Texte grec :
[2,21] Ὅρα δὲ καὶ τὸ ἐπιπόλαιον καὶ τὸ ἄντικρυς ψεῦδος
τῆς τοιαύτης τοῦ Κέλσου λέξεως, ἀποφηναμένου ὅτι
ἀνθρώπῳ μὲν ὁ κοινωνήσας τραπέζης οὐκ ἂν αὐτῷ ἐπιβουλεύσειεν·
εἰ δὲ ἀνθρώπῳ οὐκ ἂν ἐπιβουλεύσειε, πολλῷ
πλέον ὁ θεῷ συνευωχηθεὶς οὐκ ἂν αὐτῷ ἐπίβουλος ἐγίνετο.
Τίς γὰρ οὐκ οἶδεν ὅτι πολλοὶ κοινωνήσαντες ἁλῶν καὶ
τραπέζης ἐπεβούλευσαν τοῖς συνεστίοις; Καὶ πλήρης ἐστὶν
ἡ Ἑλλήνων καὶ βαρβάρων ἱστορία τοιούτων παραδειγμάτων·
καὶ ὀνειδίζων γε ὁ Πάριος ἰαμβοποιὸς τὸν Λυκάμβην, μετὰ
«ἅλας καὶ τράπεζαν» συνθήκας ἀθετήσαντα, φησὶ πρὸς αὐτόν·
Ὅρκον δ´ ἐνοσφίσθης μέγαν
ἅλας τε καὶ τράπεζαν.
Οἷς δὲ μέλει τῆς ἐν ἱστορίαις φιλομαθίας, ὅλοις γενομένοις
αὐτῆς καὶ καταλιποῦσι τὰ ἀναγκαιότερα περὶ τοῦ ὡς δὴ
βιωτέον μαθήματα, πλείονα παραθήσονται δεικνύντες ὅσοι
κοινωνήσαντες τραπέζης τισὶν ἐπεβούλευσαν αὐτοῖς.
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Traduction française :
[2,21] C'est que connaissant cette méchante âme, lui qui,
selon nous, connaissait ce qui était dans l'homme, il vit bien que le
respect qu'un disciple doit à son maître n'y était pas assez solidement
établi, pour résister aux suggestions de l'avarice (Jean, II, 25).
Voyez encore s'il y a rien de plus vain, ni de plus manifestement faux,
que ce que Celse dit : Que c'est une chose inouïe que des hommes qui
mangent à même table se dressent mutuellement des embûches, et que si les
hommes ne t'en dressent point, en de pareilles circonstances, il était
encore moins vraisemblable qu'un Dieu en dût craindre de la part de ceux
avec qui il vivait dans une si étroite société. Car qui ne sait qu'il y a
une infinité de personnes qui, ayant entre elles ces sortes de liaisons,
n'ont pas laissé pour cela de se dresser des embûches les unes aux autres ?
Les histoires des Grecs et des Barbares sont pleines de pareils exemples
; et c'est le reproche que ce poète de Paros, si connu par ses vers
ïambiques, faisait autrefois à Lycambe :
"Les droits sacrés de la table et du sel
Devraient te faire abhorrer ton parjure". (Archiloque)
Si l'on veut avoir une plus ample confirmation de cette vérité, il ne faut
que s'adresser à ceux qui s'appliquent à la science de l'histoire, et qui,
pour s'y donner tout entiers, négligent une étude plus nécessaire, par
laquelle ils apprendraient à bien vivre.
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