HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Nonnus de Panopolis, Dionysiaca, poème IV

λεῖπεν



Texte grec :

[4,400] ἀλλὰ καταφθιμένοιο λαβὼν δασπλῆτας ὀδόντας
401 θηρὸς ἐχιδνήεντι περισπείρας χθόνα καρπῷ
402 κεῖρε Γιγαντείης ὀφιώδεα λήια χάρμης,
403 Γηγενέων δὲ φάλαγγας ἑνὶ ξύνωσον ὀλέθρῳ
404 πέντε λιπὼν ζώοντας· ἐπεσσομένῃσι δὲ Θήβαις
405 σπαρτῶν ἀγλαόκαρπος ἀνασταχύοιτο γενέθλη.“
406 ὣς φαμένη θάρσυνε τεθηπότα Κάδμον Ἀθήνη,
407 καὶ βαθὺν ἠνεμόεντι κατέγραφεν ἠέρα ταρσῷ,
408 δυσαμένη Διὸς οἶκον. ὁ δὲ τραφερῇ παρὰ βώλῳ
409 μάρμαρον εὐρυάλωος ἐύτροχον οὖρον ἀρούρης
410 ἵστατο κουφίζων κραναὸν βέλος, ἰθυπόρῳ δὲ
411 ἄκρα δρακοντείοιο καρήατος ἔθλασε πέτρῳ·
412 θηγαλέην δὲ μάχαιραν ἐρυσσάμενος παρὰ μηροῦ
413 αὐχένα θηρὸς ἔτεμνεν· ἀπαμηθεῖσα δὲ κόρση
414 σώματος ἐκτὸς ἔμιμνε, κυλινδομένη δὲ κονίῃ
415 ἠθάδα κύκλον ἕλισσε παλίλλυτον ἄστατος οὐρή,
416 καὶ δαπέδῳ τετάνυστο δράκων νέκυς. ἀμφὶ δὲ νεκρῷ
417 θοῦρος Ἄρης βαρύμηνις ἀνέκραγε· χωομένου δὲ
418 Κάδμος ἀμειβομένων μελέων ἑλικώδεϊ μορφῇ
419 ἀλλοφυὴς ἤμελλε παρ´ Ἰλλυρίδος σφυρὰ γαίης
420 ξεῖνον ἔχειν ἴνδαλμα δρακοντείοιο προσώπου.
421 ἀλλὰ τὰ μὲν πέπρωτο μετὰ χρόνον. αὐτὰρ ὁ μέσσῃ
422 χαλκείῃ κυνέῃ συνελέξατο καρπὸν ὀλέθρου,
423 θηρείων γενύων βλοσυρὸν θέρος· ἐνδαπίης δὲ
424 Παλλάδος ὑβὸν ἄροτρον ἀπ´ ὀργάδος εἰς χθόνα σύρων
425 καὶ χαροπῆς ἀρόσας πολεμητόκον αὔλακα γαίης
426 ἰοβόλων ἔσπειρε πολύστιχον ὄγμον ὀδόντων.
427 καὶ στάχυς αὐτολόχευτος ἀνηέξητο Γιγάντων,
428 ὧν ὁ μὲν ὑψικάρηνος ἀνέδραμεν ἄκρα τιταίνων
429 στήθεος εὐθώρηκος, ὁ δὲ προθορόντι καρήνῳ
430 φρικτὸν ἀνοιγομένης ὑπερέσχεθεν ὦμον ἀρούρης·
431 ἄλλος ἄνω προὔκυψεν ἐς ὀμφαλόν, ὃς δ´ ἐπὶ γαίῃ
432 ἡμιτελὴς ἀνέτελλε πεδοτρεφὲς ὅπλον ἀείρων·
433 ἄλλος ὑπερκύπτοντα λόφον προβλῆτα τιταίνων
434 οὔ πω στέρνον ἔφαινε, καὶ εἰσέτι μητρὸς ἀνέρπων
435 ἐκ λαγόνων κατὰ βαιὸν ἀταρβέι μάρνατο Κάδμῳ
436 τεύχεσιν αὐτοφύτοις κεκορυθμένος· ἆ μέγα θαῦμα,
437 ὥπλισεν Εἰλείθυια, τὸν οὐ μαιώσατο μήτηρ·
438 καί τις ἀνηκόντιζεν ὁμόγνιον ἔγχος ἀφάσσων
439 ἡμιφανής, ὁ δὲ κοῦφος ὅλον δέμας εἰς φάος ἕλκων
440 ἄκρα ποδῶν ἀτέλεστα πεπηγότα λεῖπεν ἀρούρῃ.
441 οὐ μὲν ἐφημοσύνης ἐπελήσατο Κάδμος Ἀθήνης,
442 ἀλλὰ παλιμφυέων καλάμην ἤμησε Γιγάντων,
443 τὸν μὲν ὑπὲρ μαζοῖο βαλὼν ἀνεμώδεϊ λόγχῃ,
444 τὸν δὲ κατὰ κληῖδα παρὰ πλατὺν αὐχένα τύψας
445 ὀστέα λαχνήεντος ἀνέσχισεν ἀνθερεῶνος·
446 ἄλλον ἀκοντιστῆρι βαλὼν ἐχαράξατο πέτρῳ
447 γαστέρος ἄχρι φανέντα· καὶ αἵματος αἰνογιγάντων
448 ἐκχυμένου ποταμηδὸν Ἄρης ὠλίσθανε λύθρῳ
449 φοινίξας ἑὰ γυῖα, παρισταμένης δὲ κυδοιμῷ
450 πορφυρέῃ ῥαθάμιγγι χιτὼν ἐρυθαίνετο Νίκης.
451 ἄλλου μαρναμένοιο παρ´ ἰσχίον ἄορι τύψας
452 συμφυέος διέκερσε σὺν ἰξύι νῶτα βοείης.
453 καὶ φόνος ἄσπετος ἔσκε· δαϊζομένων δὲ Γιγάντων
454 λοίγιος αἱμαλέης ἀνεκήκιεν αὐλὸς ἐέρσης
455 ἄορι θεινομένων. ὁ δὲ Παλλάδος ἔμφρονι βουλῇ
456 Γηγενέων τινὰ πέτρον ἐπῃώρησε καρήνῳ·
457 οἱ δὲ δαφοινήεντι πόθῳ μεθύοντες ἐνυοῦς
458 ἄρεϊ βακχεύθησαν, ὁμογνήτῳ δὲ σιδήρῳ
459 ἀλλήλων ὀλετῆρες ἐτυμβεύοντο κονίῃ.
460 ἄλλῳ δ´ ἄλλος ἔριζεν· ἐρευθιόωντι δὲ λύθρῳ
461 στικτὰ διαινομένης ἐμελαίνετο νῶτα βοείης
462 Γηγενέος κταμένοιο· κατουδαίης δὲ μαχαίρης
463 γνωτοφόνῳ γλωχῖνι δαΐζετο καρπὸς ἀρούρης.

Traduction française :

[4,400] Empare-toi après sa mort de ses dents impitoyables ; ensemence la terre de ces germes d'une hydre, et fais tomber sous ta faux les moissons de géants qui vont naître du dragon; confonds dans une extermination commune toutes ces phalanges sorties de la terre, et n'en épargne que cinq, afin que les nobles épis de la génération des Spartes puissent croître dans ta Thèbes future. » (406) Après avoir ainsi encouragé Cadmus, tout stupéfait encore, Minerve fend la profondeur des airs de ses ailes rapides, et retourne dans la demeuré de Jupiter. Le héros prend sur un tertre aride la borne pesante et arrondie d'un champ, soulève cette arme raboteuse ; puis, sous cette roche dont il le frappe de près, il écrase la tête du dragon. Ensuite, tirant de sa ceinture son glaive acéré, il tranche le cou du monstre ; et bien que la tête fût séparée du corps, la queue s'agitait encore et traçait sur la poussière ses cercles accoutumés. Le dragon gisait sur le sol. Au tour de lui l'impétueux Mars fit entendre les éclats de sa colère, et c'est à ses ressentiments que Cadmus, bien que d'une tout autre nature, dut de subir un jour lui-même aux penchants de la terre d'Illyrie la forme étrangère d'un dragon. Telle était la destinée que lui réservait le temps. (421) Cependant, le héros remplit l'airain de son casque du grain de la mort, formidable récolte qu'il a moissonnée dans la gueule du reptile, et du champ consacré, il transporte sur la terre aride la charrue recourbée qu'inventa la Minerve indigène; il creuse sur ce sol des sillons qui vont engendrer la guerre, et y sème en rangs nombreux les dents envenimées. L'épi des géants, grossi de lui-même, surgit aussitôt; l'un dresse la tête haute, en montrant le bord de sa cuirasse ; l'autre dépasse de son cou et de ses effrayantes épaules les fentes de la terre. Celui-ci se montre jusqu'au nombril ; celui-là se lève à demi créé et s'arme de la terre qui le nourrit. Un dernier, cachant sa poitrine, ne fait saillir du terrain que le haut de son front ; et rampant encore sur les flancs de sa mère, protégé par ce rempart naturel, il engage le combat contre l'intrépide Cadmus. O prodige ! llithyie prépare déjà pour la guerre celui que le sein maternel n'a pas encore abandonné. Tantôt, à demi visibles, ils brandissent des piques nées avec eux. Tantôt, étalant leurs corps entiers à la lumière, ils restent attachés au sol par le bout de leurs pieds inachevés. (441) Cadmus n'oublie pas les recommandations de Minerve, et il abat la moisson renaissante des géants; il frappe de sa lance qu'il fait tourbillonner l'un au-dessus du sein, l'autre sous la clavicule, et meurtrissant la largeur de son cou, il brise les os de sa gorge velue. Puis, atteignant de l'épée la hanche d'un nouveau combattant, il fend d'un seul coup le ventre et le bouclier qui viennent de paraître à la fois. Enfin il terrasse sous des blocs de pierre ceux dont il n'aperçoit que le buste. Le sang de ces formidables géants coule à grands flots; Mars glisse sur une poussière souillée, y rougit ses membres; et le manteau de la Victoire qui assiste au combat, se teint de gouttes de pourpre. Le carnage fut immense. Le torrent du sang des géants abattus par le glaive jaillissait de tous côtés. Enfin Cadmus, par le sage conseil de Minerve, lance une roche sur leurs têtes : aussitôt, enivrés des transport sanglants de Bellone, les fils de la Terre se livrent à toute la furie de Mars, s'attaquent à l'envi, s'égorgent l'un l'autre, avec le fer né d'une mère commune, et demeurent enfin ensevelis sous la poudre. Dans cette affreuse boucherie, la surface du bouclier s'empreint d'un sang noir, échappé des veines des fils du sol ; (463) et la moisson intestine de la Terre est tranchée par un glaive fratricide.





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Dernière mise à jour : 3/06/2010