Texte grec :
[2,16]
Ὑβρίζει ἑαυτὴν ἡ τοῦ ἀνθρώπου ψυχὴ μάλιστα μέν, ὅταν ἀπόστημα
καὶ οἷον φῦμα τοῦ κόσμου, ὅσον ἐφ ἑαυτῇ, γένηται· τὸ γὰρ δυσχεραίνειν
τινὶ τῶν γινομένων ἀπόστασίς ἐστι τῆς φύσεως, ‹ὑφ› ἧς ἐν μέρει ἕκασται
τῶν λοιπῶν φύσεις περιέχονται. Ἔπειτα δέ, ὅταν ἄνθρωπόν τινα
ἀποστραφῇ ἢ καὶ ἐναντία φέρηται ὡς βλάψουσα, οἷαί εἰσιν αἱ τῶν
ὀργιζομένων. Τρίτον ὑβρίζει ἑαυτήν, ὅταν ἡσσᾶται ἡδονῆς ἢ πόνου.
Τέταρτον, ὅταν ὑποκρίνηται καὶ ἐπιπλάστως καὶ ἀναλήθως τι ποιῇ ἢ λέγῃ.
Πέμπτον, ὅταν πρᾶξίν τινα ἑαυτῆς καὶ ὁρμὴν ἐπ οὐδένα σκοπὸν ἀφιῇ, ἀλλ
εἰκῇ καὶ ἀπαρακολουθήτως ὁτιοῦν ἐνεργῇ, δέον καὶ τὰ μικρότατα κατὰ τὴν
ἐπὶ τὸ τέλος ἀναφορὰν γίνεσθαι· τέλος δὲ λογικῶν ζῴων τὸ ἕπεσθαι τῷ τῆς
πόλεως καὶ πολιτείας τῆς πρεσβυτάτης λόγῳ καὶ θεσμῷ.
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Traduction française :
[2,16]
Lâme de lhomme ne saurait sinfliger une plus cruelle injure à elle-même
que de devenir en quelque sorte un rebut et comme une superfétation de
lunivers. Or, prendre jamais en mal quoi que ce soit dans ce qui
arrive, cest se révolter contre la nature universelle, qui renferme
les natures si diverses de tous les êtres. En second lieu, notre âme ne se
fait guère moins de tort, quand elle prend un homme en aversion et quelle
semporte contre lui dans lintention de lui nuire, avec cette passion
aveugle des curs livrés à la colère. Troisièmement, notre âme se fait
injure, quand elle se laisse subjuguer par le plaisir ou par la souffrance ;
quatrièmement, quand elle commet quelque mensonge et quelle fait ou dit
quelque chose qui nest pas franc ou qui nest pas exact ; cinquièmement
enfin, lorsquelle néglige de diriger vers un but précis ses actes ou ses
sentiments, et quelle les laisse aller à laventure et sans suite, tandis que
cest notre devoir de calculer nos moindres actions en les rapportant au but
suprême de la vie. Or le but suprême pour des êtres doués de raison,
cest de se conformer toujours à la raison, et aux lois de la cité la plus
auguste et du plus auguste des gouvernements.
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