HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lysias, Discours XXII : Contre les marchands de blé

συμπρίασθαι



Texte grec :

[22,0] ΚΑΤΑ ΤΩΝ ΣΙΤΟΠΩΛΩΝ. Πολλοί μοι προσεληλύθασιν, ὦ ἄνδρες δικασταί, θαυμάζοντες ὅτι ἐγὼ τῶν σιτοπωλῶν ἐν τῇ βουλῇ κατηγόρουν, καὶ λέγοντες ὅτι ὑμεῖς, εἰ ὡς μάλιστα αὐτοὺς ἀδικεῖν ἡγεῖσθε, οὐδὲν ἧττον καὶ τοὺς περὶ τούτων λόγους ποιουμένους συκοφαντεῖν νομίζετε. ὅθεν οὖν ἠνάγκασμαι κατηγορεῖν αὐτῶν, περὶ τούτων πρῶτον εἰπεῖν βούλομαι. Ἐπειδὴ γὰρ οἱ πρυτάνεις ἀπέδοσαν εἰς τὴν βουλὴν περὶ αὐτῶν, οὕτως ὠργίσθησαν αὐτοῖς, ὥστε ἔλεγόν τινες τῶν ῥητόρων ὡς ἀκρίτους αὐτοὺς χρὴ τοῖς ἕνδεκα παραδοῦναι θανάτῳ ζημιῶσαι. ἡγούμενος δὲ ἐγὼ δεινὸν εἶναι τοιαῦτα ἐθίζεσθαι ποιεῖν τὴν βουλήν, ἀναστὰς εἶπον ὅτι μοι δοκοίη κρίνειν τοὺς σιτοπώλας κατὰ τὸν νόμον, νομίζων, εἰ μέν εἰσιν ἄξια θανάτου εἰργασμένοι, ὑμᾶς οὐδὲν ἧττον ἡμῶν γνώσεσθαι τὰ δίκαια, εἰ δὲ μηδὲν ἀδικοῦσιν, οὐ δεῖν αὐτοὺς ἀκρίτους ἀπολωλέναι. πεισθείσης δὲ τῆς βουλῆς ταῦτα, διαβάλλειν ἐπεχείρουν με λέγοντες ὡς ἐγὼ σωτηρίας ἕνεκα τῆς τῶν σιτοπωλῶν τοὺς λόγους τούτους ἐποιούμην. πρὸς μὲν οὖν τὴν βουλήν, ὅτ' ἦν αὐτοῖς ἡ κρίσις, ἔργῳ ἀπελογησάμην: τῶν γὰρ ἄλλων ἡσυχίαν ἀγόντων ἀναστὰς αὐτῶν κατηγόρουν, καὶ πᾶσι φανερὸν ἐποίησα ὅτι οὐχ ὑπὲρ τούτων ἔλεγον, ἀλλὰ τοῖς νόμοις τοῖς κειμένοις ἐβοήθουν. ἠρξάμην μὲν οὖν τούτων ἕνεκα, δεδιὼς τὰς αἰτίας: αἰσχρὸν δ' ἡγοῦμαι πρότερον παύσασθαι, πρὶν ἂν ὑμεῖς περὶ αὐτῶν ὅ τι ἂν βούλησθε ψηφίσησθε.

Traduction française :

[22,0] CONTRE LES MARCHANDS DE BLÉ. 1 Bien des gens sont venus me trouver, juges, qui s'étonnaient de me voir accuser les marchands de blé dans le Conseil : ils me disaient que, si convaincus que vous soyez de leur culpabilité, vous considérez néanmoins comme des sycophantes ceux qui les incriminent. C'est pourquoi je veux d'abord vous dire à la suite de quoi j'ai dû faire office d'accusateur. 2 Lorsque les prytanes portèrent la question devant le Conseil, l'indignation fut telle que, d'après certains des orateurs, il fallait, sans jugement, livrer les accusés aux Onze {pour les faire exécuter}. Pour moi, je trouvai bien grave pour le Conseil d'établir de pareils précédents ; je me levai et je dis qu'à mon avis, il fallait juger les marchands de blé dans les formes légales : je considérais que, s'ils étaient coupables d'un crime capital, vous sauriez aussi bien que nous prononcer une juste sentence et que, s'ils étaient innocents, ils ne devaient pas périr sans jugement. 3 Le Conseil se rangea à cette opinion ; sur quoi, on se mit à me diffamer : je n'avais parlé ainsi, disait-on, que pour sauver les marchands de blé. Ce qu'il y a de sûr, c'est que, devant le Conseil, au jour du jugement, ma conduite me justifia : alors que tous les autres se taisaient, je me levai, j'accusai les coupables, et il fut ainsi évident pour tous que je n'avais pas parlé dans leur intérêt, mais pour la défense des lois établies. 4 Ainsi, j'ai commencé d'accuser pour me défendre contre les calomnies ; mais je trouverais honteux de cesser avant que vous n'ayez prononcé sur eux comme vous le trouverez bon.





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Dernière mise à jour : 3/07/2008