HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre II

ἀπολλυμένοις



Texte grec :

[2,48] Πολλάκις δ´ ὁ Κέλσος ἤδη μὴ δυνάμενος ἀντιβλέπειν αἷς ἀναγέγραπται πεποιηκέναι δυνάμεσιν ὁ Ἰησοῦς διαβάλλει αὐτὰς ὡς γοητείας· καὶ πολλάκις τῷ λόγῳ κατὰ τὸ δυνατὸν ἡμῖν ἀντείπομεν. Καὶ νῦν δέ φησιν οἱονεὶ ἡμᾶς ἀποκρίνασθαι ὅτι διὰ τοῦτ´ ἐνομίσαμεν αὐτὸν εἶναι υἱὸν θεοῦ, ἐπεὶ χωλοὺς καὶ τυφλοὺς ἐθεράπευσε. Προστίθησι δὲ καὶ τό· Ὡς ὑμεῖς φατε, ἀνίστη νεκρούς. Ὅτι μὲν οὖν χωλοὺς καὶ τυφλοὺς ἐθεράπευσε, διόπερ Χριστὸν αὐτὸν καὶ υἱὸν θεοῦ νομίζομεν, {δῆλον ἡμῖν ἐστιν ἐκ τοῦ καὶ ἐν προφητείαις γεγράφθαι· «Τότε ἀνοιχθήσονται ὀφθαλμοὶ τυφλῶν, καὶ ὦτα κωφῶν ἀκούσονται· τότε ἁλεῖται ὡς ἔλαφος ὁ χωλός.» Ὅτι δὲ καὶ νεκροὺς ἀνίστη} καὶ οὐκ ἔστι πλάσμα τῶν τὰ εὐαγγέλια γραψάντων, παρίσταται ἐκ τοῦ, {εἰ μὲν πλάσμα ἦν, πολλοὺς ἂν ἀναγεγράφθαι τοὺς ἀναστάντας, καὶ τοὺς ἤδη χρόνους πλείονας ἐν τοῖς μνημείοις· ἐπεὶ δ´ οὐκ ἔστι πλάσμα, πάνυ εὐαριθμήτους λελέχθαι, τήν τε τοῦ ἀρχισυναγώγου θυγατέρα —περὶ ἧς οὐκ οἶδ´ ὅπως εἶπεν· «Οὐκ ἀπέθανεν ἀλλὰ καθεύδει», λέγων τι περὶ αὐτῆς, ὃ οὐ πᾶσι τοῖς ἀποθανοῦσι προσῆν—, καὶ τὸν μονογενῆ τῆς χήρας υἱόν, ἐφ´ ᾧ σπλαγχνισθεὶς ἀνέστησεν αὐτόν, στήσας τοὺς φέροντας τὸν νεκρόν, καὶ τρίτον Λάζαρον τετάρτην ἡμέραν ἐν τῷ μνημείῳ ἔχοντα. Καὶ φήσομεν} γ´ ἔτι περὶ τούτων τοῖς εὐγνωμονεστέροις καὶ μάλιστα τῷ Ἰουδαίῳ ὅτι, ὥσπερ {«πολλοὶ λεπροὶ ἦσαν ἐν ταῖς ἡμέραις Ἐλισσαίου τοῦ προφήτου, καὶ οὐδεὶς αὐτῶν ἐκαθαρίσθη εἰ μὴ Ναιμὰν ὁ Σύρος», καὶ «πολλαὶ χῆραι ἦσαν ἐν ταῖς ἡμέραις Ἠλίου» τοῦ προφήτου, «καὶ πρὸς οὐδεμίαν αὐτῶν ἐπέμφθη χήραν ὁ Ἠλίας εἰ μὴ εἰς Σαραφθὰ τῆς Σιδωνίας»· ἀξία γὰρ ἐγεγόνει τοῦ ὑπὸ τοῦ προφήτου γεγενημένου τεραστίου ἐν τοῖς ἄρτοις κατά τινα θείαν κρίσιν· οὕτω πολλοὶ νεκροὶ ἦσαν ἐν ταῖς ἡμέραις Ἰησοῦ, ἀλλὰ μόνοι ἀνέστησαν, οὓς ἔγνω ὁ λόγος ἐπιτηδείους πρὸς τὴν ἀνάστασιν}, ἵνα μὴ μόνον σύμβολά τινων ᾖ τὰ γενόμενα ὑπὸ τοῦ κυρίου, ἀλλὰ καὶ αὐτόθεν προσαγάγῃ πολλοὺς τῇ θαυμασίᾳ τοῦ εὐαγγελίου διδασκαλίᾳ. Ἐγὼ δ´ εἴποιμ´ ἂν ὅτι κατὰ τὴν Ἰησοῦ ἐπαγγελίαν οἱ μαθηταὶ καὶ «μείζονα» πεποιήκασιν ὧν Ἰησοῦς αἰσθητῶν πεποίηκεν. {Ἀεὶ γὰρ ἀνοίγονται ὀφθαλμοὶ τυφλῶν τὴν ψυχήν, καὶ ὦτα τῶν ἐκκεκωφημένων πρὸς λόγους ἀρετῆς} ἀκούει προθύμως περὶ θεοῦ καὶ τῆς παρ´ αὐτῷ μακαρίας ζωῆς, πολλοὶ δὲ καὶ χωλοὶ τὰς βάσεις τοῦ, ὡς ἡ γραφὴ ὠνόμασεν, «ἔσω» ἀνθρώπου, νῦν τοῦ λόγου ἰασαμένου αὐτούς, οὐχ ἁπλῶς ἅλλονται ἀλλ´ «ὡς ἔλαφος», πολέμιον τῶν ὄφεων ζῷον καὶ κρεῖττον παντὸς ἰοῦ τῶν ἐχιδνῶν. Καὶ οὗτοί γε οἱ θεραπευθέντες χωλοὶ λαμβάνουσιν ἀπὸ Ἰησοῦ «ἐξουσίαν πατεῖν» τοῖς ποσίν, οἷς πρότερον ἦσαν χωλοί, «ἐπάνω» τῶν τῆς κακίας «ὄφεων καὶ σκορπίων» καὶ ἁπαξαπλῶς «ἐπὶ πᾶσαν τὴν δύναμιν τοῦ ἐχθροῦ», καὶ πατοῦντες οὐκ ἀδικοῦνται· κρείττους γὰρ καὶ αὐτοὶ γεγόνασι τοῦ πάσης κακίας καὶ τῶν δαιμόνων ἰοῦ.

Traduction française :

[2,48] L'éclat des miracles de Jésus, que Celse n'a pas la force de soutenir, l'a déjà obligé plusieurs fois à les traiter d'illusions; et nous avons déjà plusieurs fois fait ce qui a dépendu de nous pour repousser cette calomnie. Maintenant, dans la réponse qu'il nous prête, il nous fait dire que nous prenons Jésus pour le fils de Dieu, parce qu'il a guéri des boiteux et des aveugles : et parce, ajoute-t-il, qu'à ce que vous dites, il a ressuscité des morts. Qu'il ait guéri des boiteux et des aveugles, se faisant ainsi reconnaître pour le Christ et pour le fils de Dieu, c'est ce que les oracles mêmes des prophètes nous assurent qu'il devait faire, puisqu'ils disent : "Alors les yeux des aveugles verront le jour, et les oreilles des sourds seront ouvertes : alors le boiteux sautera comme le cerf"(Isaïe, XXXV, 5). Et pour ce qui est des morts qu'il a ressuscités, si les évangélistes avaient inventé ce qu'ils en disent, ils lui auraient sans doute fait ressusciter bien plus de personnes, et des personnes mortes depuis plus longtemps. Mais de ce qu'ils en marquent si peu, c'est une preuve certaine qu'ils n'ajoutent rien à la vérité. Ils ne nous parlent que de la fille du chef de la Synagogue (dont l'histoire a je ne sais quoi de singulier ; car on ne saurait dire des autres morts ce que Jésus dit de cette fille : Qu'elle n'était peu morte, mais endormie) (Luc, Vlll, 52) : du fils unique qu'il rendit par compassion à une femme veuve, ayant fait arrêter ceux qui portaient le cercueil (Luc. VII. 1), et enfin du Lazare qui était dans le tombeau depuis quatre jours (Jean, XI, 30). Sur quoi je dirai à ceux qui sont les plus capables entendre raison et particulièrement à notre Juif, que comme il y avait plusieurs lépreux au temps du prophète Elizée (Luc, IV, 25 et 27), et que néanmoins aucun d'eux ne fut guéri, sinon Naaman, syrien (IV Rois, V, 14) ; et comme il y avait plusieurs veuves au temps du prophète Élie, et que néanmoins il ne fut envoyé chez aucune d'elles, sinon chez une femme veuve de Sarepte, dans Ie pays des Sidoniens (III Rois, XVII, 9), laquelle Dieu avait jugée digne du miracle que le prophète devait faire sur les pains, ainsi il y avait plusieurs morts au temps de Jésus; mais il ne ressuscita que ceux qui lui parurent propres pour le dessein qu'il avait, tant de représenter d'autres choses par ces figures que de donner aussi en cela des preuves de sa puissance, capables de convaincre plusieurs esprits de la divinité de son Évangile. Je dirai encore que, selon la promesse de Jésus, ses disciples font des miracles qui sont plus grands que ceux qu'il faisait sur des sujets exposés aux sens (Jean, XIV, 12) ; car ils ouvrent tous les jours les yeux des aveugles spirituels, et les oreilles des sourds qui étaient hors d'état d'écouter la voix de la vertu, mais qui n'ont plus de plaisir qu'à entendre parler de Dieu et des félicités de la vie qu'il nous prépare. On voit de même que plusieurs boiteux, en qui l'homme intérieur (Rom., VII, 22), comme l'Écriture l'appelle, était sans mouvements, ne sont pas plus tôt guéris par la parole de l'Evangile que, non seulement ils sautent, mais qu'ils sautent comme le cerf qui est ennemi des serpents et qui chasse leur venin. Et ces boiteux, guéris de la sorte, reçoivent de Jésus le pouvoir de fouler aux pieds qui étaient ce qu'il y avait auparavant de plus faible en eux, les serpents et les scorpions du vice (Luc, X, 19), et généralement toute la puissance de l'ennemi sans courir aucun danger : car ils repoussent aussi le venin du péché et des démons.





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Dernière mise à jour : 11/09/2008