HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lysias, Discours XXVIII : Contre Ergoclès

μὲν



Texte grec :

[28,10] <10> Ἐνθυμεῖσθε γάρ, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, ὅτι οὐκ Ἐργοκλῆς μόνος κρίνεται, ἀλλὰ καὶ ἡ πόλις ὅλη. Νυνὶ γὰρ τοῖς ἄρχουσι τοῖς ὑμετέροις ἐπιδείξετε πότερον χρὴ δικαίους εἶναι, ἢ ὡς πλεῖστα τῶν ὑμετέρων ὑφελομένους τῷ αὐτῷ τρόπῳ τὴν σωτηρίαν παρασκευάζεσθαι, ᾧπερ οὗτοι νυνὶ πειρῶνται. <11> Καίτοι εὖ εἰδέναι χρή, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι· ὅστις ἐν τοσαύτῃ ἀπορίᾳ τῶν ὑμετέρων πραγμάτων ἢ πόλεις προδίδωσιν ἢ χρήματα κλέπτειν ἢ δωροδοκεῖν ἀξιοῖ, οὗτος καὶ τὰ τείχη καὶ τὰς ναῦς τοῖς πολεμίοις παραδίδωσι καὶ ὀλιγαρχίαν ἐκ δημοκρατίας καθίστησιν· ὥστ´ οὐκ ἄξιον ὑμῖν τῆς τούτων παρασκευῆς ἡττᾶσθαι, ἀλλὰ παράδειγμα πᾶσιν ἀνθρώποις ποιῆσαι καὶ μήτε κέρδος μήτ´ ἔλεον μήτ´ ἄλλο μηδὲν περὶ πλείονος ποιήσασθαι τῆς τούτων τιμωρίας. <12> Οἶμαι δ´ Ἐργοκλέα, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, περὶ μὲν Ἁλικαρνασσοῦ καὶ περὶ τῆς ἀρχῆς καὶ περὶ τῶν αὑτῷ πεπραγμένων οὐκ ἐπιχειρήσειν ἀπολογεῖσθαι, ἐρεῖν δὲ ὡς ἀπὸ Φυλῆς κατῆλθε καὶ ὡς δημοτικός ἐστι καὶ ὡς τῶν κινδύνων τῶν ὑμετέρων μετέσχεν. Ἐγὼ δέ, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, τοιαύτην γνώμην ἔχω περὶ τῶν τοιούτων· <13> {ἀλλ} ὅσοι μὲν ἐλευθερίας καὶ τοῦ δικαίου ἐπιθυμοῦντες καὶ τοὺς νόμους ἰσχύειν βουλόμενοι καὶ τοὺς ἀδικοῦντας μισοῦντες τῶν ὑμετέρων κινδύνων μετέσχον, οὐ πονηροὺς εἶναι πολίτας, οὐδὲ ἀδίκως τούτοις φημὶ ἂν εἶναι ὑπόλογον τὴν ἐκείνων φυγήν· ὅσοι δὲ κατελθόντες ἐν δημοκρατίᾳ τὸ μὲν ὑμέτερον πλῆθος ἀδικοῦσι, τοὺς δὲ ἰδίους οἴκους ἐκ τῶν ὑμετέρων μεγάλους ποιοῦσι, πολὺ μᾶλλον αὐτοῖς προσήκει ὀργίζεσθαι ἢ τοῖς τριάκοντα. <14> Οἱ μὲν γὰρ ἐπὶ τοῦτ´ ἐχειροτονήθησαν, ἵνα κακῶς, εἴ πῃ δύναιντο, ὑμᾶς ποιήσειαν· τούτοις δ´ ὑμᾶς αὐτοὺς ἐπετρέψατε, ὡς μεγάλην καὶ ἐλευθέραν τὴν πόλιν ποιήσωσιν· ὧν ὑμῖν οὐδὲν ἀποβέβηκεν, ἀλλὰ τὸ ἐπὶ τούτοις εἶναι ἐν τοῖς δεινοτάτοις κινδύνοις καθεστήκατε, ὥστε πολὺ ἂν δικαιότερον ὑμᾶς αὐτοὺς ἢ τούτους ἐλεοῖτε, καὶ τοὺς ὑμετέρους παῖδας καὶ γυναῖκας, ὅτι ὑπὸ τοιούτων ἀνδρῶν λυμαίνεσθε. <15> Ὅταν γὰρ ἡγησώμεθα σωτηρίας ἀντειλῆφθαι, δεινότερα ὑπὸ τῶν ἡμετέρων ἀρχόντων πάσχομεν ἢ ὑπὸ τῶν πολεμίων. Καίτοι πάντες ἐπίστασθε ὅτι οὐδεμία ἐλπὶς σωτηρίας ὑμῖν δυστυχήσασιν. Ὥστε ἄξιον ὑμᾶς παρακελευσαμένους ὑμῖν αὐτοῖς παρὰ τούτων νυνὶ τὴν μεγίστην δίκην λαβεῖν, καὶ τοῖς ἄλλοις Ἕλλησιν ἐπιδεῖξαι ὡς τοὺς ἀδικοῦντας τιμωρεῖσθε, καὶ τοὺς ὑμετέρους ἄρχοντας βελτίους ποιήσετε. <16> Ἐγὼ μὲν οὖν ταῦθ´ ὑμῖν παρακελεύομαι· ὑμᾶς δὲ χρὴ εἰδέναι ὅτι, ἐὰν μὲν ἐμοὶ πειθῆτε, εὖ περὶ αὑτῶν βουλεύσεσθε, εἰ δὲ μή, χείροσι τοῖς ἄλλοις πολίταις χρήσεσθε. Ἔτι δέ, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, ἐὰν αὐτῶν ἀποψηφίσησθε, οὐδεμίαν ὑμῖν εἴσονται χάριν, ἀλλὰ τοῖς ἀνηλωμένοις καὶ τοῖς χρήμασιν οἷς ὑφῄρηνται· ὥστε τὴν μὲν ἔχθραν ὑμῖν αὐτοῖς καταλείψετε, τῆς δὲ σωτηρίας ἐκείνοις εἴσονται χάριν. <17> Καὶ μὲν δή, ὦ ἄνδρες Ἀθηναῖοι, καὶ Ἁλικαρνασσεῖς καὶ οἱ ἄλλοι οἱ ὑπὸ τούτων ἠδικημένοι, ἐὰν μὲν παρὰ τούτων τὴν μεγίστην δίκην λάβητε, νομιοῦσιν ὑπὸ τούτων μὲν ἀπολωλέναι, ὑμᾶς δὲ αὑτοῖς βεβοηθηκέναι· ἐὰν δὲ τούτους σώσητε, ἡγήσονται καὶ ὑμᾶς ὁμογνώμονας γεγονέναι τοῖς αὑτοὺς προδεδωκόσιν. Ὥστ´ ἄξιον τούτων ἁπάντων ἐνθυμηθέντας ἅμα τοῖς τε φίλοις τοῖς ὑμετέροις ἀποδοῦναι χάριν καὶ παρὰ τῶν ἀδικούντων τὴν δίκην λαβεῖν.

Traduction française :

[28,10] <10> Considérez, en effet, que le jugement que vous allez prononcer ne regarde pas Ergoclès seul, mais la ville entière. Vous allez apprendre en ce jour aux citoyens qui vous gouvernent, s'ils doivent être intègres, ou si, après avoir pillé une grande partie de vos revenus, ils peuvent espérer d'échapper par les intrigues que ceux-ci mettent en usage. <11> Pourriez-vous néanmoins ignorer que dans vos embarras actuels, trahir les villes, piller le trésor, ou se laisser corrompre, c'est livrer aux ennemis nos vaisseaux et nos murs, c'est établir l'oligarchie à la place de la démocratie. Prenez donc garde que leurs cabales ne puissent prévaloir, et annoncez à toute la Grèce que ni motifs d'intérêt, ni sentiment de pitié, que rien en un mot ne peut l'emporter auprès de vous sur la nécessité de punir les coupables. <12> Ergoclès n'entreprendra pas, je crois, de se justifier au sujet d'Halicarnasse qu'il a gouverné, au sujet des flottes qu'il a commandées, sur la conduite qu'il a tenue dans l'administration ; mais il dira qu'il est revenu de Phyle, qu'il est ami du peuple, et qu'il a partagé vos périls. Pour moi, ô Athéniens, voici comme je penserais sur cet article. <13> Ceux qui par haine pour le crime, par attachement à la liberté, à la justice et aux lois, partagèrent vos périls, je ne crois pas que ce soient de mauvais citoyens, et je dis qu'on pourrait leur tenir compte de leur exil : mais tous ceux qu'on voit à leur retour persécuter le peuple dans la démocratie, et établir leur fortune sur les ruines de la vôtre, je soutiens qu'ils méritent votre indignation beaucoup plus que les Trente. <14> Ceux-ci étaient constitués pour vous faire tout le mal qu'ils pourraient, et vous vous êtes vous-mêmes abandonnés aux autres pour qu'ils rendissent la ville libre et florissante. Mais, loin que vous ayez obtenu l'objet de vos désirs, ils ont fait tout ce qu'ils ont pu pour vous mettre dans la situation la plus fâcheuse. Leur sort 17doit donc vous toucher beaucoup moins que le vôtre propre, que celui de vos femmes et de vos enfants. Ce sont de tels hommes qui vous perdent ; <15> et lorsque nous pensons avoir trouvé un état heureux et tranquille, nous souffrons de plus cruels outrages de la part de nos chefs que de la part des ennemis mêmes. Vous savez cependant qu'il ne vous reste aucune ressource dans le triste état de vos affaires. C'est donc à vous seuls à vous exhorter ici ; c'est à vous de traiter avec la dernière sévérité les criminels que j'accuse, pour montrer à tous les Grecs que vous êtes résolus à punir les coupables, et à réformer vos chefs. <16> Sachez, Athéniens, que, si vous écoutez mes conseils, vous exercerez, comme vous le devez, votre justice contre les prévaricateurs ; sinon, que votre indulgence nuisible pervertira les autres citoyens. Ajoutez que si vous renvoyez absous les coupables, ce n'est pas à vous qu'ils en sauront gré, mais à votre or qu'ils ont ravi, et qu'ils prodiguent maintenant de toutes parts : oui, c'est à votre or seul qu'ils devront leur salut, et vous n'aurez gagné que leur haine. <17> Enfin, si vous leur faites subir la peine qu'ils méritent, les habitants d'Halicarnasse et les autres auxquels ils ont causé des torts énormes, verront que s'ils ont été ruinés par eux, ils ont du moins été vengés par vous : mais si vous les épargnez, ils s'imagineront que vous êtes d'accord avec les perfides qui les ont trahis. De si puissants motifs, sans doute, doivent vous porter à servir des amis en punissant des coupables.





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Dernière mise à jour : 2/03/2010