Texte grec :
[3,49] Ψεῦδος δὲ καὶ τὸ μόνους ἠλιθίους καὶ ἀγεννεῖς καὶ
ἀναισθήτους καὶ ἀνδράποδα καὶ γύναια καὶ παιδάρια πείθειν
ἐθέλειν τοὺς διδάσκοντας τὸν θεῖον λόγον. Καὶ τούτους μὲν
γὰρ καλεῖ ὁ λόγος, ἵνα αὐτοὺς βελτιώσῃ· καλεῖ δὲ καὶ τοὺς
πολλῷ τούτων διαφέροντας· ἐπεὶ «σωτήρ ἐστιν πάντων
ἀνθρώπων» ὁ Χριστὸς καὶ «μάλιστα πιστῶν», εἴτε
συνετῶν εἴτε ἁπλουστέρων, καὶ «ἱλασμός ἐστι» «πρὸς τὸν
πατέρα» «περὶ τῶν ἁμαρτιῶν ἡμῶν, οὐ μόνον δὲ περὶ
τῶν ἡμετέρων ἀλλὰ καὶ περὶ ὅλου τοῦ κόσμου». Περισσὸν
οὖν τὸ θέλειν μετὰ ταῦτ´ ἀπολογήσασθαι ἡμᾶς πρὸς τὰς
Κέλσου λέξεις οὕτως ἐχούσας· Τί γάρ ἐστιν ἄλλως κακὸν τὸ
πεπαιδεῦσθαι καὶ λόγων τῶν ἀρίστων ἐπιμεμελῆσθαι καὶ
φρόνιμον εἶναί τε καὶ δοκεῖν; Τί δὲ κωλύει τοῦτο πρὸς τὸ
γνῶναι θεόν; Τί δ´ οὐχὶ προὔργου μᾶλλον καὶ δι´ οὗ μᾶλλόν
τις ἂν ἐφικέσθαι δύναιτο ἀληθείας; Τὸ μὲν οὖν ἀληθῶς πεπαιδεῦσθαι οὐ κακόν· ὁδὸς γὰρ ἐπ´ ἀρετήν ἐστιν ἡ παίδευσις·
τὸ μέντοι γε ἐν πεπαιδευμένοις ἀριθμεῖν τοὺς ἐσφαλμένα
δόγματα ἔχοντας οὐδ´ οἱ Ἑλλήνων σοφοὶ φήσουσι. Πάλιν
τ´ αὖ τίς οὐκ ἂν ὁμολογήσαι ὅτι λόγων τῶν ἀρίστων ἐπιμεμελῆσθαι
ἀγαθόν ἐστιν; Ἀλλὰ τίνας ἐροῦμεν τοὺς ἀρίστους
λόγους ἢ τοὺς ἀληθεῖς καὶ ἐπ´ ἀρετὴν παρακαλοῦντας;
Ἀλλὰ καὶ τὸ φρόνιμον εἶναι καλόν ἐστιν, οὐκέτι δὲ τὸ δοκεῖν,
ὅπερ εἶπεν ὁ Κέλσος. Καὶ οὐ κωλύει γε πρὸς τὸ γνῶναι θεὸν
ἀλλὰ καὶ συνεργεῖ τὸ πεπαιδεῦσθαι καὶ λόγων ἀρίστων
ἐπιμεμελῆσθαι καὶ φρόνιμον εἶναι. Καὶ ἡμῖν μᾶλλον πρέπει
τοῦτο λέγειν ἢ Κέλσῳ, καὶ μάλιστ´ ἐὰν ἐπικούρειος ὢν
ἐλέγχηται.
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Traduction française :
[3,49] C'est
encore une fausseté de dire que les prédicateurs de cette sainte doctrine
ne veulent gagner que des personnes sans esprit, sans jugement et sans
vertu, des femmes, des enfants et des esclaves. Il est vrai qu'elle invite
toutes ces personnes à la suivre, afin de les corriger de leurs défauts
mais elle y invite aussi ceux qui ont d'autres qualités meilleures; car
Jésus-Christ est le Sauveur de tous les hommes et principalement des
fidèles (l Tim., IV, 10), sans avoir égard soit à leur sagesse, soit à
leur simplicité. Il est la victime de propitiation offerte au Père pour
nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux de tout
le monde (I Jean, II, 2). Il serait donc superflu, après cela, de vouloir
répondre à Celse qui nous demande: Mais encore, quel mal y a-t-il se
rendre savant, à se remplir l'esprit d'excellentes méditations. à être
prudent et à passer pour tel? Quel obstacle y trouve-t-on à la
connaissance de Dieu? Ne sont-ce pas plutôt des aides et des lumières à
ceux qui cherchent la vérité? Il n'y a point de mal sans doute à se
rendre véritablement savant, puisque le savoir est le chemin de la vertu.
Mais les sages, même d'entre les Grecs, ne voudraient pas mettre au nombre
des savants ceux qui suivent de faux principes. Qui peut nier aussi qu'on
ne fasse bien de se remplir l'esprit d'excellentes méditations? Mais
quelles sont les méditations qu'on doit nommer excellentes, sinon celles
qui ont la vérité et la vertu pour objet ? C'est certainement une bonne
chose d'être prudent; mais de passer pour tel, cela est assez indifférent,
quoi qu'en veuille dire Celse. Et ce ne sont point là des obstacles à la
connaissance de Dieu; au contraire, et le savoir, et les excellentes
méditations, et la prudence, servent à l'acquérir. C'est à nous à le dire,
plutôt qu'à Celse, s'il se trouve surtout qu'il soit épicurien.
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