Texte grec :
[27,9] Εἰ δ´ οἱ μὲν λόγοι σαφεῖς καὶ πρόχειροι, καὶ μεστὰ
πάντα διδασκάλων καὶ μαθημάτων, ἀντιτυπεῖ δὲ ἔνδοθεν
ταῖς τῶν λόγων ὁδοῖς παθήματα χαλεπὰ καὶ
ἄγρια, καὶ ἐθισμοὶ φαῦλοι, καὶ ἀσκήσεις ἄδικοι, καὶ
ἐπιθυμίαι ἀλλόκοτοι, καὶ τροφαὶ πονηροί, ἐνθυμητέον,
ὅτι ’φύσεως δεῖ πρῶτον χρηστῆς, ὥσπερ κρηπῖδος ἀνισταμένῳ
τειχίῳ· καὶ μετὰ τοῦτο τροφῆς καὶ ἔθους
πρὸς σωτηρίαν τῆς φύσεως· ὑφ´ ὧν φιλία τῇ ψυχῇ
ἐγγίγνεται πρὸς τὰ καλὰ πάντα, συντρεφομένη τοῖς
χρόνοις, καὶ συνθέουσα ταῖς ἡλικίαις· ἐπὶ δὲ τούτοις
προσελθεῖν δεῖ τέχνην ἐπισφραγιζομένην βεβαιότητι
τὰ τῶν παθῶν μέτρα.‘ Οὕτω γίγνεται εὐδαίμων ψυχή,
καὶ βίος ὑγιής, καὶ δόξαι ὀρθαί, ὑπὸ ἁρμονίας καὶ
κράσεως συνταττόμεναι. Ταῦτα νομοθετεῖ θεός, ταῦτα
ἀποφαίνει ἄνδρα ἀγαθόν· ἀγωγὴ παθῶν ὑπὸ τοῦ λόγου,
καὶ πειθαρχία πρὸς ἐπιστήμην ἑκούσιος· μοχθηρία
δὲ χρῆμα ἀκούσιον, ὑφ´ ἡδονῆς ἑλκόμενον.
|
|
Traduction française :
[27,9] Mais, si, d'un côté, les préceptes sont évidents, et à la portée de
tout le monde, si les maîtres et les écoles abondent de toutes parts ; et
que, de l'autre, les leçons de la morale trouvent les chemins intérieurs,
qui les conduisent à l'âme, encombrés de passions revêches et brutales, de
penchants pervers, d'habitudes iniques, de monstrueux désirs, et de
pernicieux principes, il faut considérer que l'âme a besoin, avant tout,
d'un bon naturel, comme un mur, qu'on veut élever, a besoin d'un
fondement. Il faut ensuite que ce naturel soit entretenu par une
éducation, par des habitudes, qui donnent à l'âme, pour tous les genres de
bien, un goût qui s'accommode à toutes les circonstances, à toutes les
périodes de la vie. A cela il faut encore ajouter lart de maintenir
invariablement les passions dans les bornes de la modération. C'est ainsi
que l'âme devient heureuse, que les murs deviennent saines, que les
opinions deviennent droites, et que de cette combinaison résulte
l'harmonie morale. Ce qui accomplit la loi de Dieu, ce qui fait l'homme de
bien, c'est que les passions se laissent conduire par la raison, qu'elles
cèdent volontiers l'empire à la science. Car le vice n'a point une origine
spontanée. Il la doit aux illusions de la volupté.
|
|