HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Origène, Contre Celse, livre I

Chapitre 1

  Chapitre 1

[1,1] {Πρῶτον τῷ Κέλσῳ κεφάλαιόν} ἐστι βουλομένῳ διαβαλεῖν χριστιανισμόν, {ὡς συνθήκας κρύβδην πρὸς ἀλλήλους ποιουμένων Χριστιανῶν παρὰ τὰ νενομισμένα, ὅτι τῶν συνθηκῶν αἱ μέν εἰσι φανεραί, ὅσαι κατὰ νόμους γίνονται, αἱ δὲ ἀφανεῖς, ὅσαι παρὰ τὰ νενομισμένα συντελοῦνται. Καὶ βούλεται διαβαλεῖν τὴν καλουμένην ἀγάπην Χριστιανῶν πρὸς ἀλλήλους, ἀπὸ τοῦ κοινοῦ κινδύνου ὑφισταμένην καὶ δυναμένην ὑπερόρκια}. Ἐπεὶ οὖν τὸν κοινὸν νόμον θρυλεῖ παρὰ τοῦτον λέγων Χριστιανοῖς τὰς συνθήκας, λεκτέον πρὸς τοῦτο ὅτι, ὥσπερ {εἴ τις παρὰ Σκύθαις νόμους ἀθέσμους ἔχουσι γενόμενος ἀναχωρήσεως μὴ ἔχων καιρὸν βιοῦν παρ´ ἐκείνοις ἀναγκάζοιτο, εὐλόγως ἂν οὗτος διὰ τὸν τῆς ἀληθείας νόμον, ὡς πρὸς τοὺς Σκύθας παρανομίαν, καὶ συνθήκας πρὸς τοὺς τὰ αὐτὰ αὐτῷ φρονοῦντας ποιήσαι ἂν παρὰ τὰ ἐκείνοις νενομισμέναοὕτως παρ´ ἀληθείᾳ δικαζούσῃ οἱ νόμοι τῶν ἐθνῶν, οἱ περὶ ἀγαλμάτων καὶ τῆς ἀθέου πολυθεότητος, νόμοι εἰσὶ Σκυθῶν καὶ εἴ τι Σκυθῶν ἀσεβέστερον. {Οὐκ ἄλογον οὖν συνθήκας παρὰ τὰ νενομισμένα ποιεῖν τὰς ὑπὲρ ἀληθείας. Ὥσπερ γάρ, εἰ ὑπὲρ τοῦ τύραννον προλαβόντα τὰ τῆς πόλεως ἀνελεῖν συνθήκας τινὲς κρύβδην} ἐποιοῦντο, καλῶς ἂν {ἐποίουν· οὕτω δὴ καὶ Χριστιανοί, τυραννοῦντος τοῦ παρ´ αὐτοῖς καλουμένου διαβόλου καὶ τοῦ ψεύδους, συνθήκας ποιοῦνται παρὰ τὰ νενομισμένα τῷ διαβόλῳ κατὰ τοῦ διαβόλου καὶ ὑπὲρ σωτηρίας ἑτέρων, οὓς ἂν πεῖσαι δυνηθῶσιν ἀποστῆναι τοῦ ὡσανεὶ Σκυθῶν καὶ τυράννου νόμου. [1,1] Celse commence par l'accusation qu'il forme contre le christianisme, sur ce que les chrétiens font des assemblées secrètes et contraires aux lois. Il dit qu'il y a deux sortes d'assemblées ; les unes qui se font ouvertement, qui sont celles que les lois approuvent; les autres qui se font en cachette, qui sont celles que les lois défendent. Il veut par là décrier ce que les chrétiens appellent leurs Agapes; comme si ce n'était qu’un moyen dont ils se servent pour s'unir entre eux contre le danger commun qui les menace, et qu'un engagement mutuel plus fort que tous les serments. Puis donc qu'il parle si haut des lois publiques, et qu'il prétend que les chrétiens les violent par leurs assemblées, il lui faut répondre à cela : Que comme s'il arrivait à quelqu'un d'être engagé parmi les Scythes sans en pouvoir sortir, se trouvant séduit à vivre au milieu de ces peuples dont les lois sont abominables, il serait en droit, pour maintenir la vérité et ses lois, qui passent pour criminelles parmi eux, de faire ses assemblées avec ceux qui seraient de même sentiment que lui, bien qu'il ne le pût faire sans choquer les lois du pays. Ainsi, lorsqu'il s'agit de ces lois qui établissent parmi les nations le culte des simulacres et l'adoration de plusieurs dieux, qui est un vrai athéisme, l'on ne doit pas trouver étrange que ceux qui connaissent la vérité fassent des assemblées pour ses intérêts, malgré des lois qui, devant son tribunal, sont jugées aussi impies et plus impies même, s'il se peut, que celles des Scythes. Si un tyran s'était rendu maître de quelque république, ceux qui s'assembleraient en cachette pour conspirer contre lui mériteraient de la louange. Les chrétiens en méritent donc aussi, puisqu'ils ne s'assemblent que pour secouer le joug d'un cruel tyran qu’ils nomment le diable, avec qui règne le mensonge, et dont ils ne craignent point de violer les lois pour travailler au salut de ceux à qui ils peuvent persuader de se délivrer d'une loi dont on voit une image dans celles des Scythes et des tyrans.


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Dernière mise à jour : 17/07/2008