Texte grec :
[32,0] Αἰσώπῳ τῷ Φρυγὶ πεποίηνται λόγῳ δίαιται θηρίων
καὶ ξυνουσίαι· διαλέγεται δὲ αὐτῷ καὶ τὰ δένδρα,
καὶ οἱ ἰχθύες, ἄλλο ἄλλῳ καὶ ἀνθρώποις ἀναμίξ· καταμέμικται
δὲ ἐν τοῖς λόγοις τούτοις νοῦς βραχύς, αἰνιττόμενός
τι τῶν ἀληθῶν.
Ἄιδεται δή τις αὐτῷ καὶ τοιοῦτος μῦθος.
Ἔλαφον διώκει λέων· ἡ δὲ φεύγουσα
ὑπεξάγει, καὶ καταδύεται εἰς δρυμὸν βαθύν· ὁ δὲ λέων
(ὅσα γὰρ ἀλκῇ προὔχει, τάχει λείπεται) ἐπιστὰς τῷ
δρυμῷ ἐρωτᾷ ποιμένα, εἴ που εἶδεν πτήξασαν τὴν
ἔλαφον; ὁ δὲ ποιμὴν οὐκ ἔφη εἰδέναι· καὶ ὁμοῦ λέγων,
τὴν χεῖρα ἀποτείνας, ἔδειξε τὸ χωρίον. Ὤιχετο ὁ λέων
ἐπὶ τὴν δειλαίαν ἔλαφον· ἡ δὲ ἀλώπηξ (σοφὴ γάρ τις
αὕτη τῷ Αἰσώπῳ ἐστὶν) πρὸς τὸν ποιμένα λέγει· ’Ὡς
δειλὸς ἄρα καὶ πονηρὸς ἦσθα· δειλὸς μὲν πρὸς λέοντας,
πονηρὸς δὲ ἐς ἐλάφους.‘
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Traduction française :
[32,1] I. ÉSOPE, le Phrygien, a écrit des Fables où il fait converser les bêtes entre elles.
Quelquefois dans le même dialogue on voit figurer des arbres, des poissons, et des
hommes. Mais dans ces discours sont enlacés des traits succincts de bon sens, où
quelque vérité est enveloppée. Voici une de ces Fables. Un lion poursuit une biche.
Celle-ci se sauve en fuyant, et se cachant dans l'épaisseur d'un hallier. Le lion, qui a
plus de force que la biche, mais moins de vitesse, arrive auprès du hallier, et demande
à un berger s'il n'a point vu une biche se cacher dans les environs. Le berger répond
qu'il n'a rien vu ; et tout en faisant cette réponse, il indique de la main le hallier au lion.
Celui-ci s'y jette, et la malheureuse biche est sa proie. Un renard, car chez Ésope les
renards montrent beaucoup de sagesse, s'adresse au berger et lui dit : « Comme tu es
à la fois lâche et méchant : lâche envers les lions, et méchant envers les biches ».
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