[3,5]
Μήτε ἀκούσιος ἐνέργει μήτε ἀκοινώνητος μήτε ἀνεξέταστος μήτε ἀνθελκόμενος· μήτε κομψεία τὴν διάνοιάν σου καλλωπιζέτω· μήτε πολυῤῥήμων μήτε πολυπράγμων ἔσο. Ἔτι δὲ ὁ ἐν σοὶ θεὸς ἔστω προστάτης ζῴου ἄῤῥενος καὶ πρεσβύτου καὶ πολιτικοῦ καὶ Ῥωμαίου καὶ ἄρχοντος, ἀνατεταχότος ἑαυτόν, οἷος ἂν εἴη τις περιμένων τὸ ἀνακλητικὸν ἐκ τοῦ βίου εὔλυτος, μήτε ὅρκου δεόμενος μήτε ἀνθρώπου τινὸς μάρτυρος. Ἐνέστω δὲ τὸ φαιδρὸν καὶ τὸ ἀπροσδεὲς τῆς ἔξωθεν ὑπηρεσίας καὶ τὸ ἀπροσδεὲς ἡσυχίας, ἣν ἄλλοι παρέχουσιν. Ὀρθὸν οὖν εἶναι χρή, οὐχὶ ὀρθούμενον.
| [3,5]
N’apporte jamais dans ce que tu fais ni mauvaise volonté, ni humeur
insociable, ni hauteur inabordable, ni préoccupation qui te distraie.
Que l’affectation ne soit jamais la parure de ta pensée ; ne dis jamais
beaucoup de mots ; n’aie jamais beaucoup d’affaires. Que le Dieu qui
réside en toi n’ait à y protéger qu’un être viril et fort, un être digne de
respect, un ami de la société, un Romain, un être qui se commande en
maître, parce qu’il s’est discipliné lui-même, comme un guerrier qui
n’attend que l’appel de la trompette, toujours prêt à faire le sacrifice de
sa vie, sans avoir besoin ni de prêter serment, ni d’être surveillé par
qui que ce soit. C’est en cela que consiste l’indépendance qui sait se passer
de tout secours étranger, et même de cette tranquillité que les autres
peuvent nous assurer ; car ce qu’il faut à l’homme, c’est d’être droit ; ce
n’est pas d’être redressé.
|