HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, XIV

νόμιζε



Texte grec :

[14,6] Ταύτῃ νόμιζε καὶ τὸν κόλακα διαφέρειν τοῦ φίλου, καὶ συμπίπτειν μὲν ἑκάτερον ἑκατέρῳ πολλάκις εἰς τὰς αὐτὰς πράξεις καὶ τὰς ὁμιλίας, διαφέρειν δὲ ἑκάτερον ἑκατέρου τῇ χρείᾳ καὶ τῷ τέλει, καὶ τῇ διαθέσει τῆς ψυχῆς. Ὁ μὲν γὰρ φίλος τὸ φαινόμενον αὐτῷ ἀγαθὸν εἰς κοινὸν καταθέμενος τῷ φίλῳ, ἐάν τε λυπηρὸν τοῦτο ᾖ, ἐάν τε ἡδύ, συναπολαύει αὐτῷ ἐκ τῆς ἴσης· ὁ δὲ κόλαξ ἐπακολουθῶν τῇ αὑτοῦ ὀρέξει οἰκονομεῖ τὴν ὁμιλίαν πρὸς τὸ ἴδιον πλεονέκτημα· καὶ ὁ μὲν φίλος ὀρέγεται τοῦ ἴσου, ὁ δὲ κόλαξ τοῦ ἰδίου· καὶ ὁ μὲν ἰσοτιμίας κατὰ τὴν ἀρετήν, ὁ δὲ πλεονεξίας κατὰ τὴν ἡδονήν· καὶ ὁ μὲν ἰσηγορίας κατὰ τὴν ὁμιλίαν, ὁ δὲ ταπεινότητος κατὰ τὴν θεραπείαν· ὁ μὲν ἀληθείας ἐν τῇ κοινωνίᾳ, ὁ δὲ ἀπάτης· καὶ ὁ μὲν ὠφελείας τῆς εἰς τὸ μέλλον, ὁ δὲ χάριτος τῆς ἐν τῷ παρόντι· ὁ μὲν δεῖται μνήμης ὧν ἔπραξεν, ὁ δὲ λήθης ὧν ἐπανούργησεν· ὁ μὲν ὡς κοινῶν κήδεται, ὁ δὲ ὡς ἀλλότρια λυμαίνεται· ὁ μὲν φίλος καὶ εὐτυχίας κοινωνὸς κουφότατος, καὶ συμφορῶν κοινωνὸς ἰσότατος· ὁ δὲ κόλαξ εὐτυχίας μὲν κοινωνὸς ἀπληστότατος· ἐν δὲ ταῖς συμφοραῖς ἀμικτότατος. Φιλία μὲν ἐπαινετόν, κολακεία δὲ ἐπονείδιστον· φιλία γὰρ ἑκατέρου πρὸς ἑκάτερον ἴσην ἔχει τὴν ἀντίδοσιν, ἡ δὲ κολακεία χωλεύει· ὁ γάρ του ἐνδεὴς θεραπεύων τὸν ἔχοντα κατὰ τὴν χρείαν, καθόσον οὐκ ἀντιθεραπεύεται, ἐλέγχει τὸ ἄνισον. Ὁ φίλος λανθάνων δυστυχεῖ, ὁ κόλαξ μὴ λανθάνων. Φιλία βασανιζομένη κρατύνεται, κολακεία ἐλεγχομένη θραύεται· φιλία χρόνῳ αὔξεται, κολακεία χρόνῳ ἐλέγχεται· φιλία χρείας ἀδεής, κολακεία χρείας ἐνδεής. Εἰ δέ ἐστιν καὶ ἀνθρώποις πρὸς θεοὺς ἐπιμιξία, ὁ μὲν εὐσεβὴς φίλος θεῷ, ὁ δὲ δεισιδαίμων κόλαξ θεοῦ· καὶ μακάριος εὐσεβὴς φίλος θεοῦ, δυστυχὴς δὲ ὁ δεισιδαίμων.

Traduction française :

[14,6] VI. Il en est ainsi du flatteur et de l'ami. Quoiqu'ils fassent souvent l'un et l'autre les mêmes actions, quoiqu'ils suivent les mêmes procédés, ils sont néanmoins différents l'un de l'autre, par le motif, le but, l'intention. L'ami met en commun avec son ami tout ce qui lui paraît un bien; et quelle qu'en soit la sensation, fâcheuse ou agréable, il la partage également avec lui. Le flatteur, au contraire, sans cesse occupé de satisfaire ses désirs, dirige sa conduite vers son propre avantage. L'ami est de moitié avec son ami : le flatteur, au contraire, est concentré dans l'égoïsme. L'ami désire d'inspirer à son ami la même passion qu'il a lui-même pour la vertu : le flatteur, au contraire, ne cherche auprès de lui qu'à multiplier ses jouissances. L'ami vit familièrement et de pair à compagnon avec son ami: le flatteur, au contraire, rampe pour faire sa cour. L'ami n'emploie, dans son commerce avec son ami, que de la candeur, de la vérité : le flatteur, au contraire, n'y met que de la fausseté et de l'hypocrisie. L'ami porte ses vues d'utilité dans l'avenir : le flatteur, au contraire, ne songe qu'à tirer parti du présent. L'ami mérite que l'on conserve le souvenir de ses actions : le flatteur, au contraire, a besoin que l'oubli ensevelisse ses turpitudes. L'ami soigne ce qui est à son ami, comme bien commun : le flatteur, au contraire, le prodigue comme bien d'autrui. L'ami ne prend qu'une part légère dans le bonheur de son ami, mais il partage rigoureusement son malheur : le flatteur, au contraire, est insatiable, dans la prospérité; et, dans l'adversité, c'est celui qui y prend le moins de part. L'amitié est une chose louable : la flatterie, au contraire, ne mérite que le blâme. L'amitié est d'un ensemble, d'un accord réciproque : la flatterie, au contraire, ne va que d'un pied. Car celui qui, dans le besoin d'une chose, fait la cour à celui de qui il peut l'obtenir, met à découvert son infériorité à l'égard de ce dernier, en ce qu'on ne lui rend pas les soins qu'il prodigue. L'ami est malheureux, s'il est méconnu: le flatteur est perdu, s'il est pénétrée. L'amitié, mise à l'épreuve, resserre ses noeuds : la flatterie qui est dévoilée rompt les siens. L'amitié se fortifie avec le temps : la flatterie se décèle avec les années. L'amitié est entièrement désintéressée : la flatterie ne va jamais sans intérêt. S'il existe quelque relation, quelque commerce entre les Dieux et les mortels, l'homme pieux est l'ami des Dieux: celui qui ne les honore que parce qu'il les craint, en est le flatteur. Le premier est un être heureux : le second est un être misérable.





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Dernière mise à jour : 20/12/2007