HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lysias, Discours XXXI : Contre Philon

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Texte grec :

[31,10] <10> Καίτοιγε ὅστις εὐτυχοῦντας ὁρῶν ἡμᾶς ἐτόλμα προδιδόναι, τί ποτε ὡς μὴ ἐβουλόμεθά γε πράττοντας ἐποίησεν ἄν; ὅσοι μὲν τοίνυν διὰ συμφορὰς ἰδίας οὐ μετέσχον τῶν τότε γενομένων τῇ πόλει κινδύνων, συγγνώμης τινὸς ἄξιοί εἰσι τυχεῖν· οὐδενὶ γὰρ οὐδὲν ἑκούσιον δυστύχημα γίγνεται· <11> ὅσοι δὲ γνώμῃ τοῦτο ἔπραξαν, οὐδεμιᾶς συγγνώμης ἄξιοί εἰσιν· οὐ γὰρ διὰ δυστυχίαν ἀλλὰ δι' ἐπιβουλὴν ἐποίησαν αὐτό. Καθέστηκε δέ τι ἔθος δίκαιον πᾶσιν ἀνθρώποις τῶν αὐτῶν ἀδικημάτων μάλιστα ὀργίζεσθαι τοῖς μάλιστα δυναμένοις μὴ ἀδικεῖν, τοῖς δὲ πένησιν ἢ ἀδυνάτοις τῷ σώματι συγγνώμην ἔχειν διὰ τὸ ἡγεῖσθαι ἄκοντας αὐτοὺς ἁμαρτάνειν. <12> Οὗτος τοίνυν οὐδεμιᾶς συγγνώμης ἄξιός ἐστι τυχεῖν· οὔτε γὰρ τῷ σώματι ἀδύνατος ἦν ταλαιπωρεῖν, ὡς καὶ ὑμεῖς ὁρᾶτε, οὔτε τῇ οὐσίᾳ ἄπορος λῃτουργεῖν, ὡς ἐγὼ ἀποδείξω.Ὅστις οὖν ὅσον δυνατὸς ἦν ὠφελεῖν, τοσοῦτον κακὸς ἦν, πῶς οὐκ ἂν εἰκότως ὑπὸ πάντων ὑμῶν μισοῖτο; <13> Ἀλλὰ μὴν οὐδ' ἀπεχθήσεσθέ γε τῶν πολιτῶν οὐδενὶ τοῦτον ἀποδοκιμάσαντες, ὃς οὔ τι τοὺς ἑτέρους ἀλλ' ἀμφοτέρους φανερός ἐστι προδούς, ὥστε μήτε τοῖς ἐν τῷ ἄστει γενομένοις φίλον προσήκειν εἶναι τοῦτον οὐ γὰρ ἠξίωσεν ὡς αὐτοὺς ἐλθεῖν κινδυνεύοντας, μήτε τοῖς τὸν Πειραιᾶ καταλαβοῦσιν· οὐδὲ γὰρ τούτοις ἠθέλησε συγκατελθεῖν, φυγὰς καὶ ταῦτα καὶ αὐτὸς γενόμενος. <14> Εἰ μέντοι τι μέρος περίεστι τῶν πολιτῶν ὅ τι τῶν αὐτῶν μετέσχε τούτῳ πραγμάτων, μετ' ἐκείνων, ἐάν ποτε ὃ μὴ γένοιτο λάβωσι τὴν πόλιν, βουλεύειν ἀξιούτω. Ὡς οὖν ᾤκει τε ἐν Ὠρωπῷ ἐπὶ προστάτου καὶ ἐκέκτητο ἱκανὴν οὐσίαν καὶ οὔτ' ἐν τῷ Πειραιεῖ οὔτ' ἐν τῷ ἄστει ἔθετο τὰ ὅπλα, ἵνα εἰδῆτε ὅτι ταῦτα πρῶτον ἀληθῆ λέγω, ἀκούσατε τῶν μαρτύρων. ΜΑPΤΥPΕΣ <15> Ὑπολείπεται τοίνυν αὐτῷ λέγειν ὡς τῷ μὲν σώματι δι' ἀσθένειάν τινα γενομένην ἀδύνατος κατέστη βοηθῆσαι εἰς τὸν Πειραιᾶ, ἀπὸ δὲ τῶν ὑπαρχόντων ἐπαγγειλάμενος αὐτὸς ἢ χρήματ' εἰσενεγκεῖν εἰς τὸ πλῆθος τὸ ὑμέτερον ἢ ὁπλίσαι τινὰς τῶν ἑαυτοῦ δημοτῶν, ὥσπερ καὶ ἄλλοι πολλοὶ τῶν πολιτῶν αὐτοὶ οὐ δυνάμενοι λῃτουργεῖν τοῖς σώ μασιν. <16> Ἵνα οὖν μὴ ἐγγένηται αὐτῷ ψευσαμένῳ ἐξαπατῆσαι, καὶ περὶ τούτων ἤδη σαφῶς ὑμῖν ἀποδείξω, ἐπειδὴ ὕστερον οὐκ ἐξέσται μοι παρελθόντι ἐνθάδ' ἐλέγχειν αὐτόν. Καί μοι κάλει Διότιμον τὸν Ἀχαρνέα καὶ τοὺς αἱρεθέντας μετ' αὐτοῦ τοὺς δημότας ὁπλίσαι ἀπὸ τῶν εἰσενεχθέντων χρημάτων. ΜΑPΤΥPΙΑ ΤΩΝ ΑΙPΕΘΕΝΤΩΝ ΜΕΤΑ ΔΙΟΤΙΜΟΥ <17> Οὗτος τοίνυν οὐχ ὅπως ὠφελήσει τὴν πόλιν ἐν τοιούτῳ καιρῷ καὶ τοιαύτῃ καταστάσει διενοήθη, ἀλλ' ὅπως τι κερδανεῖ ἀπὸ τῶν ὑμετέρων συμφορῶν παρεσκευάσατο· ὁρ μώμενος γὰρ ἐξ Ὠρωποῦ, τοτὲ μὲν αὐτὸς μόνος, τοτὲ δ' ἑτέροις ἡγούμενος οἷς τὰ ὑμέτερα δυστυχήματα εὐτυχήματα ἐγεγόνει, <18> περιιὼν κατὰ τοὺς ἀγροὺς καὶ ἐντυγχάνων τῶν πολιτῶν τοῖς πρεσβυτάτοις, οἳ κατέμειναν ἐν τοῖς δήμοις ὀλίγα μὲν τῶν ἐπιτηδείων ἔχοντες, ἀναγκαῖα δέ, εὖνοι μὲν ὄντες τῷ πλήθει, ἀδύνατοι δὲ ὑπὸ τῆς ἡλικίας βοηθεῖν, τούτους ἀφῃρεῖτο τὰ ὑπάρχοντα, περὶ πλείονος ποιούμενος αὐτὸς μικρὰ κερδαίνειν ἢ ἐκείνους μηδὲν ἀδικεῖν· οἳ νῦν αὐτὸν δι' αὐτὸ τοῦτο οὐχ οἷοί τέ εἰσιν ἐπεξελθεῖν ἅπαντες, δι' ὅπερ καὶ τότε ἀδύνατοι τῇ πόλει βοηθεῖν ἦσαν. <19> Οὐ μέντοι τοῦτόν γε χρὴ διὰ τὴν ἐκείνων ἀδυναμίαν δὶς ὠφεληθῆναι, τότε τ' ἀφελόμενον ἃ εἶχον, νῦν τε δοκιμασθέντα ὑφ' ὑμῶν· ἀλλὰ κἂν ὁστισοῦν παραγένηται τῶν ἀδικηθέντων, μέγα αὐτὸ ἡγήσασθε εἶναι, καὶ τοῦτον ὑπερμισήσατε, ὅστις ἐτόλμησεν, οἷς ἕτεροι διδόναι παρ' ἑαυτῶν τι προῃροῦντο διὰ τὴν ἀπορίαν οἰκτίραντες αὐτούς, τούτων ἀφαιρεῖσθαι τὰ ὑπάρχοντα. Κάλει μοι τοὺς μάρτυρας.

Traduction française :

[31,10] <10> Mais que n'eût pas fait, s'il eût vu l'événement contraire à votre attente, un homme assez lâche pour vous abandonner lorsqu'il vous voyait réussir? Si les citoyens que des infirmités ou des infortunes personnelles, et sans doute involontaires, ont empêchés de partager nos périls, méritent quelque pardon ; <11> ceux qui ont agi volontairement ne méritent aucune grâce, parce que c'est de dessein prémédité, et non forcés par le malheur, qu'ils ont commis des fautes. Or c'est un principe d'équité parmi les hommes, de punir les fautes à proportion que le coupable a eu plus de moyens de s'en garantir. Les particuliers faibles de corps, ou mal aisés dans leur fortune, paraissent d'autant plus excusables, qu'on a lieu de croire qu'ils n'ont péché que malgré eux. <12> Pour Philon, il ne mérite aucune indulgence. Il n'était pas faible de corps, et incapable de supporter la fatigue, vous le voyez, Sénateurs ; il n'était pas non plus dépourvu de biens, ni hors d'état de fournir aux contributions, comme je le serai voir. Ainsi quiconque a été d'autant moins utile qu'il avait plus les facultés de l'être, ne doit-il pas encourir la haine générale? <13> Au reste, vous ne ferez peine à aucune espèce de citoyens en rejetant Philon ; car il les a tous abandonnés lâchement ; en sorte qu'il ne peut être ami ni de ceux qui restèrent dans la ville, auxquels il ne se joignit pas lorsqu'ils étaient en danger, ni de ceux qui se saisirent du Pirée, qu'il n'accompagna pas dans leur retour. Il ne peut disconvenir de ces faits lui-même, que le sort a nommé sénateur. Que s'il reste des citoyens qui aient adopté et suivi son système, qu'il cherche à composer un sénat avec eux, si jamais, aux dieux ne plaise ! ils se voient les maîtres dans la république. Mais afin de vous prouver qu'il demeurait à Orope sous la protection d'un des habitants, qu'il avait une fortune suffisante, qu'il n'a pris les armes ni au Pirée ni dans la ville, afin, dis-je, d'établir la vérité de ces faits, je vais saire entendre les témoins. Les témoins déposent. <15> Il lui reste donc à dire que quelques infirmités qui lui survinrent l'empêchèrent de se rendre au Pirée pour secourir la patrie, mais que s'offrant à la servir de sa fortune, il contribua de ses biens pour le peuple, ou arma des particuliers de son bourg, comme ont fait beaucoup d'autres qui ne pouvaient payer de leurs personnes. <16> De peur qu'il ne puisse vous en imposer par des mensonges, je vais encore le confondre sur ces articles ; car je ne pourrai obtenir une seconde audience pour le convaincre. Greffier, faites paraître Diotime, et ceux qui lui ont été associés pour armer plusieurs citoyens de son bourg avec l'argent des contributions. On fait paraître Diotime et les autres. <17> Loin de songer à se rendre utile à sa patrie dans de telles circonstances, Philon s'est mis en devoir de s'enrichir de vos malheurs. Parti d'Orope, tantôt seul, tantôt escorté d'autres gens qui faisaient leur profit de vos disgrâces, <18> il parcourait les campagnes, attaquait les plus âgés des citoyens restés dans leurs bourgs, qui, sans manquer du nécessaire, ne possédaient qu'une fortune médiocre, et qui, bien intentionnés pour le peuple, n'avaient pu le secourir à cause de leur âge ; il leur enleva le peu qu'ils pouvaient avoir, préférant un butin modique à la satisfaction qu'il aurait pu goûter de ne leur faire aucun tort. Ces infortunés ne peuvent aujourd'hui se réunir et le poursuivre, par la même raison qui alors les empêcha de secourir la république. <19> Doit-il néanmoins, à cause de leur faiblesse, obtenir le double avantage de leur avoir pris alors le peu qu'ils avaient, et de se voir aujourd'hui confirmé par vous dans la dignité de Sénateur ? ne devez- vous pas plutôt vous applaudir de ce qu'il se trouve ici quelques uns des particuliers lésés, et détester le perfide qui n'a pas craint de dépouiller des citoyens malheureux, que les autres, émus de compassion, avaient résolu de soulager dans leur détresse. Greffier, faites paraître les témoins. Les témoins paraissent.





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Dernière mise à jour : 25/02/2010