ τοῦτο πράττειν εἰθισμένοις τὴν παντελῆ μεταβολήν, ὅστις οὐδ´ ἀπὸ κολάσεων αὐτοὺς οἴεται θεραπεύεσθαι. Σαφῶς γὰρ φαίνεται ὅτι πάντες μὲν ἄνθρωποι πρὸς τὸ ἁμαρτάνειν πεφύκαμεν, ἔνιοι δὲ οὐ μόνον πεφύκασιν ἀλλὰ καὶ εἰθισμένοι εἰσὶν ἁμαρτάνειν· ἀλλ´ οὐ πάντες ἄνθρωποι ἀπαράδεκτοί εἰσι τῆς παντελοῦς μεταβολῆς. Εἰσὶ γὰρ καὶ κατὰ πᾶσαν φιλοσοφίας αἵρεσιν καὶ κατὰ τὸν θεῖον λόγον οἱ τοσοῦτον μεταβεβληκέναι ἱστορούμενοι, ὥστε αὐτοὺς ἐκκεῖσθαι παράδειγμα τοῦ ἀρίστου βίου. Καὶ φέρουσί τινες ἡρώων μὲν τὸν Ἡρακλέα καὶ τὸν Ὀδυσσέα, τῶν δ´ ὕστερον τὸν Σωκράτην, τῶν δὲ χθὲς καὶ πρώην γεγονότων τὸν Μουσώνιον. Οὐ μόνον οὖν καθ´ ἡμᾶς ἐψεύσατο ὁ Κέλσος εἰπὼν παντί που δῆλον εἶναι τοὺς ἁμαρτάνειν πεφυκότας καὶ εἰθισμένους ὑπ´ οὐδενὸς ἂν οὐδὲ κολαζομένους πάντῃ ἀχθῆναι πρὸς τὴν εἰς τὸ βέλτιον μεταβολήν, ἀλλὰ καὶ κατὰ τοὺς γενναίως φιλοσοφήσαντας καὶ μὴ ἀπογνόντας τὴν τῆς ἀρετῆς ἀνάληψιν εἶναι δυνατὸν τοῖς ἀνθρώποις. Ἀλλ´ εἰ καὶ μὴ μετὰ ἀκριβείας ὅπερ ἐβούλετο παρέστησεν, οὐδὲν ἧττον εὐγνωμόνως αὐτοῦ ἀκούοντες καὶ οὕτως αὐτὸν ἐλέγξομεν οὐχ ὑγιῶς λέγοντα. Εἶπε μὲν γάρ· Τοὺς πεφυκότας ἁμαρτάνειν καὶ εἰθισμένους οὐδεὶς ἂν οὐδὲ κολάζων πάντῃ μεταβάλοι· καὶ τὸ ἐξακουόμενον ἀπὸ τῆς λέξεως ὡς δυνατὸν ἡμῖν ἀνετρέψαμεν.

Traduction française :

[3,66] J'estime pourtant que c'est fort mal à propos qu'il nie que ceux qui sont naturellement enclins à pécher et qui en ont formé l'habitude, s'en puissent parfaitement corriger, non pas même par la crainte du châtiment : car il est constant que nous sommes naturellement tous enclins à pécher, et qu'il y en a qui non seulement y sont enclins, mais qui de plus en ont formé l'habitude. Cependant on ne peut pas dire que tous les hommes soient incapables de se corriger parfaitement : car dans toutes les sectes des philosophes aussi bien que parmi nos saints, il se trouve des personnes en qui l'on prétend qu'il se soit fait un tel changement de mœurs, qu'on propose leur vie comme un modèle de toutes sortes de vertus. Témoin Hercule et Ulysse, du temps des héros ; Socrate, dans les siècles suivants; et Musonius, depuis trois jours. Nous ne sommes donc pas les seuls qui soutenons que Celse se trompe, lorsqu'il dit que, "Chacun sait que ceux qui sont naturellement enclins à pécher et qui en ont formé l'habitude, ne s'en sauraient parfaitement corriger, non pas même par la crainte du châtiment" : Tous les véritables philosophes le soutiennent avec nous, puisqu'ils ne regardent pas le retour du vice à la vertu comme une chose impossible aux hommes. Mais quand ce serait là une de ces expressions peu exactes, qu'il ne faut pas presser; elle ne saurait se défendre, quelque favorablement qu'on l'explique. Il dit : Que ceux qui sont naturellement enclins à pécher et qui en ont formé l'habitude, ne s'en sauraient parfaitement corriger, non pas même par la crainte du châtiment. Nous venons de faire voir, selon l'étendue de nos lumières, la fausseté du sens que ces paroles présentent d'abord à l'esprit.





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Dernière mise à jour : 11/09/2008