Texte grec :
[2,80] οἳ πενθοῦνται μὲν διὰ τὴν φύσιν ὡς θνητοί,
ὑμνοῦνται δὲ ὡς ἀθάνατοι διὰ τὴν ἀρετήν. καὶ γάρ τοι θάπτονται δημοσίᾳ, καὶ ἀγῶνες
τίθενται ἐπ' αὐτοῖς ῥώμης καὶ σοφίας καὶ πλούτου, ὡς ἀξίους ὄντας τοὺς ἐν τῷ
πολέμῳ τετελευτηκότας ταῖς αὐταῖς τιμαῖς καὶ τοὺς ἀθανάτους τιμᾶσθαι. ἐγὼ μὲν
οὖν αὐτοὺς καὶ μακαρίζω τοῦ θανάτου καὶ ζηλῶ, καὶ μόνοις τούτοις ἀνθρώπων οἶμαι
κρεῖττον εἶναι γενέσθαι, οἵτινες, ἐπειδὴ θνητῶν σωμάτων ἔτυχον, ἀθάνατον μνήμην
διὰ τὴν ἀρετὴν αὑτῶν κατέλιπον: ὅμως δ' ἀνάγκη τοῖς ἀρχαίοις ἔθεσι χρῆσθαι, καὶ
θεραπεύοντας τὸν πάτριον νόμον ὀλοφύρεσθαι τοὺς θαπτομένους.
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Traduction française :
[2,80] La nature veut qu'on les pleure comme mortels, mais
leur vertu qu'on les chante comme immortels. On leur fait
des funérailles publiques, on organise en leur honneur des
fètes où l'on rivalise de force, de savoir et de richesse. Oui,
ceux qui sont tombés à la guerre sont jugés dignes des
mêmes honneurs que les immortels. 81 Pour moi, je
trouve leur mort heureuse et je les envie. S'il vaut la peine
de naître, c'est pour ceux-là seuls d'entre nous qui, avec un
corps mortel en partage, out laissé l'immortel souvenir de
leur vertu. Nous devons cependant, pour nous conformer à
un usage antique, et par respect pour la loi de nos pères,
accompagner de nos gémissements les funérailles de ces héros.
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