Texte grec :
[3,55] Ἐπεὶ δ´ ἐνηδόμενος τῷ τῶν καθ´ ἡμῶν λοιδοριῶν
λόγῳ προσέθηκε καὶ ἕτερα, φέρε καὶ ταῦτα ἐκθέμενοι
ἴδωμεν, πότερον Χριστιανοὶ ἀσχημονοῦσιν ἢ Κέλσος ἐπὶ
τοῖς λεγομένοις, ὅς φησιν· Ὁρῶμεν δὴ καὶ κατὰ τὰς ἰδίας
οἰκίας ἐριουργοὺς καὶ σκυτοτόμους καὶ κναφεῖς καὶ τοὺς
ἀπαιδευτοτάτους τε καὶ ἀγροικοτάτους ἐναντίον μὲν τῶν
πρεσβυτέρων καὶ φρονιμωτέρων δεσποτῶν οὐδὲν φθέγγεσθαι
τολμῶντας, ἐπειδὰν δὲ τῶν παίδων αὐτῶν ἰδίᾳ λάβωνται καὶ
γυναίων τινῶν σὺν αὐτοῖς ἀνοήτων, θαυμάσι´ ἄττα διεξιόντας,
ὡς οὐ χρὴ προσέχειν τῷ πατρὶ καὶ τοῖς διδασκάλοις σφίσι
δὲ πείθεσθαι· καὶ τοὺς μέν γε ληρεῖν καὶ ἀποπλήκτους
εἶναι καὶ μηδὲν τῷ ὄντι καλὸν μήτ´ εἰδέναι μήτε δύνασθαι
ποιεῖν, ὕθλοις κενοῖς προκατειλημμένους, σφᾶς δὲ μόνους
ὅπως δεῖ ζῆν ἐπίστασθαι, καὶ ἂν αὐτοῖς οἱ παῖδες πείθωνται,
μακαρίους αὐτοὺς ἔσεσθαι καὶ τὸν οἶκον ἀποφανεῖν εὐδαίμονα·
καὶ ἅμα λέγοντες ἐὰν ἴδωσί τινα παριόντα τῶν
παιδείας διδασκάλων καὶ φρονιμωτέρων ἢ καὶ αὐτὸν τὸν
πατέρα, οἱ μὲν εὐλαβέστεροι αὐτῶν διέτρεσαν, οἱ δ´ ἰταμώτεροι
τοὺς παῖδας ἀφηνιάζειν ἐπαίρουσι, τοιαῦτα ψιθυρίζοντες,
ὡς παρόντος μὲν τοῦ πατρὸς καὶ τῶν διδασκάλων
οὐδὲν αὐτοὶ ἐθελήσουσιν οὐδὲ δυνήσονται τοῖς παισὶν
ἑρμηνεύειν ἀγαθόν, ἐκτρέπεσθαι γὰρ τὴν ἐκείνων ἀβελτηρίαν
καὶ σκαιότητα, πάντῃ διεφθαρμένων καὶ πόρρω κακίας
ἡκόντων καὶ σφᾶς κολαζόντων· εἰ δὲ θέλοιεν, χρῆναι
αὐτοὺς ἀφεμένους τοῦ πατρός τε καὶ τῶν διδασκάλων
ἰέναι σὺν τοῖς γυναίοις καὶ τοῖς συμπαίζουσι παιδαρίοις εἰς
τὴν γυναικωνῖτιν ἢ τὸ σκυτεῖον ἢ τὸ κναφεῖον, ἵνα τὸ
τέλειον λάβωσι· καὶ ταῦτα λέγοντες πείθουσιν.
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Traduction française :
[3,55] Mais puisqu'il ne se lasse point de faire des invectives contre nous,
rapportons celles qui suivent dans son écrit; et qu'on juge à qui elles
font le plus de tort, aux chrétiens ou à lui-même. Nous voyons
pareillement, dit-il, dans quelques maisons particulières, des cardeurs,
des cordonniers et des foulons, les plus ignorants et les plus rustiques
de tous les hommes, qui n'osent ouvrir la bouche devant les personnes
graves et éclairées dont ils dépendent ; mais qui lorsqu'ils se peuvent
trouver sans témoins, avec les enfants de leurs maîtres ou sans autres
témoins que des femmes aussi peu judicieuses que des enfants, leur font
mille beaux petits contes pour les porter à leur obéir plutôt qu'à leur
père et à leurs précepteurs. Que ce sont des extravagants et de vieux fous
qui ayant l'esprit rempli de préjugés et de rêveries, ne sauraient rien
penser ni rien faire de raisonnable ; qu'eux qui leur parlent, sont les
seuls qui sachent comme il faut vivre: que s'ils les veulent croire, ils
seront heureux, avec toute leur maison. Pendant qu'ils leur tiennent ces
discours, s'ils voient venir quelque homme de poids, quelqu'un des
précepteurs ou le père même, les plus timides se taisent d'abord tout
tremblants; mais les autres ont assez d'impudence pour solliciter encore
ces enfants à secouer le joug, leur soufflant tout bas, qu'ils ne peuvent
et qu'ils ne veulent leur rien apprendre de bon en la présence de leur
père ou de leurs précepteurs; parce qu'ils craignent de s'exposer à la
fureur et à la brutalité de ces gens, abandonnés au vice et entièrement
perdus, qui les feraient punir. Que s'ils veulent être instruits, il faut
que quittant là, et leurs précepteurs et leur père, ils aillent avec les
autres enfants, leurs compagnons et avec les femmes dans l'appartement de
celles-ci, dans la chambre du cordonnier ou dans celle du foulon, afin de
s'y perfectionner. Voilà comment ils les persuadent.
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