HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lysias, Discours XXXI : Contre Philon

νομίζω



Texte grec :

[31,30] <30> Ἀναμνήσθητε δὲ δι' ὅ τι ποτὲ τοὺς ἀγαθοὺς ἄνδρας γενομένους περὶ τὴν πόλιν τιμᾶτε καὶ τοὺς κακοὺς ἀτι μάζετε. Ἐδείχθη γὰρ ἀμφότερα ταῦτα οὐ τῶν γεγενημένων μᾶλλόν τι ἕνεκα ἢ τῶν γενησομένων, ἵν' ἀγαθοὶ προθυμῶνται γίγνεσθαι ἐκ παρασκευῆς, κακοὶ δὲ μηδὲ ἐξ ἑνὸς τρό που ἐπιχειρῶσιν. <31> Ἔτι δὲ ἐνθυμήθητε· ποίων ἂν ὑμῖν δοκεῖ οὗτος ὅρκων φροντίσαι, ὃς ἔργῳ τοὺς πατρίους θεοὺς προὔδωκεν; ἢ πῶς ἂν χρηστόν τι βουλεῦσαι περὶ τῆς πολιτείας, ὃς οὐδὲ ἐλευθερῶσαι τὴν πατρίδα ἐβουλήθη; ἢ ποῖα ἂν ἀπόρρητα τηρῆσαι, ὃς οὐδὲ τὰ προειρημένα ποιῆσαι ἠξίωσε; πῶς δ' εἰκός ἐστι τοῦτον, ὃς οὐδὲ τελευταῖος ἐπὶ τοὺς κινδύνους ἦλθε, πρότερον τῶν κατεργασαμένων καὶ ὁτουοῦν τιμηθῆναι; σχέτλιον δ' ἂν εἴη, εἰ οὗτος μὲν ἅπαντας τοὺς πολίτας περὶ οὐδενὸς ἡγήσατο, ὑμεῖς δὲ τοῦτον ἕνα ὄντα μὴ ἀποδοκιμάσαιτε. <32> Ὁρῶ δέ τινας οἳ νῦν μὲν τούτῳ παρασκευάζονται βοηθεῖν καὶ δεῖσθαι ὑμῶν, ἐπειδὴ ἐμὲ οὐκ ἐδύναντο πεῖσαι· τότε δέ, ὅτε οἱ κίνδυνοι μὲν ὑμῖν καὶ οἱ μέγιστοι ἀγῶνες ἦσαν, τὰ δὲ ἆθλα αὐτὴ ἡ πολιτεία ἔκειτο, καὶ ἔδει οὐ μόνον περὶ τοῦ βουλεύειν ἀλλὰ καὶ περὶ τῆς ἐλευθερίας ἀγωνίζεσθαι, τότε οὐκ ἐδέοντο αὐτοῦ βοηθῆσαι καὶ ὑμῖν καὶ κοινῇ τῇ πόλει, καὶ μὴ προδοῦναι μήτε τὴν πατρίδα μήτε τὴν βουλήν, ἧς νῦν ἀξιοῖ τυχεῖν οὐ μετὸν αὐτῷ, ἄλλων γε κατεργασαμένων. <33> Μόνος δή, ὦ βουλή, δικαίως οὐδ' ἂν ἀγανακτοίη μὴ τυχών· οὐ γὰρ ὑμεῖς νῦν αὐτὸν ἀτιμάσετε, ἀλλ' αὐτὸς αὑτὸν τότε ἀπεστέρησεν, ὅτε οὐκ ἠξίωσεν, ὥσπερ νῦν προθύμως κληρωσόμενος ἦλθε, καὶ τότε διαμαχούμενος περὶ αὐτῆς καταστῆναι μεθ' ὑμῶν. <34> Ἱκανά μοι νομίζω εἰρῆσθαι, καίτοι πολλά γε παρα λιπών· ἀλλὰ πιστεύω ὑμᾶς καὶ ἄνευ τούτων αὐτοὺς τὰ συμφέροντα τῇ πόλει γνώσεσθαι. Οὐ γὰρ ἄλλοις τισὶν ὑμᾶς δεῖ περὶ τῶν ἀξίων ὄντων βουλεύειν τεκμηρίοις χρῆσθαι ἢ ὑμῖν αὐτοῖς, ὁποῖοί τινες ὄντες αὐτοὶ περὶ τὴν πόλιν ἐδοκιμάσθητε. Ἔστι γὰρ τὰ τούτου ἐπιτηδεύματα καινὰ παραδείγματα καὶ πάσης δημοκρατίας ἀλλότρια.

Traduction française :

[31,30] <30> Rappelez-vous les motifs pour lesquels vous honorez les braves citoyens et diffamez les lâches: car moins touché du passé que de l'avenir, voulant exciter les citoyens à être courageux par principes, et à ne montrer de lâcheté en aucune manière, vous avez donné des exemples de l'un et de l'autre. <31> D'ailleurs, est-il, selon vous, des serments que puisse respecter un homme dont les lâches procédés livrèrent les dieux de son pays ? Quels seront, je vous le demande, les conseils que donnera, sur l'administration publique, un citoyen qui a laisse sa patrie sous le joug de la tyrannie ? Quelle commission secrète confiera-t-on à celui qui n'obéit pas même aux ordres manifestes intimés par les lois ? Celui qui s'est présenté le dernier aux périls doit-il partager les honneurs avec ceux qui ont été les premiers à sauver l'état ? Il serait indigne, oui il serait indigne du tribunal de ne pas rejeter Philon, qui seul a bravé tous les citoyens réunis. <32> J'en vois qui n'ayant pu me fléchir, se disposent maintenant à vous solliciter en sa saveur. Mais lorsque vous vous trouviez en butte aux plus grands dangers, que vous aviez à soutenir ces terribles combats, où il s'agissait du sort entier de la république ; enfin, lorsqu'il était question d'être libre et non d'être sénateur ; que ne le sollicitaient-ils alors pour vous et pour la république, que ne le conjuraient-ils de ne pas trahir la patrie, de ne pas livrer ce sénat où il veut s'introduire actuellement contre toute justice, puisqu'il a été rétabli par d'autres bras que les siens ? <33> Lui seul ne doit pas y être admis, lui seul n'est pas en droit de s'en plaindre. Non, Sénateurs, ce n'est pas vous qui lui serez maintenant l'affront de l'exclure du sénat, il s'en est exclus lui-même, en ne montrant pas alors pour le défendre les armes à la main, cet empressement qu'il témoigne aujourd'hui pour y entrer. <34> Je crois en avoir dit assez pour décider vos suffrages ; je me flatte, d'ailleurs, que vous suppléerez à tout ce que j'aurai pu omettre, et que vous vous porterez de vous-mêmes à prononcer pour le plus grand bien de la république. Oui, je le puis dire, le meilleur moyen de connaître ceux qui sont vraiment dignes d'être membres du sénat, c'est de vous proposer à vous-mêmes votre exemple, c'est de vous rappeler, quand vous avez été élus sénateurs, ce que vous avez fait pour la patrie, et ce qui vous a valu la confirmation du sort. Quant au caractère et à la conduite de Philon, ils offrent un exemple inconnu jusqu'à nos jours, et trop étrange dans une démocratie.





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Dernière mise à jour : 25/02/2010