HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lysias, Discours XXV : Plaidoyer pour un citoyen accusé d'avoir détruit la démocratie

Paragraphes 0-9

 Paragraphes 0-9

[0] XXV. ΔΗΜΟΥ ΚΑΤΑΛΥΣΕΩΣ ΑΠΟΛΟΓΙΑ. (1) Ὑμῖν μὲν πολλὴν συγγνώμην ἔχω, ἄνδρες δικασταί, ἀκούουσι τοιούτων λόγων καὶ ἀναμιμνῃσκομένοις τῶν γεγενημένων, ὁμοίως ἅπασιν ὀργίζεσθαι τοῖς ἐν ἄστει μείνασι· τῶν δὲ κατηγόρων θαυμάζω, οἳ ἀμελοῦντες τῶν οἰκείων τῶν ἀλλοτρίων ἐπιμελοῦνται, εἰ σαφῶς εἰδότες τοὺς μηδὲν ἀδικοῦντας καὶ τοὺς πολλὰ ἐξημαρτηκότας ζητοῦσι (κερδαίνειν ) ὑμᾶς πείθειν περὶ ἁπάντων ἡμῶν τὴν γνώμην ταύτην ἔχειν. (2) Εἰ μὲν οὖν οἴονται, ὑπὸ τῶν τριάκοντα γεγένηται τῇ πόλει, πάντ´ ἐμοῦ κατηγορηκέναι, ἀδυνάτους αὐτοὺς ἡγοῦμαι λέγειν· οὐδὲ γὰρ πολλοστὸν μέρος τῶν ἐκείνοις πεπραγμένων εἰρήκασιν· εἰ δὲ ὡς ἐμοί τι προσῆκον περὶ αὐτῶν ποιοῦνται τοὺς λόγους, ἀποδείξω τούτους μὲν ἅπαντα ψευδομένους, ἐμαυτὸν δὲ τοιοῦτον ὄντα οἷόσπερ ἂν τῶν ἐκ Πειραιῶς βέλτιστος ἐν ἄστει μείνας ἐγένετο. (3) Δέομαι δ´ ὑμῶν, ἄνδρες δικασταί, μὴ τὴν αὐτὴν γνώμην ἔχειν τοῖς συκοφάνταις. τούτων μὲν γὰρ ἔργον ἐστὶ καὶ τοὺς μηδὲν ἡμαρτηκότας εἰς αἰτίαν καθιστάναι (ἐκ τούτων γὰρ ἂν μάλιστα χρηματίζοιντο), ὑμέτερον δὲ τοῖς μηδὲν ἀδικοῦσιν ἐξ ἴσου τῆς πολιτείας μεταδιδόναι· οὕτω γὰρ ἂν τοῖς καθεστηκόσι πράγμασι πλείστους συμμάχους ἔχοιτε. (4) Ἀξιῶ δέ, ἄνδρες δικασταί, ἐὰν ἀποφήνω συμφορᾶς μὲν μηδεμιᾶς αἴτιος γεγενημένος, πολλὰ δὲ κἀγαθὰ εἰργασμένος τὴν πόλιν καὶ τῷ σώματι καὶ τοῖς χρήμασι, ταῦτα γοῦν μοι παρ´ ὑμῶν ὑπάρχειν, ὧν οὐ μόνον τοὺς εὖ πεποιηκότας ἀλλὰ καὶ τοὺς μηδὲν ἀδικοῦντας τυγχάνειν δίκαιόν ἐστι. (5) Μέγα μὲν οὖν ἡγοῦμαί μοι τεκμήριον εἶναι, ὅτι, εἴπερ ἐδύναντο οἱ κατήγοροι ἰδίᾳ με ἀδικοῦντα ἐξελέγξαι, οὐκ ἂν τὰ τῶν τριάκοντα ἁμαρτήματα ἐμοῦ κατηγόρουν, οὐδ´ ἂν ᾤοντο χρῆναι ὑπὲρ τῶν ἐκείνοις πεπραγμένων ἑτέρους διαβάλλειν, ἀλλ´ αὐτοὺς τοὺς ἀδικοῦντας τιμωρεῖσθαι· νῦν δὲ νομίζουσι τὴν πρὸς ἐκείνους ὀργὴν ἱκανὴν εἶναι καὶ τοὺς μηδὲν κακὸν εἰργασμένους ἀπολέσαι. (6) Ἐγὼ δὲ οὐχ ἡγοῦμαι δίκαιον εἶναι οὔτε εἴ τινες τῇ πόλει πολλῶν ἀγαθῶν αἴτιοι γεγένηνται, ἄλλους τινὰς ὑπὲρ τούτων τιμὴν χάριν κομίσασθαι παρ´ ὑμῶν, οὔτ´ εἴ τινες πολλὰ κακὰ εἰργασμένοι εἰσίν, εἰκότως ἂν δι´ ἐκείνους τοὺς μηδὲν ἀδικοῦντας ὀνείδους καὶ διαβολῆς τυγχάνειν· ἱκανοὶ γὰρ οἱ ὑπάρχοντες ἐχθροὶ τῇ πόλει καὶ μέγα κέρδος νομίζοντες εἶναι τοὺς ἀδίκως ἐν ταῖς διαβολαῖς καθεστηκότας. (7) Πειράσομαι δ´ ὑμᾶς διδάξαι, οὓς ἡγοῦμαι τῶν πολιτῶν προσήκειν ὀλιγαρχίας ἐπιθυμεῖν καὶ οὓς δημοκρατίας. Ἐκ τούτου γὰρ καὶ ὑμεῖς γνώσεσθε, κἀγὼ περὶ ἐμαυτοῦ τὴν ἀπολογίαν ποιήσομαι, ἀποφαίνων ὡς οὔτε ἐξ ὧν ἐν δημοκρατίᾳ οὔτε ἐξ ὧν ἐν ὀλιγαρχίᾳ πεποίηκα, οὐδέν μοι προσῆκον κακόνουν εἶναι τῷ πλήθει τῷ ὑμετέρῳ. (8) Πρῶτον μὲν οὖν ἐνθυμηθῆναι χρὴ ὅτι οὐδείς ἐστιν ἀνθρώπων φύσει οὔτε ὀλιγαρχικὸς οὔτε δημοκρατικός, ἀλλ´ ἥτις ἂν ἑκάστῳ πολιτεία συμφέρῃ, ταύτην προθυμεῖται καθεστάναι· ὥστε οὐκ ἐλάχιστον ἐν ὑμῖν ἐστι μέρος ὡς πλείστους ἐπιθυμεῖν τῶν παρόντων νυνὶ πραγμάτων. Καὶ ταῦτα ὅτι οὕτως ἔχει, οὐ χαλεπῶς ἐκ τῶν πρότερον γεγενημένων μαθήσεσθε. (9) Σκέψασθε γάρ, ἄνδρες δικασταί, τοὺς προστάντας ἀμφοτέρων τῶν πολιτειῶν, ὁσάκις δὴ μετεβάλοντο. Οὐ Φρύνιχος μὲν καὶ Πείσανδρος καὶ οἱ μετ´ ἐκείνων δημαγωγοί, ἐπειδὴ πολλὰ εἰς ὑμᾶς ἐξήμαρτον, τὰς περὶ τούτων δείσαντες τιμωρίας τὴν προτέραν ὀλιγαρχίαν κατέστησαν, πολλοὶ δὲ τῶν τετρακοσίων μετὰ τῶν ἐκ Πειραιῶς συγκατῆλθον, ἔνιοι δὲ τῶν ἐκείνους ἐκβαλόντων αὐτοὶ αὖθις τῶν τριάκοντα ἐγένοντο; εἰσὶ δὲ οἵτινες τῶν Ἐλευσῖνάδε ἀπογραψαμένων, ἐξελθόντες μεθ´ ὑμῶν, ἐπολιόρκουν τοὺς μεθ´ αὑτῶν. [0] XXV. PLAIDOYER POUR UN CITOYEN ACCUSÉ D'AVOIR DÉTRUIT LA DÉMOCRATIE. (1) Lorsqu'on vous débite des discours tels que vous venez d'en entendre, et qu'on vous rappelle vos malheurs passés, je vous trouve fort excusables, Athéniens, d'en vouloir également à tous ceux qui sont restés dans la ville ; mais j'admire les accusateurs qui négligent leurs propres affaires pour s'occuper de celles d'autrui, qui, connaissant les vrais coupables et ceux qui ne le sont pas, ne cherchent qu'à tirer de l'argent, et à vous inspirer les mêmes sentiments à l'égard de tous. (2) S'ils ont eu moins en vue de m'accuser que d'exposer les maux où les Trente ont plongé la république, je leur crois fort peu d'éloquence, puisqu'ils n'ont rapporté que la moindre partie des excès de ces tyrans. S'ils prétendent que j'ai trempé dans leurs crimes, je montrerai que c'est une pure calomnie, et que je suis tel qu'aurait été le meilleur citoyen venu du Pirée s'il fut resté à Athènes. (3) Je vous prie, Athéniens ; de ne pas régler vos sentiments sur ceux de vils calomniateurs. Leur office est d'inquiéter des citoyens irréprochables, c'est pour eux le meilleur moyen, de s'enrichir , votre intérêt est de laisser à ces mêmes citoyens tous leurs privilèges, assurés que par là vous multiplierez les partisans de la constitution présente. (4) Si donc je puis vous prouver que, loin de vous avoir causé quelque disgrâce, j'ai rendu à la république nombre de grands services, que je l'ai secourue et de ma fortune et de ma personne, traitez-moi, je vous conjure, comme il est juste de traiter ceux qui vous ont sait du bien sans vous avoir jamais fait aucun mal. (5) Une forte preuve, sans contredit, de mon innocence, c'est que si les accusateurs pouvaient me convaincre de quelque délit personnel, ils ne s'arriéreraient pas à me reprocher les excès des Trente, ils ne chercheraient pas à me décrier à cause de ces tyrans, mais ils poursuivraient les Trente eux-mêmes. Au lieu de cela, ils s'imaginent que l'indignation que vous avez conçue contre les oppresseurs d'Athènes, est un prétexte suffisant pour perdre des particuliers sans reproche. (6) Mais, parce que des citoyens zélés ont rendu à l'état d'importants services, serait-il juste d'accorder à d'autres des grâces et des honneurs ? ou parce que des hommes durs et superbes l'ont plongé dans des maux affreux, est-ce une raison pour décrier et persécuter des citoyens innocents ? La république a assez d'ennemis, pour lesquels, sans doute, il est utile que chez vous les gens de bien soient en butte à la calomnie. (7) Je vais essayer de vous apprendre quels sont les citoyens qui doivent naturellement désirer l'oligarchie ou la démocratie : car par-là je vous instruirai en me justifiant moi-même ; et vous verrez que, d'après ma conduite dans l'un et l'autre gouvernement ; je ne dois pas être mal intentionné pour le peuple. (8) Avant tout, posons pour principe, que nul homme par caractère n'est partisan de l'état oligarchique ou démocratique : chacun désire de changer de gouvernement suivant son intérêt ; de sorte qu'il dépend de vous en grande partie qu'il y ait beaucoup d'hommes zélés pour la constitution actuelle. Les événements passés doivent vous convaincre de ce que je dis. (9) Voyez combien les chefs des deux gouvernements ont changé de fois. N'est-ce pas après avoir commis envers vous nombre d'excès dont, ils craignaient la punition, que Phrynique, Pisandre, et les autres qui gouvernaient avec eux, établirent la première oligarchie ? plusieurs des Quatre-cents ne sont-ils pas revenus avec les citoyens du Pirée ? Quelques uns de ceux qui avaient chassé les Quatre-cents, ne furent-ils pas eux-mêmes du nombre des Trente ? Parmi les citoyens enrôlés pour Eleusis, et qui surent assiégés avec ces derniers tyrans, ne s'en trouvait-il pas qui s'étaient mis en campagne avec vous ?


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Dernière mise à jour : 8/07/2010