Texte grec :
[2,50] Καὶ ὁ Παῦλος δ´ ἐν τῇ πρὸς Θεσσαλονικεῖς ἐπιστολῇ
δευτέρᾳ ἀποφαίνεται, τίνα τρόπον ἀποκαλυφθήσεταί ποτε
«Ὁ ἄνθρωπος τῆς ἀνομίας, ὁ υἱὸς τῆς ἀπωλείας, ὁ ἀντικείμενος
καὶ ὑπεραιρόμενος ἐπὶ πάντα λεγόμενον θεὸν ἢ
σέβασμα, ὥστ´ αὐτὸν εἰς τὸν ναὸν τοῦ θεοῦ καθίσαι, ἀποδεικνύοντα
ἑαυτὸν ὅτι ἐστὶ θεός.» Καὶ πάλιν φησὶ τοῖς Θεσσαλονικεῦσι·
«Καὶ νῦν τὸ κατέχον οἴδατε, εἰς τὸ ἀποκαλυφθῆναι
αὐτὸν ἐν τῷ αὐτοῦ καιρῷ. Τὸ γὰρ μυστήριον ἤδη
ἐνεργεῖται τῆς ἀνομίας, μόνον ὁ κατέχων ἄρτι ἕως ἐκ
μέσου γένηται· καὶ τότε ἀποκαλυφθήσεται ὁ ἄνομος,
ὃν ὁ κύριος Ἰησοῦς ἀνελεῖ τῷ πνεύματι τοῦ στόματος αὐτοῦ
καὶ καταργήσει τῇ ἐπιφανείᾳ τῆς παρουσίας αὐτοῦ, οὗ
ἐστιν ἡ παρουσία κατ´ ἐνέργειαν τοῦ Σατανᾶ ἐν πάσῃ δυνάμει
καὶ σημείοις καὶ τέρασι ψεύδους καὶ ἐν πάσῃ ἀπάτῃ ἀδικίας
τοῖς ἀπολλυμένοις.» {Ἐκτιθέμενος δὲ καὶ τὴν αἰτίαν τοῦ
ἐπιτρέπεσθαι τὸν ἄνομον ἐπιδημεῖν τῷ βίῳ φησίν· «Ἀνθ´
ὧν τὴν ἀγάπην τῆς ἀληθείας οὐκ ἐδέξαντο εἰς τὸ σωθῆναι
αὐτούς. Καὶ διὰ τοῦτο πέμπει αὐτοῖς ὁ θεὸς ἐνέργειαν
πλάνης εἰς τὸ πιστεῦσαι αὐτοὺς τῷ ψεύδει, ἵνα κριθῶσιν
ἅπαντες οἱ μὴ πιστεύσαντες τῇ ἀληθείᾳ ἀλλ´ εὐδοκήσαντες
ἐν τῇ ἀδικίᾳ.»}
Λεγέτω τις οὖν ἡμῖν, εἰ δύναταί τι τῶν ἐν τῷ εὐαγγελίῳ
ἢ τῶν παρὰ τῷ ἀποστόλῳ χώραν παρέχειν ὑπονοίας γοητείας
προαγορευομένης κατὰ τὸν τόπον. Παρέσται δὲ τῷ βουλομένῳ
καὶ ἀπὸ τοῦ Δανιὴλ ἐκλαβεῖν τὴν περὶ τοῦ Ἀντιχρίστου
προφητείαν. Καταψεύδεται δὲ τῶν λόγων Ἰησοῦ, ἐπεὶ μὴ
εἰπόντος αὐτοῦ· διότι παρέσονται ἕτεροι δυνάμεσιν ὁμοίαις
χρώμενοι, κακοὶ καὶ γόητες, αὐτός φησιν αὐτὸν εἰρηκέναι
τὸ τοιοῦτον. Ὡς γὰρ οὐχ ὁμοία δύναμις ἡ τῶν ἐν Αἰγύπτῳ
ἐπαοιδῶν τῇ ἐν τῷ Μωϋσεῖ παραδόξῳ χάριτι, ἀλλὰ τὸ τέλος
διήλεγχε τὰ μὲν τῶν Αἰγυπτίων ὄντα μαγγανείας τὰ δὲ τοῦ
Μωϋσέως θεῖα· οὕτως τὰ μὲν τῶν ἀντιχρίστων καὶ τῶν
προσποιουμένων δυνάμεις ὡς μαθητῶν Ἰησοῦ σημεῖα καὶ
τέρατα λέγεται εἶναι «ψεύδους», «ἐν πάσῃ ἀπάτῃ ἀδικίας
τοῖς ἀπολλυμένοις» ἰσχύοντα, τὰ δὲ τοῦ Χριστοῦ καὶ τῶν
μαθητῶν αὐτοῦ καρπὸν ἔσχεν οὐκ ἀπάτην ἀλλὰ σωτηρίαν
ψυχῶν. Τίς γὰρ τὸν κρείττονα βίον καὶ συστέλλοντα τὰ τῆς
κακίας ὁσημέραι ἐπὶ τὸ ἔλαττον εὐλόγως φησὶν ἀπὸ ἀπάτης
γίνεσθαι;
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Traduction française :
[2,50] Saint Paul, prédisant aux Thessaloniciens,
dans la seconde épître qu'il leur écrit, de quelle manière doit paraître,
quelque jour, cet homme de péché, ce fils de la perdition
qui, s'opposant à Dieu, s'élèvera au-dessus de tout ce qui est
appelé Dieu ou qui est adoré, jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu,
voulant lui-même passer pour Dieu (2 Thess., II, 3); Vous savez, leur
dit-il, ce qui le retient maintenant, afin qu'il paraisse quand son temps
sera venu. Car le mystère d'iniquité se forme dès à présent : il faut
seulement qu'il demeure caché jusqu'à ce celui qui le retient présentement
soit détruit. Et alors se découvrira l'impie que le Seigneur consumera par
le souffle de sa bouche et qu'il perdra par l'éclat de son avènement. Cet
impie, dis-je, qui doit venir accompagné de la puissance de Satan, avec
tous les miracles, les signes et les prodiges du mensonge, avec toutes les
tromperies de l'iniquité pour séduire ceux qui périssent (II Thes.,
II,6).Voulant ensuite expliquer pourquoi Dieu permettait que cet impie
vint au monde, il ajoute : Parce qu'ils n'ont pas reçu et aimé la vérité
pour être sauvés; à cause de cela même, Dieu leur enverra une efficace
d'erreur pour croire le mensonge, afin que tous ceux qui n'ont point cru
la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'iniquité soient condamnés (Ibid.,
10). Qu'on nous dise donc s'il y a rien dans le texte de l'Évangile ou
dans celui de l'apôtre qui puisse faire soupçonner qu'il s'agisse de l'art
des imposteurs ordinaires dans ces prédictions; et qu'on lise encore
là-dessus, si l'on veut, les prophéties de Daniel, où l'on trouvera aussi
la description de l'Antéchrist (Dan., VII, 25). Mais Celse falsifie les
paroles de Jésus, qui n'a jamais dit comme il le lui fait dire, Qu'il en
viendrait d'autres qui feraient les mêmes miracles que lui et qui ne
seraient pourtant que des méchants et des imposteurs. Car comme le pouvoir
des magiciens de l'Égypte était bien différent de la grâce surnaturelle
qui opérait en Moïse (Exod., VII, 11) ; la fin ayant fait voir que les
prodiges des uns n'étaient que des productions de leur art magique, au
lieu que les miracles de l'autre étaient des effets de la vertu de Dieu :
il est dit tout de même des antéchrists et de ceux qui veulent contrefaire
les actions miraculeuses des disciples de Jésus, que ce qu'ils font sont
des signes et des prodiges de mensonge, qui déploient leur efficace avec
toutes les tromperies de l'iniquité pour séduire ceux qui périssent ; au
lieu que le fruit des miracles de Jésus-Christ et de ses disciples est le
salut des âmes, et non leur séduction. Je ne pense pas, au moins, que l'on
puisse raisonnablement dire que ce soit être séduit que d'apprendre à
mener une vie honnête, et à réduire de jour en jour l'empire du vice dans
des bornes plus étroites.
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