HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lysias, Discours II : Oraison funèbre

ἀδελφοὺς



Texte grec :

[2,55] μετὰ πλείστων γὰρ πόνων καὶ φανερωτάτων ἀγώνων καὶ καλλίστων κινδύνων ἐλευθέραν μὲν ἐποίησαν τὴν Ἑλλάδα, μεγίστην δ' ἀπέδειξαν τὴν ἑαυτῶν πατρίδα, ἑβδομήκοντα μὲν ἔτη τῆς θαλάττης ἄρ ξαντες, ἀστασιάστους δὲ παρασχόντες τοὺς συμμάχους, οὐ τοῖς ὀλίγοις τοὺς πολλοὺς δουλεύειν ἀξιώσαντες, ἀλλὰ τὸ ἴσον ἔχειν ἅπαντας ἀναγκάσαντες, οὐδὲ τοὺς συμμάχους ἀσθενεῖς ποιοῦντες, ἀλλὰ κἀκείνους ἰσχυροὺς καθιστάντες, καὶ τὴν αὑτῶν δύναμιν τοσαύτην ἐπιδείξαντες, ὥσθ' ὁ μέγας βασιλεὺς οὐκέτι τῶν ἀλλοτρίων ἐπεθύμει, ἀλλ' ἐδίδου τῶν ἑαυτοῦ καὶ περὶ τῶν λοιπῶν ἐφοβεῖτο, καὶ οὔτε τριήρεις ἐν ἐκείνῳ τῷ χρόνῳ ἐκ τῆς Ἀσίας ἔπλευσαν, οὔτε τύραννος ἐν τοῖς Ἕλλησι κατέστη, οὔτε Ἑλληνὶς πόλις ὑπὸ τῶν βαρβάρων ἠνδραποδίσθη: τοσαύτην σωφροσύνην καὶ δέος ἡ τούτων ἀρετὴ πᾶσιν ἀνθρώποις παρεῖχεν. ὧν ἕνεκα δεῖ μόνους καὶ προστάτας τῶν Ἑλλήνων καὶ ἡγεμόνας τῶν πόλεων γίγνεσθαι. Ἐπέδειξαν δὲ καὶ ἐν ταῖς δυστυχίαις τὴν ἑαυτῶν ἀρετήν. ἀπολομένων γὰρ τῶν νεῶν ἐν Ἑλλησπόντῳ εἴτε ἡγεμόνος κακίᾳ εἴτε θεῶν διανοίᾳ, καὶ συμφορᾶς ἐκείνης μεγίστης γενομένης καὶ ἡμῖν τοῖς δυστυχήσασι καὶ τοῖς ἄλ λοις Ἕλλησιν, ἐδήλωσεν οὐ πολλῷ χρόνῳ ὕστερον ὅτι ἡ τῆς πόλεως δύναμις τῆς Ἑλλάδος ἦν σωτηρία. ἑτέρων γὰρ ἡγεμόνων γενομένων ἐνίκησαν μὲν ναυμαχοῦντες τοὺς Ἕλληνας οἱ πρότερον εἰς τὴν θάλατταν οὐδ' ἐμβαίνοντες, ἔπλευσαν δ' εἰς τὴν Εὐρώπην, δουλεύουσι δὲ πόλεις τῶν Ἑλλήνων, τύραννοι δ' ἐγκαθεστᾶσιν, οἱ μὲν μετὰ τὴν ἡμετέραν συμφοράν, οἱ δὲ μετὰ τὴν νίκην τῶν βαρβάρων.

Traduction française :

[2,55] C'est au prix de peines infinies, des luttes les plus éclatantes, des plus nobles périls, qu'ils ont délivré la Grèce, donné la suprématie à leur patrie, gardé l'empire de la mer pendant soixante-dix ans, et maintenu la concorde chez chacun de leurs alliés. 56 Ils ne trouvaient pas juste que le peuple fût asservi à une oligarchie, ils imposaient partout un régime d'égalité 3 et, loin d'affaiblir leurs alliés, ils les rendaient plus forts. Eux-mêmes firent preuve d'une telle puissance que le Grand Roi, au lieu de convoiter encore les possessions d'autrui, abandonnait une partie des siennes, non sans craindre pour le reste. 57 On ne voyait pas en ce temps-là des vaisseaux d'Asie cingler vers la Grèce, des tyrans s'établir chez les Grecs, une cité grecque réduite en esclavage par les Barbares. Tant la valeur de nos ancêtres inspirait de retenue et de crainte au monde entier ! C'est pourquoi les Athéniens méritent seuls d'être les patrons des Grecs et les guides des cités. 58 Leur vaillance se manifesta aussi dans les revers. Ils avaient vu leur flotte détruite dans l'Hellespont, soit par l'impéritie d'un chef, soit par la volonté des Dieux : désastre accablant, et pour nous qui étions vaincus et pour le reste des Grecs. On s'aperçut bientôt que la puissance de notre cité était le salut de la Grèce. 59 Quand l'hégémonie eut passé à d'autres mains, les Grecs furent vaincus sur mer par un peuple qui n'osait plus auparavant s'y aventurer. Les Barbares font voile vers l'Europe; les cités grecques sont asservies et des tyrans s'y installent, les uns après notre revers, les autres après la victoire des Barbares.





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Dernière mise à jour : 2/07/2008