Texte grec :
[32,4] ’Ἀλλ´ οὐκ ἴδιον ἀνθρώπου ἡδονή, κοινὸν δὲ καὶ
τῶν ἄλλων ζῴων.‘ Τοῦτο λέγεις τὸ ἐχεγγυώτατον
ἡδονῆς πρὸς σωτηρίαν, τὸ παντὸς τοῦ πεφυκότος ζῆν
διασωστικόν· ἢ διὰ τὴν κοινότητά σε ἐνοχλεῖ; ὢ τῆς
πλεονεξίας. Σύ μοι δοκεῖς οὐδὲ τοῦ ἡλίου ἀγαπᾶν
τὸ φῶς, ὅτι ἐστὶν κοινὸν ὀφθαλμῶν πάντων· ἀλλὰ
ἔδει γὰρ τὸν ἄνθρωπον μόνον ὁρᾶν, καὶ διὰ τοῦτο
οὐκ ἀγαθὸν ἀνθρώπῳ τὸ φῶς· οὐδέ γε ὁ ἀήρ, εἰσπνεόμενός
τε καὶ οἰκονομῶν τὰ σώματα ταῖς αὐτοῦ
ὁδοῖς· οὐ ποταμῶν νάματα, οὐ γῆς καρποί· μέρη γὰρ
τῶν ἀναγκαίων, ἐὰν προέλθῃς, πάντα κοινά, ἴδιον δέ,
οὐδενός. Ἐνταῦθά μοι τάττε καὶ τὴν ἡδονήν, ἐν κοινότητι
ἀγαθοῦ σώζοντος πᾶσαν αἰσθητικὴν φύσιν.
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Traduction française :
[32,4] IV. Mais, dira-t-on, la volupté n'est pas uniquement propre à l'homme. Elle lui est
commune avec tous les autres animaux. Vous n'aimez donc pas que la nature l'ait
regardée comme la dépositaire la plus fidèle de la conservation de tout ce qui vient à
la vie. Ou bien, êtes-vous choqué de la promiscuité de ses fonctions ? O l'étrange
espèce de cupidité Vous n'aimez donc pas la lumière du soleil, parce qu'elle est
commune à tous les êtres qui ont des yeux. Il fallait donc que l'homme eût
exclusivement le don de la vue ; à défaut, vous n'accorderez point que la lumière soit
un bien pour lui ; non plus que l'air, que tous les corps respirent, et qui, par cette
respiration, entretient leur existence ; non plus que le cristal des fontaines ; non
plus que les fruits de la terre. Poussons plus avant dans le cercle des choses
nécessaires. Elles sont toutes communes à tous les êtres. Nulle n'est exclusivement
propre à nul d'entre eux. Plaçons donc la volupté dans ce cercle, comme un bien
commun chargé de la conservation de tous les êtres sensibles.
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