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Πάσης ὥρας φρόντιζε στιβαρῶς ὡς Ῥωμαῖος καὶ ἄῤῥην τὸ ἐν χερσὶ 
μετὰ τῆς ἀκριβοῦς .. καὶ ἀπλάστου σεμνότητος καὶ φιλοστοργίας καὶ 
ἐλευθερίας καὶ δικαιότητος πράσσειν καὶ σχολὴν ἑαυτῷ ἀπὸ πασῶν τῶν 
ἄλλων φαντασιῶν πορίζειν. Ποριεῖς δέ, ἂν ὡς ἐσχάτην τοῦ βίου ἑκάστην 
πρᾶξιν ἐνεργῇς, ἀπηλλαγμένος πάσης εἰκαιότητος καὶ ἐμπαθοῦς 
ἀποστροφῆς ἀπὸ τοῦ αἱροῦντος λόγου καὶ ὑποκρίσεως καὶ φιλαυτίας καὶ 
δυσαρεστήσεως πρὸς τὰ συμμεμοιραμένα. Ὁρᾷς πῶς ὀλίγα ἐστίν, ὧν 
κρατήσας τις δύναται εὔρουν καὶ θεουδῆ βιῶσαι βίον· καὶ γὰρ οἱ θεοὶ 
πλέον οὐδὲν ἀπαιτήσουσι παρὰ τοῦ ταῦτα φυλάσσοντος.
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A toute heure, songe sérieusement, comme Romain et comme homme, 
à faire tout ce que tu as en mains, avec une gravité constante et simple, 
avec dévouement, avec générosité, avec justice ; songe à te débarrasser de 
toute autre préoccupation ; tu t’en débarrasseras si tu accomplis chacun de 
tes actes comme le dernier de ta vie, en les purifiant de toute illusion, de 
tout entraînement passionné qui t’arracherait à l’empire de la raison, de 
toute dissimulation, de tout amour-propre et de toute résistance aux ordres 
du destin. Tu vois de quel petit nombre de préceptes on a besoin quand 
on les observe réellement, pour mener une existence facile, qui se 
rapproche de celle des Dieux ; car les Dieux n’exigeront certainement rien 
de plus que l’observation de ces préceptes de celui qui les aura gardés.
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