HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, XXV

πόθον



Texte grec :

[25,7] Εἰ δὲ καὶ ἡδονῆς πρὸς τὴν ἀγωγὴν ταύτην δεησόμεθα καὶ τυράννου, δότω μοι τὶς ἡδονήν, οἵαν καὶ ἐπὶ σάλπιγγος ἁρμονίᾳ ἐν μέσοις τοῖς ὁπλίταις τεταγμένῃ, καὶ ἐξορμώσῃ τὰς ψυχὰς τῷ μέλει· τοιαύτης δέομαι ἡδονῆς λόγου, ἣ φυλάξει μὲν αὐτοῦ τὸ μέγεθος, οὐ προσθήσει δὲ τὴν αἰσχύνην· τοιαύτης δέομαι ἡδονῆς, ἣν οὐκ ἀπαξιώσει ἡ ἀρετὴ ὀπαδὸν αὐτῇ γίνεσθαι. Ἀνάγκη γὰρ παντὶ τῷ φύσει καλῷ συντετάχθαι χάριτας, καὶ ὥραν, καὶ πόθον, καὶ εὐφροσύνην, καὶ πάντα δὴ τὰ τερπνὰ ὀνόματα. Οὕτω καὶ ὁ οὐρανὸς οὐ καλὸς μόνον, ἀλλὰ καὶ ἥδιστον θεαμάτων, καὶ θάλαττα πλεομένη, καὶ λήϊα καρποτρόφα, καὶ ὄρη δενδροτρόφα, καὶ λειμῶνες ἀνθοῦντες, καὶ νάματα ῥέοντα. Ἥδιστον ἦν θέαμα ὁ Ἀχιλλεύς, (πῶς δὲ οὐκ ἔμελλεν;) οὐ διὰ τὴν ξάνθην κόμην· καὶ γὰρ ὁ Εὔφορβος εὐκόμης ἦν, τῷ δὲ Ἀχιλλεῖ τὸ καλὸν ἥδιστον ἦν ὑπὸ τῆς ἀρετῆς ἐξαπτόμενον. Ἥδιστον μὲν ἐν ποταμοῖς θέαμα ὁ Νεῖλος· ἀλλ´ οὐ δι´ ἀφθονίαν ὕδατος, καὶ γὰρ ὁ Ἴστρος εὔνεως· ἀλλὰ ὁ Ἴστρος οὐ γόνιμος, ὁ δὲ Νεῖλος γόνιμος. Ἥδιστον θέαμα ὁ Νεῖλος, ἀλλ´ οὐ τολμῶ παραπεμψάμενος τὴν ἀρετὴν τοῦ θεοῦ ἡδονὴν αὐτῶ ἐπιφημίσαι. Ἐγὼ καὶ τῶν Φειδίου ἀγαλμάτων αἰσθάνομαι μὲν τῆς ἡδονῆς, ἐπαινῶ δὲ τὴν τέχνην· καὶ τῆς Ὁμήρου ᾠδῆς συνίημι μὲν τῆς ἡδονῆς, ἀλλ´ ἐκ τῶν σεμνοτέρων αὐτὴν ἐπαινῶ. Ἀλλ´ οὐδὲ τὸν Ἡρακλέα ἔγωγε ἡγοῦμαι ἄγευστον καὶ ἀμέτοχον ἡδονῆς διαβιῶναι· οὐ πείθομαι παντάπασι τῷ Προδίκῳ· ἀλλ´ εἰσὶν γὰρ καὶ ἀνδρὸς ἡδοναὶ παραμυθούμεναι τοὺς δι´ ἀρετῆς πόνους, οὐ διὰ σαρκῶν, οὐδέ γε δι´ αἰσθήσεων ἐπίρρυτοι, ἀλλ´ αὐτοφυεῖς τινες καὶ ἔνδοθεν διανιστάμεναι, ἐθιζομένης τῆς ψυχῆς χαίρειν τοῖς καλοῖς καὶ ἔργοις καὶ ἐπιτηδεύμασιν καὶ λόγοις. Οὕτω καὶ ὁ Ἡρακλῆς ἔχαιρεν ἐπὶ τὸ πῦρ ἰών· καὶ Σωκράτης ἔχαιρεν ἐν τῷ δεσμωτηρίῳ μένων καὶ πειθόμενος τῷ νόμῳ. Παραβάλλωμεν τὴν Σωκράτους κύλικα ἐκείνην τῇ Ἀλκιβιάδου· πότερος αὐτῶν ἔπινεν ἀλυπότερον; Ἀλκιβιάδης τὸν οἶνον; ἢ τὸ φάρμακον Σωκράτης;

Traduction française :

[25,7] Si, d'ailleurs, pour obtenir de semblables résultats, nous avons besoin de la volupté pour auxiliaire; que ce soit une volupté à la Tyrtée, telle que celle d'une trompette qui fait retentir les accords de l'harmonie au milieu des bataillons, et qui excite les courages. Nous avons besoin d'une volupté qui soit de nature à se concilier avec la majesté du discours, et qui ne le dégrade point ; d'une volupté, dont la vertu ne dédaigne point de faire sa compagne d'armes. Tout ce qui est beau de sa nature, doit avoir toujours pour cortège les Grâces, les charmes, les agréments, l'hilarité, et tous les attributs de ce genre. C'est ainsi que le firmament n'est pas seulement beau, mais qu'il est encore le plus beau des spectacles, de même qu'une mer couverte de vaisseaux, de même que des champs couverts de moissons, de même que des montagnes couvertes de bois, de même que des prés remplis de fleurs, et des ruisseaux qui roulent leur crystal. Achille aussi était une des plus belles choses à voir, (et comment en eût-il été autrement?) non à cause du blond de sa chevelure; car le jeune Euphorbe était aussi blond que lui. Mais ce qui donnait un si grand éclat à la beauté d'Achille, c'était l'éclat de ses talents guerriers. Le Nil aussi est un des fleuves les plus beaux à voir. Mais ce n'est point à cause de son volume d'eau, car il y en a un pareil dans le Danube. C'est que le Danube n'offre point, comme le Nil, l'image de la fécondité. Le Nil est une des plus belles choses.... Mais comment oser ne pas faire attention qu'il est un Dieu, et oser mêler à sa renommée des rapports de volupté ? Sans doute, à l'aspect des statues de Phidias, j'éprouve une sensation de volupté; et je loue l'artiste. J'en éprouve une aussi, à la lecture des ouvrages d'Homère, mais je ne loue le statuaire et le poète que sous les rapports de recommandation qui leur appartiennent. Je ne pense pas qu'Hercule même ait vécu sans jouir, sans goûter de quelque volupté et je n'en crois pas Prodicus en tout point. Car il est pour l'homme des voluptés faites pour le délasser des travaux que lui coûte la vertu ; non des voluptés qui tiennent au corps et aux sens, mais des voluptés dont le germe naît avec nous, dont le siège est au-dedans de nous; celles qu'éprouve l'âme lorsqu'elle est accoutumée à savourer le Beau, dans les actions, dans les occupations libérales, dans les discours. Tel Hercule marchait au bûcher. Tel Socrate restait dans sa prison, décidé à subir son jugement, et à boire la ciguë. Comparons cette coupe de Socrate à celle d'Alcibiade. Lequel des deux but avec plus de gaîté de cœur, ou Alcibiade son vin, ou Socrate son poison?





Recherches | Texte | Lecture | Liste du vocabulaire | Index inverse | Menu | Site de Philippe Remacle

 
UCL |FLTR |Itinera Electronica |Bibliotheca Classica Selecta (BCS) |
Responsable académique : Alain Meurant
Analyse, design et réalisation informatiques : B. Maroutaeff - J. Schumacher

Dernière mise à jour : 29/05/2008