HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Maxime de Tyr, Dissertations, XIV

ἐν



Texte grec :

[14,5] Βούλει δὴ συνελὼν τὸν μὲν κόλακα κατὰ τὴν μοχθηρίαν τάξαι, τὸν δὲ φίλον κατὰ τὴν ἀρετήν, λύπην δὲ καὶ ἡδονὴν χαίρειν ἐᾶν; οὔτε γὰρ τὸ φιλεῖν ἡδονῆς ἀτυχές, οὔτε τὸ κολακεύειν λύπης ἄμοιρον, ἀλλ´ ἑκάτερον ἐν ἑκατέρῳ φύρεται, καὶ ἡδονὴ ἐν φιλίᾳ, καὶ λύπη ἐν κολακείαις· ἐπεὶ καὶ αἱ μητέρες καὶ αἱ τιτθαὶ φιλοῦσιν τὰ βρέφη, καὶ πρὸς ἡδονὴν αὐτὰ θεραπεύουσιν, καὶ οὐκ ἀφαιρήσεις αὐτῶν τὸ φιλεῖν διὰ τὴν ἡδονήν. Ὁ Ἀγαμέμνων τῷ Μενελάῳ παραινεῖ, πάντας κυδαίνειν, μηδὲ μεγαλίζεο θυμῷ· ἤ, οἴει, κολακείαν αὑτῷ ὑποτίθεται; Ὁ Ὀδυσσεύς, ἐκνηξάμενος τῆς θαλάττης εἰς τὴν Φαιάκων γῆν, γυμνὸς διαναστὰς ἐκ τῆς εὐνῆς, ἐντυχὼν παιζούσαις κόραις, τὴν βασιλίδα γνωρίσας, Ἀρτέμιδι εἰκάζει αὐτήν, καὶ αὖθις φυτῷ καλῷ· καὶ οὐδεὶς ἂν διὰ ταῦτα κόλακα εἴποι τὸν Ὀδυσσέα· προθέσει γὰρ καὶ χρείᾳ καὶ διαθέσει ψυχῆς ὁ κόλαξ διακρίνεται τοῦ φίλου. Καὶ γὰρ ὁ ἀριστεὺς ὅπλοις χρῆται, καὶ ὁ μισθοφόρος, καὶ οὐδεὶς αὐτῶν εἰκάζει τὰ ἔργα κατὰ τὴν χειρουργίαν, ἀλλὰ χωρίζει τὴν ἑκατέρου χρείαν κατὰ τὴν πρόθεσιν· ὁ μὲν γὰρ διασωστικὸς διὰ τὴν φιλίαν· ὁ δὲ μισθαρνικὸς τῶν βουλομένων· καὶ ὁ μὲν αὐθαίρετος, ὁ δὲ ὤνιος· καὶ ὁ μὲν τοῖς ἐνσπόνδοις πιστός, ὁ δὲ καὶ τοῖς φίλοις ἄπιστος.

Traduction française :

[14,5] V. Voulez-vous donc que, mettant à part la volupté et la douleur, nous nous bornions à placer la flatterie sous les enseignes de la méchanceté, et l'amitié sous l'étendard de la vertu? Car, d'ailleurs, l'amitié ne va pas sans volupté, ni la flatterie sans douleur. Ce sont deux choses, naturellement et nécessairement, amalgamées l'une avec l'autre. Car les mères et les nourrices aiment leurs nourrissons. Mais elles trouvent, d'ailleurs, de la volupté à leur donner leurs soins; et on ne saurait séparer, chez elles, cet amour de cette volupté. Agamemnon exhorte Ménélas à « être honnête envers tout le monde, à s'abstenir d'arrogance ». Pensez-vous qu'il lui ait conseillé la flatterie? Ulysse, s'étant sauvé à la nage, sur le territoire des Phéaciens, sort nu des broussailles dont il s'était fait un lit; il s'avance vers une troupe de jeunes filles, qui s'amusent à jouer; il reconnaît une Princesse ; il la compare « à Minerve, et ensuite à une belle plante » ; et il n'y a pas d'apparence que, pour ces deux compliments, Ulysse soit jamais accusé de flatterie. C'est par l'intention, par l'intérêt, par le motif qui fait agir l'âme, que la flatterie se distingue de l'amitié. Le Général et le Soldat portent également les armes. Mais ils ne font pas le même métier, dans les mêmes vues. Ils diffèrent l'un de l'autre par l'intention. Le premier combat pour la défense et le salut de ses amis; l'autre pour l'argent de celui qui le stipendie. L'un est de bonne volonté, l'autre n'est qu'un mercenaire. L'on se repose sur la foi de l'un, et l'autre trompe ses amis mêmes.





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Dernière mise à jour : 20/12/2007