[1,34] Καὶ οἰκεῖόν γε φαίνεταί μοι πρὸς τὴν τοῦ Ἰουδαίου
προσωποποιΐαν παραθέσθαι τὴν τοῦ Ἡσαΐου προφητείαν,
λέγουσαν ἐκ παρθένου τεχθήσεσθαι τὸν Ἐμμανουήλ· ἣν
οὐκ ἐξέθετο, εἴτ´ ἐπεὶ μὴ ἐπίστατο ὁ πάντ´ ἐπαγγελλόμενος
εἰδέναι Κέλσος εἴτ´ ἀναγνοὺς μὲν ἑκὼν δὲ σιωπήσας, ἵνα μὴ
δοκοίη κατασκευάζειν ἄκων τὸν λόγον ἐναντιούμενον αὐτοῦ
τῇ προαιρέσει. Ἔχει δ´ οὕτως ἡ λέξις· «Καὶ προσέθετο
κύριος τῷ Ἄχαζ λέγων· Αἴτησαι σεαυτῷ σημεῖον παρὰ
κυρίου θεοῦ σου εἰς βάθος ἢ εἰς ὕψος. Καὶ εἶπεν Ἄχαζ· Οὐ
μὴ αἰτήσω οὐδὲ μὴ πειράσω τὸν κύριον. Ἀκούσατε δή,
οἶκος Δαυίδ, μὴ μικρὸν ὑμῖν ἀγῶνα παρέχειν ἀνθρώποις,
καὶ πῶς κυρίῳ παρέχετε ἀγῶνα; Διὰ τοῦτο δώσει κύριος
αὐτὸς ὑμῖν σημεῖον· ἰδοὺ ἡ παρθένος ἐν γαστρὶ λήψεται
καὶ τέξεται υἱόν, καὶ καλέσεις τὸ ὄνομα αὐτοῦ Ἐμμανουήλ»,
ὅπερ ἑρμηνεύεται «μεθ´ ἡμῶν ὁ θεός.»} Ὅτι δὲ κακουργῶν ὁ Κέλσος
οὐκ ἐξέθετο τὴν προφητείαν, δῆλόν μοι
γίνεται ἐκ τοῦ παραθέμενον αὐτὸν πολλὰ ἀπὸ τοῦ κατὰ
Ματθαῖον εὐαγγελίου, ὥσπερ τὸν ἀνατείλαντα ἀστέρα ἐπὶ
τῇ γενέσει τοῦ Ἰησοῦ καὶ ἄλλα τῶν παραδόξων, μηδὲ τὴν
ἀρχὴν τούτου ἐμνημονευκέναι. Ἐὰν {δὲ Ἰουδαῖος εὑρεσιλογῶν τὸ «Ἰδοὺ}
ἡ παρθένος» μὴ γεγράφθαι λέγῃ ἀλλ´ ἀντ´
αὐτοῦ {«Ἰδοὺ ἡ νεᾶνις», φήσομεν πρὸς αὐτὸν ὅτι} ἡ μὲν
λέξις ἡ ἀαλμά, ἣν οἱ μὲν ἑβδομήκοντα {μετειλήφασιν εἰς
τὴν παρθένον ἄλλοι δ´ εἰς τὴν νεᾶνιν}, κεῖται, ὥς φασι, καὶ
ἐν τῷ Δευτερονομίῳ ἐπὶ παρθένου, οὕτως ἔχουσα· «Ἐὰν
δὲ γένηται παῖς παρθένος μεμνηστευμένη ἀνδρί, καὶ εὑρὼν
αὐτὴν ἄνθρωπος ἐν πόλει κοιμηθῇ μετ´ αὐτῆς, καὶ ἐξάξετε
ἀμφοτέρους ἐπὶ τὴν πύλην τῆς πόλεως αὐτῶν, καὶ λιθοβοληθήσονται
λίθοις, καὶ ἀποθανοῦνται· τὴν νεᾶνιν ἐπὶ λόγου,
διότι οὐκ ἐβόησεν ἐν τῇ πόλει, καὶ τὸν ἄνθρωπον ἐπὶ λόγου,
διότι ἐταπείνωσε τὴν γυναῖκα τοῦ πλησίον αὐτοῦ»· καὶ
ἑξῆς· «Ἐὰν δὲ ἐν πεδίῳ εὕρῃ ἄνθρωπος τὴν παῖδα τὴν
μεμνηστευμένην καὶ βιασάμενος αὐτὴν ὁ ἄνθρωπος κοιμηθῇ
μετ´ αὐτῆς, ἀποκτενεῖτε τὸν ἄνθρωπον τὸν κοιμώμενον μετ´
αὐτῆς μόνον, καὶ τῇ νεάνιδι οὐ ποιήσετε οὐδέν· οὐκ ἔστι
τῇ νεάνιδι ἁμάρτημα θανάτου.»
| [1,34] Et je crois qu'à l'occasion de la prosopopée du juif, il est à propos de rapporter
ici l'oracle du prophète Isaïe, où il prédit qu'une vierge devait mettre au mande
un fils nommé Emmanuel; d'autant plus que Celse n'en a rien dit, soit qu'il ne
le sût pas, lui qui se vante de savoir tout, soit qu'encore qu'il l'eût bien lu, il ait
affecté de le passer sous silence, pour ne sembler pas confirmer, malgré soi,
une opinion qu'il a entrepris de combattre. Voici le passage entier : Le
Seigneur continuant de parler à Achaz, lui dit : Demande au Seigneur ton
Dieu un signe pour toi, soit du plus bas lieu, soit du plus haut. Achaz répondit
: Je n'en demanderai point, et je ne tenterai point le Seigneur. Alors Isaïe dit :
Ecoutez donc, maison de David : N'est-ce pas assez pour vous, de vous en
prendre aux hommes, que vous vous en preniez aussi, au Seigneur? C'est
pourquoi le Seigneur vous donnera lui-même un signe. C'est qu'une vierge
concevra, et qu'elle mettra au monde un fils, que l'on nommera Emmanuel,
qui signifie, Dieu avec nous (Is. VII, 10). Ce qui me fait, au reste, clairement
connaître que c'est à mauvaise intention que Celse a tu cette prophétie, c'est
qu'il rapporte plusieurs autres endroits de l'Evangile selon saint Matthieu,
comme l'apparition de l'étoile, à la naissance de Jésus (Matth., II, 2) et divers
événements mémorables ; et que cependant il ne dit pas un mot de cet
oracle qui s'y trouve. Si quelque Juif, accoutumé de pointiller sur les mots, nous
vient dire que, dans le texte du prophète, il n'y a pas : C'est qu'une vierge,
mais, C’est qu'une jeune fille (Matth., I, 23), nous lui répondrons que le mot
Alma, que les Septante ont traduit par celui de vierge, et que d'autres
traduisent par celui de jeune fille, se trouve aussi, à ce qu'on dit, employé
pour signifier une vierge, dans le livre du Deutéronome, où il est dit : Si une
fille vierge, étant fiancée à un homme, est trouvée dans la ville par quelqu'un
qui la déshonore, vous les ferez sortir tous deux à la porte de leur ville, où
vous les lapiderez, et ils mourront ; la fille, parce qu'étant dans la ville, elle n'a
pas crié, et l'homme, parce qu'il a abusé de la femme de son prochain.
(Deut., XXII, 23). Et dans la suite : Si quelqu'un trouve aux champs une fille
fiancée, et que, lui faisant violence, il la déshonore, vous ferez mourir
l’homme tout seul, et vous ne ferez rien à la fille, il n'y a point en elle de crime
digne de mort (Deut., XXII, 26).
|