HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, XXIII



Texte grec :

[23,7] Ὢ ἐρώτων πικροτάτων τῇ Ἑλλάδι. Ποῦ τις ἐλθὼν μετὰ ἀσφαλείας γεωργῇ; ποῦ δὲ εὕρῃ τὸ χρύσεον εἰρήνης πρόσωπον; ποῖον γῆς μέρος ἐραστὰς οὐκ ἔχει; Ἄσκρη χεῖμα κακή, θέρει ἀργαλέη· ἴωμεν ἐπὶ τὴν Ἄσκρην. Ἀλλ´ αἰγειροφόρος Βοιωτία. Λιβύη πόρρω μέν, ἀλλὰ εὔβοτος. Ὑπερόριος Ἰνδῶν γῆ, ἀλλὰ καὶ αὕτη ἐξεῦρεν Μακεδόνα ἐραστήν, διὰ πολλῶν γενῶν καὶ πολέμων βαδίζοντα ἐπ´ αὐτήν. Ποῖ τὶς τράπηται; ποῦ τὶς εὕρῃ γεωργίαν ἀσφαλῆ; Πάντα μεστὰ πολέμων, πάντα ὅπλων. Τοιγαροῦν εὖ μέν τις δόρυ θηξάσθω, εὖ δ´ ἀσπίδα θέσθω, εὖ δέ τις ἵπποισιν δεῖπνον δότω ὠκυπόδεσσιν. Καλὸν γεωργία, καλόν, ἐὰν μεῖναι δυνηθῇ, ἐὰν σχολῆς τύχῃ, ἐὰν φυλακὴν ἔχῃ· δέδια δ´ ἐγώ, μὴ τοῦτο ᾖ τὸ καλόν, τὸ τοὺς πολέμους κινοῦν καὶ τὰς στάσεις. Λέγει τὶς παλαιὸς ἀνήρ· μάλιστα γὰρ τῆς γῆς, φησὶν, ἀρίστη τὰς μεταβολὰς τῶν οἰκητόρων ἐλάμβανεν· τὴν γοῦν Ἀττικήν, διὰ τὸ λεπτόγεω εἶναι ἀστασίαστον οὖσαν, ἄνθρωποι ᾤκουν οἱ αὐτοὶ ἀεί. Ἀκήκοας, πῶς πόλεμος γίνεται; Μὴ γεώργει, ἄνθρωπε· ἔα τὴν γῆν ἀκαλλώπιστον, αὐχμῶσαν· στάσιν κινεῖς, πόλεμον κινεῖς.

Traduction française :

[23,7] VII. Où irons-nous, d'ailleurs, pour nous livrer avec sécurité à l'agriculture? Où trouverons-nous les charmes de la paix? Quel est le coin de terre qui ne tente l'ambition de personne? « A Ascra, on y est aussi mal l'été, que l'hiver». Allons donc à Ascra. Mais la Béotie est féconde en peupliers. La Lybie est éloignée, mais elle est renommée pour ses pâturages. Les Indes sont à l'extrémité du monde. Eh bien! ne s'est-il pas trouvé un Macédonien ambitieux, qui a livré diverses batailles, à divers peuples, pour s'en frayer les chemins? De quel côté donc nous tournerons-nous? Où rencontrerons-nous cette tranquillité nécessaire à la vie agricole? Le fracas de la guerre, le bruit des armes, retentissent de toutes parts. « Que chacun donc aiguise sa lance, prépare son bouclier, et donne à manger à ses rapides chevaux de bataille». C'est une telle chose que l'agriculture! Oui, c'est une belle chose, lorsqu'elle peut aller son train, vaquer à ses travaux à son aise, et qu'elle a une force publique pour la protéger. Mais je crains bien qu'elle ne sait pas une si belle chose, celle qui provoque la guerre, et qui excite les peuples à se transplanter. Un ancien disait : « Qu'en fait de contrée, la meilleure était celle qui avait été un théâtre continuel de transmigration ; au lieu que l'Attique, qui n'avait qu'un terrain léger, n'avait jamais éprouvé aucune invasion, ni été habitée que par le même peuple. » Tu viens d'entendre comment s'allume la guerre. Homme, laisse donc la terre sans la cultiver. Si tu l'embellis, si tu la fécondes, tu appelés la conquête ; tu fais marcher les ennemis contre toi.





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Dernière mise à jour : 24/04/2008