HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, XXXIX

Καλλιόπης



Texte grec :

[39,3] Τί τοίνυν ἀγαθὸν σωμάτων; ὑγίεια. Κακόν; νόσος. Ἓν μὲν ἡ ὑγίεια, πολλαὶ δὲ αἱ νόσοι. Τί ἐν μουσικῇ τὸ ἀγαθόν; ἁρμονία· ἓν μὲν τὸ ἡρμοσμένον, πολλὴ δὲ ἡ ἀναρμοστία. Καὶ ἐν χορῷ ἓν μὲν ἡ ὁμολογία, παντοδαπὸν δὲ ἡ διαφωνία· καὶ ἐν τριήρει ὁ μὲν αὐλὸς ἕν, πολλὴ δὲ ἡ ἀπείθεια· καὶ ἐν ἅρματι, ἡνιόχου τέχνη, ἓν μὲν τοῦτο, παντοδαπὸν δὲ ἡ ἀτεχνία. Τί δὲ ἐν φάλαγγι; φυλακὴ συνθήματος· ἓν μὲν τοῦτο, παντοδαπὴ δὲ ἡ ἀναρχία. Ἐν μὲν οὖν τῇ τοῦ ἑνὸς φύσει ὑπερβολὰς καὶ ἐνδείας οὐχ ὁρῶ· στάσιμος γὰρ αὕτη, καὶ μηδένα ἀνεχομένη δρόμον μήτε εἰς φυγὴν μήτε εἰς δίωξιν· ὅταν δὲ εἰς πλήθους ἀριθμὸν ἐμπέσω, δύναμαι τούτου διαμετρεῖσθαι τὰς φύσεις· καὶ γὰρ ὁδοῦ μακρᾶς τὸ μὲν τέρμα ἕν, πολλαὶ δὲ αἱ ἀποστάσεις. Ἐὰν ἐπὶ Βαβυλῶνα ἴῃς, πλησιαίτερος μὲν τοῦ Ἀρμενίου ὁ Ἀσσύριος· καὶ τοῦ Λυδοῦ ὁ Ἀρμένιος, καὶ τοῦ Ἴωνος ὁ Λυδός, καὶ τοῦ νησιώτου ὁ Ἴων· ἀλλ´ οὐδεὶς ἐν Βαβυλῶνι οὔπω, οὐχ ὁ Ἀσσύριος, οὐχ ὁ Ἀρμένιος, οὐχ ὁ Λυδός, οὐχ ὁ Ἴων, οὐχ ὁ νησιώτης. Κἂν ἐπ´ Ἐλευσῖνα ἴῃς, Πελοπόννησος αὕτη, εἶτα Μέγαρα, εἶτα Ἰσθμός· ἀλλὰ ἀμύητος εἶ, κἂν ἐν Μεγάροις ᾖς, ὁμοίως τῷ Πελοποννησίῳ· μέχρι μήπω τῷ ἀνακτόρῳ προσελήλυθας, ἀμύητος εἶ. Νόμιζε δὴ καὶ τὸν βίον ὁδόν τινα εἶναι μακράν, ἐπ´ Ἐλευσῖνα ἢ Βαβυλῶνα ἄγουσαν, τέρμα τε δὴ τῆς ὁδοῦ τὰ βασίλεια αὐτὰ καὶ ἀνάκτορα, καὶ τὴν τελετήν· ὑπὸ δὲ πλήθους ὁδοιπόρων μεστὴν τὴν ὁδὸν θεόντων, ὠθιζομένων, καμνόντων, ἀναπαυομένων, κειμένων, ἐκτρεπομένων, πλανωμένων· πολλαὶ γὰρ αἱ παρατριβαὶ καὶ ἀπατηλαί, ὧν αἱ μὲν πολλαὶ ἐπὶ κρημνοὺς καὶ βάραθρα ἄγουσιν, ἐπὶ τὴν Σειρήνων, αἱ δὲ ἐπὶ τοὺς Λωτοφάγους, αἱ δὲ ἐπὶ τὸν Κιμμερίων δῆμον· μία δέ που τὶς στενὴ καὶ ὄρθιος καὶ τραχεῖα, καὶ οὐ πολλοῖς πάνυ ὁδεύσιμος, ἐπ´ αὐτὸ ἄγει τὸ τῆς ὁδοῦ τέρμα, ἣν μόγις καὶ μετὰ πραγμάτων σὺν πολλῷ πόνῳ καὶ ἱδρῶτι ἀνύουσιν καματηραὶ καὶ ἐπίπονοι ψυχαί, καὶ ἐπιθυμοῦσαι τοῦ χωρίου, καὶ ἐρῶσαι τῆς τελετῆς, καταμαντευόμεναι αὐτῆς τὸ κάλλος· ἐπειδὰν δὲ ἀφίκωνται ἐκεῖ, παυσάμεναι τοῦ πονεῖν, παύονται τοῦ πάθους. Τίς γὰρ ἄλλη τελετὴ μυστικωτέρα, καὶ τίς ἄλλος τόπος σπουδῆς ἄξιος; Ταύτην ἔχει τοῖς ἀνθρώποις τὴν χώραν τὸ ἀγαθόν, ἣν τοῖς ἀμυήτοις Ἐλευσῖν ἔχει. Μυήθητι, ἐλθέ, ἐπίβηθι τοῦ χωρίου, λάμβανε τὰ ἀγαθά, καὶ οὐ ποθήσεις ἄλλο μεῖζον.

Traduction française :

[39,3] Quel est donc le bien du corps ? La santé. Quel en est le mal ? La maladie. Or, la santé est une, et les maladies sont en grand nombre. Quel est le bien dans la musique? L’harmonie. Or, l’harmonie est une, et le défaut d'harmonie a diverses manières d'être. Dans un chœur, le concert est un, et le charivari peut exister de plusieurs manières. Sur un vaisseau à trois rangs de rames, le son de la flûte est un, et il y a plusieurs manières d'en marquer la mesure. Dans un char, l'art du cocher a aussi son unité ; et le défaut de cet art a des modifications diverses. Dans une phalange, le soin de garder le mot d'ordre a aussi son unité ; et le mot d'ordre y est exposé à plus d'un genre d'anarchie. Je ne vois ni excès, ni défaut, dans la nature de cette unité. Elle est stable et fixe. Elle n'admet dans son essence aucun mouvement ni progressif, ni rétrograde. Mais, lorsqu'il s'agit de choses qui font nombre et pluralité, alors je peux discerner les diverses natures de ces choses. Car, si le plus long chemin a un terme unique, il est susceptible de plusieurs stations. Qu'il faille aller à Babylone. L’Assyrien en sera plus près que l'Arménien, l'Arménien plus près que le Lydien, le Lydien plus près que l'Ionien, et l'Ionien plus près que l'habitant des îles. Mais nul n'est encore, à Babylone, ni l'Assyrien, ni l'Arménien, ni le Lydien, ni l'Ionien, ni l'habitant des îles. Qu'il faille aller à Eleusis. Le Péloponnèse sera d'abord le plus voisin, ensuite Mégare, ensuite Corinthe. Mais vous n'êtes pas encore initié. Fussiez-vous à Mégare, fussiez-vous dans le Péloponnèse, vous ne serez pas pour cela initié, avant que vous n'ayez pénétré dans le temple de la Déesse. Pensez donc que la vie est comme un long chemin qui conduit à Eleusis ou à Babylone; que le terme de ce chemin est, ou un palais, ou un temple, ou une initiation : qu'au milieu de l'immense multitude de personnes dont ce chemin est couvert, on ne voit que gens qui courent, qui s'entrechoquent, qui sont rendus de fatigue, qui se reposent, qui sont étendus à terre, qui reviennent sur leurs pas, qui ne savent où ils vont. Car à ce chemin tiennent plusieurs sentiers, qui séduisent par des agréments trompeurs, et dont la plupart conduisent à travers des abîmes et des précipices, les uns dans le pays des Sirènes, les uns dans celui des Lotophages, et les autres dans celui des Cimmériens. Mais il n'y a qu'une voie étroite, ardue, scabreuse, par où il ne peut passer que peu de monde, qui aboutisse au véritable terme de ce chemin. Dans cette voie s'engagent à peine, pour arriver avec beaucoup de fatigues, de travaux et de sueur, les âmes les plus actives, et les plus laborieuses, qui désirent atteindre le but ; âmes amoureuses d'une initiation dont elles ont, par une sorte de divination, comme apprécié d'avance toute la beauté. Aussi lorsqu'elles sont enfin arrivées, les fatigues sont finies pour elles. Leurs vœux sont accomplis. Car, où serait pour elles une initiation plus auguste ; un lieu digne d'être recherché avec plus d'empressement ? Il en est du vrai Bien pour l'homme, comme d'Eleusis pour ceux qui ne sont point initiés. Faites-vous donc initier. Allez ; arrivez à ce lieu. Prenez possession du vrai Bien, et vous ne désirerez rien de plus.





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Dernière mise à jour : 28/08/2008