HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lysias, Discours XXVII : Contre Épicrate

χρημάτων



Texte grec :

[27,10] <10> Καίτοι οὐ ταῦτα ἀγαθῶν δημαγωγῶν ἐστι, τὰ ὑμέτερα ἐν ταῖς ὑμετέραις συμφοραῖς λαμβάνειν, ἀλλὰ τὰ ἑαυτῶν ὑμῖν διδόναι. Καὶ γάρ τοι εἰς τοσοῦτον ἥκομεν, ὥσθ´ οἳ πρότερον ἐν τῇ εἰρήνῃ οὐδὲ σφᾶς αὐτοὺς ἐδύναντο τρέφειν, νῦν ὑμῖν εἰσφορὰς εἰσφέρουσι καὶ χορηγοῦσι καὶ οἰκίας μεγάλας οἰκοῦσι. <11> Καίτοι ἑτέροις ὑμεῖς ἔστιν ὅτε τὰ πατρῷα κεκτημένοις ταῦτα ποιοῦσιν ἐφθονεῖτε· νῦν δ´ οὕτως ἡ πόλις διάκειται, ὥστε οὐκέτι ὧν οὗτοι κλέπτουσιν ὀργίζεσθε, ἀλλ´ ὧν αὐτοὶ λαμβάνετε χάριν ἴστε, ὥσπερ ὑμεῖς τὰ τούτων μισθοφοροῦντες, ἀλλ´ οὐ τούτων τὰ ὑμέτερα κλεπτόντων. <12> Τὸ δὲ πάντων ὑπερφυέστατον, ὅτι ἐν μὲν τοῖς ἰδίοις 〈οἱ〉 ἀδικούμενοι δακρύουσι καὶ ἐλεινοί εἰσιν, ἐν δὲ τοῖς δημοσίοις οἱ μὲν ἀδικοῦντες ἐλεινοί, ὑμεῖς δ´ οἱ ἀδικούμενοι ἐλεεῖτε. Καὶ νῦν ἴσως ποιήσουσιν ἅπερ καὶ πρότερον ἦσαν εἰθισμένοι καὶ δημόται καὶ φίλοι κλάοντες ἐξαιτεῖσθαι αὐτοὺς παρ´ ὑμῶν. <13> Ἐγὼ δ´ οὕτως ἀξιῶ γενέσθαι· εἰ μὲν ἀδικεῖν τούτους μηδὲν νομίζουσιν, ἀποδείξαντας ὡς ψευδῆ τὰ κατηγορημένα, οὕτως πείθειν ὑμᾶς ἀποψηφίσασθαι· εἰ δὲ νομίσαντες ἀδικεῖν αἰτήσονται, δῆλον ὅτι τοῖς ἀδικοῦσιν εὐνούστεροί εἰσιν ἢ ὑμῖν τοῖς ἀδικουμένοις, ὥστ´ οὐ χάριτος ἄξιοι τυχεῖν ἀλλὰ τιμωρίας, ὁπόταν ὑμεῖς δύνησθε. <14> Ἔτι δὲ τοὺς αὐτοὺς ἡγεῖσθαι χρὴ καὶ τῶν κατηγόρων σφόδρα δεδεῆσθαι, νομίζοντας πολὺ ἂν θᾶττον παρ´ ἡμῶν ὀλίγων ὄντων ταύτην τὴν χάριν λαμβάνειν ἢ παρ´ ὑμῶν, ἔτι δὲ ῥᾷον ἄλλους τινὰς 〈τὰ〉 ὑμέτερα καταχαρίζεσθαι ἢ ὑμᾶς αὐτούς γε. <15> Ἡμεῖς μὲν τοίνυν οὐκ ἠθελήσαμεν προδοῦναι, ἀξιοῦμεν δὲ μηδ´ ὑμᾶς, ἐνθυμουμένους ὅτι σφόδρ´ ἂν ἡμῖν ὠργίζεσθε καὶ ἐτιμωρεῖσθε, ὅπου παρεπίπτομεν, ὡς εἰκὸς τοὺς ἀδικοῦντας, εἰ ἡμεῖς παρὰ τούτων ἢ χρήματα λαβόντες ἢ ἄλλῳ τινὶ τρόπῳ διηλλάγημεν. Καίτοι εἰ τοῖς μὴ δικαίως ἐπεξιοῦσιν ὀργίζεσθε, ἦ που σφόδρα χρὴ αὐτοὺς τοὺς ἀδικοῦντας καταδιῶξαι. <16> Νῦν τοίνυν, ὦ ἄνδρες δικασταί, καταψηφισάμενοι Ἐπικράτους τῶν ἐσχάτων τιμήσατε, καὶ μή, ὥσπερ ἐν τῷ τέως χρόνῳ εἰθισμένοι ἐστέ, ἐπειδὰν καταψηφισάμενοι ἐξελέγξητε τοὺς ἀδικοῦντας, ἐν τῷ τιμήματι ἀζημίους ἀφίετε, ἔχθραν, οὐ δίκην παρὰ τῶν ἀδικούντων λαμβάνοντες, ὥσπερ τοῦ ὀνείδους ἀλλ´ οὐ τῆς ζημίας αὐτοῖς μέλον, εὖ εἰδότες ὅτι ἐν μὲν τῇ ψήφῳ οὐδὲν ἄλλο ποιεῖτε ἢ ὀνειδίζετε τοῖς ἀδικοῦσιν, ἐν δὲ τῷ τιμήματι τιμωρεῖσθε τοὺς ἐξαμαρτάνοντας.

Traduction française :

[27,10] <10> Cependant, loin de profiter de vos malheurs pour piller vos biens, c'est de leur propre fortune que de bons administrateurs devraient alors vous secourir. Voici donc où nous en sommes réduits : des gens qui dans la paix ne pouvaient même fournir à leur subsistance, peuvent maintenant faire des contributions pour l'état et remplir la charge de chorège, en un mot jouissent d'une fortune brillante. <11> Autrefois vous portiez envie aux citoyens qui se faisaient honneur de leur patrimoine ; aujourd'hui vous êtes tellement disposés, qu'au lieu d'être indignés contre vos chefs pour ce qu'ils vous prennent, vous leur savez gré de ce qu'ils vous donnent, comme s'ils vous soudoyaient de leurs deniers, et qu'ils n'eussent pas pillé les vôtres. <12> Mais voici ce qui m'étonne davantage. Dans les causes particulières ce sont les offensés qui versent des larmes et qui obtiennent la pitié ; dans les affaires publiques, chose étrange ! ce sont les offenseurs qu'on voit obtenir la compassion, et l'obtenir de vous qui êtes les offensés. Les citoyens de leurs bourgs et leurs amis feront peut-être ce qu'ils ont toujours fait jusqu'ici : ils imploreront, les larmes aux yeux, la grâce des coupables. <13> Pour moi, voici ce que je pense de leurs démarches. S'ils regardent leurs amis comme innocents, qu'ils démontent la fausseté de l'accusation, et que par-là ils vous engagent à l'absoudre. Si, les regardant comme criminels, ils vous prient de les épargner à cause d'eux, il est évident qu'ils ont plus d'affection pour ceux qui vous font du mal que pour vous à qui on fait tort ; et en conséquence ils méritent moins d'obtenir la grâce des autres que d'être punis eux-mêmes à la première occasion. <14> De plus, vous ne devez pas douter qu'ils n'aient pareillement sollicité les accusateurs, dans l'espoir qu'ils obtiendraient plutôt cette grâce de quelques particuliers que de tout le peuple, et que d'ailleurs d'autres abandonneraient plus aisément vos droits que vous ne les abandonneriez vous-mêmes. <15> Je n'ai pas voulu les trahir, ces droits ; ne les trahissez pas non plus, Athéniens. Faites attention que si je m'arrangeais avec les accusés pour de l'argent ou par quelque autre intérêt, vous auriez lieu d'être animés contre moi, vous ne manqueriez pas de vous venger, quand je me trouverais en faute, et que je tomberais entre vos mains. Mais, si vous êtes indignés contre les accusateurs qui prévariquent dans la poursuite des coupables, à plus forte raison encore devez-vous sévir contre les coupables mêmes. <16> Ne vous bornez donc pas à condamner Epicrate, punissez-le du dernier supplice ; et, par un défaut qui ne vous est que trop ordinaire, après avoir convaincu et condamné les prévaricateurs dans le premier jugement, ne les renvoyez point dans le second irrités plutôt que punis par votre sentence, enfin ne leur faites pas grâce de la peine qu'ils redoutent beaucoup plus que le déshonneur. Oui, sachez que dans la première décision vous ne faites que déshonorer les coupables, mais que c'est dans la seconde que vous les punissez réellement.





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Dernière mise à jour : 25/02/2010