HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lysias, Discours II : Oraison funèbre

βαρβάροις



Texte grec :

[2,35] ποίαν δὲ γνώμην εἶχον ἢ οἱ θεώμενοι τοὺς ἐν ταῖς ναυσὶν ἐκείναις, οὔσης καὶ τῆς αὑτῶν σωτηρίας ἀπίστου καὶ τοῦ προσιόντος κινδύνου, ἢ οἱ μέλλοντες ναυμαχήσειν ὑπὲρ τῆς φιλότητος, ὑπὲρ τῶν ἄθλων τῶν ἐν Σαλαμῖνι; οἷς τοσοῦτον πανταχόθεν περιειστήκει πλῆθος πολεμίων, ὥστε ἐλάχιστον μὲν αὐτοῖς εἶναι τῶν παρόντων κακῶν τὸ θάνατον τὸν αὑτῶν προειδέναι, μεγίστην δὲ συμφοράν, ἃ ὑπὸ τῶν βαρβάρων εὐτυχησάντων τοὺς ὑπεκτεθέντας ἤλπιζον πείσεσθαι. ἦ που διὰ τὴν ὑπάρχουσαν ἀπορίαν πολλάκις μὲν ἐδεξιώσαντο ἀλλήλους, εἰκότως δὲ σφᾶς αὐτοὺς ὠλοφύραντο, εἰδότες μὲν τὰς σφετέρας ναῦς ὀλίγας οὔσας, ὁρῶντες δὲ πολλὰς τὰς τῶν πολεμίων, ἐπιστάμενοι δὲ τὴν μὲν πόλιν ἠρημωμένην, τὴν δὲ χώραν πορθουμένην καὶ μεστὴν τῶν βαρβάρων, ἱερῶν δὲ καομένων, ἁπάντων δ' ἐγγὺς ὄν των τῶν δεινῶν, ἀκούοντες δ' ἐν ταὐτῷ συμμεμειγμένου Ἑλληνικοῦ καὶ βαρβαρικοῦ παιῶνος, παρακελευσμοῦ δ' ἀμφοτέρων καὶ κραυγῆς τῶν διαφθειρομένων, καὶ τῆς θαλάττης μεστῆς τῶν νεκρῶν, καὶ πολλῶν μὲν συμπιπτόντων καὶ φιλίων καὶ πολεμίων ναυαγίων, ἀντιπάλου δὲ πολὺν χρόνον οὔσης τῆς ναυμαχίας δοκοῦντες τοτὲ μὲν νενικηκέναι καὶ σεσῶσθαι, τοτὲ δ' ἡττῆσθαι καὶ ἀπολωλέναι. ἦ που διὰ τὸν παρόντα φόβον πολλὰ μὲν ᾠήθησαν ἰδεῖν ὧν οὐκ εἶδον, πολλὰ δ' ἀκοῦσαι ὧν οὐκ ἤκουσαν. ποῖαι δ' οὐχ ἱκετεῖαι θεῶν ἐγένοντο ἢ θυσιῶν ἀναμνήσεις, ἔλεός τε παίδων καὶ γυναικῶν πόθος οἶκτός τε πατέρων καὶ μητέρων, λογισμὸς δ', εἰ δυστυχήσειαν, τῶν μελλόντων ἔσεσθαι κακῶν;

Traduction française :

[2,35] Que furent alors les sentiments, et de ceux qui voyaient les leurs sur ces vaisseaux, se croyaient eux-mêmes perdus et sentaient approcher le péril, et de ceux qui allaient combattre pour les êtres chers déposés comme un enjeu à Salamine ? 36 Entourés de toutes parts d'une multitude d'ennemis, l'idée de la mort qui les attendait était à leurs yeux le moindre de leurs maux présents : le plus cruel malheur, c'était les outrages que les Barbares vainqueurs ne manqueraient pas de faire subir à ceux qu'ils laissaient dans l'île. 37 Dans la détresse qui les accablait, ils se tenaient souvent embrassés, et ne se lamentaient que trop justement sur leur sort : ils savaient le petit nombre de leurs vaisseaux, apercevaient la multitude de ceux des ennemis, et n'ignoraient pas que leur ville était abandonnée, leur territoire ravagé et envahi par les Barbares, leurs sanctuaires brûlés, et que tous les périls les assiégeaient. 38 Mais voici qu'on entend le chant de combat des Grecs mêlé à celui des Barbares, les exhortations des deux groupes ennemis et les cris des mourants ; déjà la mer est pleine de cadavres ; de nombreux vaisseaux amis et ennemis s'entrechoquent ; longtemps la bataille est incertaine : ils se voient tantôt vainqueurs et sauvés, tantôt défaits et perdus. 39 Dans la frayeur qui les presse, ils se figurent souvent voir ce qu'ils ne voient pas et souvent entendre ce qu'ils n'entendent pas. Que de prières ils adressent aux Dieux ! que de sacrifices ils leur rappellent ! quelle pitié pour les enfants, quel regret des épouses, quelle compassion pour les pères et les mères, à la pensée des maux qui les attendent en cas d'échec !





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Dernière mise à jour : 2/07/2008