HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lysias, Discours XX : Plaidoyer pour Polistrate

βουλομένους



Texte grec :

[20,30] Τῶς οὖν οὐ χρὴ χάριν παρ᾽ ὑμῶν ἀπολαμβάνειν, εἰ τοιοῦτοί ἐσμεν; ἀλλ᾽ ὧν μὲν ὁ πατὴρ διαβέβληται εἰς ὑμᾶς, δικαίως τούτων δεῖ ἡμᾶς ἕνεκα ἀπολέσθαι, (δι᾽) ὧν δὲ πρόθυμοι εἰς τὴν πόλιν γεγενήμεθα, μηδεμίαν ὠφέλειαν γενέσθαι; ἀλλ᾽ οὐ δίκαιον. Ἀλλ᾽ εἰ διὰ τὴν τούτου διαβολὴν δεῖ ἡμᾶς <τι> πάσχειν, δίκαιοί ἐσμεν διὰ τὴν ἡμετέραν προθυμίαν τοῦτόν τε σῶσαι καὶ ἡμᾶς. (31) Οὐ γὰρ δὴ ἡμεῖς χρημάτων γε ἕνεκα, ἵνα λάβοιμεν, εὖ ὑμᾶς ἐποιοῦμεν, ἀλλ᾽ ἵνα, εἴ ποτε κίνδυνος εἴη ἡμῖν, ἐξαιτούμενοι παρ᾽ ὑμῶν τὴν ἀξίαν χάριν ἀπολάβοιμεν. Χρὴ δὲ ὑμᾶς καὶ τῶν ἄλλων ἕνεκα τοιούτους εἶναι, γιγνώσκοντας ὅτι, ἐάν τις πρόθυμος εἰς ὑμᾶς ᾖ, οὐ μόνον ἡμᾶς ὠφελήσετε· ἡμῶν μὲν γὰρ καὶ πρὶν δεηθῆναι πεπείρασθε, οἷοί ἐσμεν εἰς ὑμᾶς· τοὺς δὲ ἄλλους προθυμοτέρους ποιήσετε, κατ᾽ ἀξίαν χαριζόμενοι, ὅσ᾽ ἄν τις ὑμᾶς εὖ ποιῇ. (32) Καὶ μηδαμῶς τοῖς λέγουσι βεβαιώσητε λόγον τὸν πάντων πονηρότατον· λέγεται γὰρ τοὺς κακῶς πεπονθότας μεμνῆσθαι μᾶλλον ἢ τοὺς εὖ. Τίς γὰρ ἔτι ἐθελήσει χρηστὸς εἶναι, εἰ ἡττηθήσονται τῶν κακῶς ὑμᾶς ποιούντων οἱ εὖ ποιοῦντες; ἔχει δ᾽ ὑμῖν, (33) ὦ ἄνδρες δικασταί, οὕτως. Περὶ ἡμῶν γάρ ἐστι ψῆφος ὑμῖν, καὶ οὐ περὶ χρημάτων. Ἕως μὲν γὰρ εἰρήνη, ἦν ἡμῖν φανερὰ οὐσία, καὶ ἦν ὁ πατὴρ ἀγαθὸς γεωργός· ἐπειδὴ δὲ εἰσέβαλον οἱ πολέμιοι, πάντων τούτων ἐστερήθημεν. Ὥστε αὐτῶν τούτων ἕνεκα πρόθυμοι ἦμεν εἰς ὑμᾶς, εἰδότες ὅτι χρήματα μὲν ἡμῖν οὐκ εἴη ὁπόθεν ἐκτίσομεν, αὐτοὶ δὲ πρόθυμοι ὄντες εἰς ὑμᾶς ἀξιοῦμεν εὑρίσκεσθαι χάριν. (34) Καίτοι ὁρῶμέν γ᾽ ὑμᾶς, ὦ ἄνδρες δικασταί, ἐάν τις παῖδας αὑτοῦ ἀναβιβασάμενος κλαίῃ καὶ ὀλοφύρηται, τούς τε παῖδας δι᾽ αὐτὸν εἰ ἀτιμωθήσονται ἐλεοῦντας, καὶ ἀφιέντας τὰς τῶν πατέρων ἁμαρτίας διὰ τοὺς παῖδας, οὓς οὔπω ἴστε εἴτε ἀγαθοὶ εἴτε κακοὶ ἡβήσαντες γενήσονται· ἡμᾶς δ᾽ ἴστε ὅτι πρόθυμοι γεγενήμεθα εἰς ὑμᾶς, καὶ τὸν πατέρα οὐδὲν ἡμαρτηκότα. Ὥστε πολλῷ δικαιότεροί ἐστε, ὧν πεπείρασθε, τούτοις χαρίσασθαι, ἢ οὓς οὐκ ἴστε ὁποῖοί τινες ἔσονται. (35) Πεπόνθαμεν δὲ τοὐναντίον τοῖς ἄλλοις ἀνθρώποις. Οἱ μὲν γὰρ ἄλλοι τοὺς παῖδας παραστησάμενοι ἐξαιτοῦνται ὑμᾶς, ἡμεῖς δὲ τὸν πατέρα τουτονὶ καὶ ἡμᾶς ἐξαιτούμεθα, μὴ ἡμᾶς ἀντὶ μὲν ἐπιτίμων ἀτίμους ποιήσητε, ἀντὶ δὲ πολιτῶν ἀπόλιδας· ἀλλὰ ἐλεήσατε καὶ τὸν πατέρα γέροντα ὄντα καὶ ἡμᾶς. Εἰ δὲ ἡμᾶς ἀδίκως ἀπολεῖτε, πῶς ἢ οὗτος ἡμῖν ἡδέως συνέσται ἢ ἡμεῖς ἀλλήλοις ἐν τῷ αὐτῷ, ὄντες ὑμῶν τε ἀνάξιοι καὶ τῆς πόλεως; ἀλλ᾽ ὑμῶν δεόμεθα τρεῖς ὄντες ἐᾶσαι ἡμᾶς ἔτι προθυμοτέρους γενέσθαι. (36) Δεόμεθα οὖν ὑμῶν πρὸς τῶν ὑπαρχόντων ἀγαθῶν ἑκάστῳ, ὅτῳ μὲν εἰσὶν ὑεῖς, τούτων ἕνεκα ἐλεῆσαι, ὅστις <δ᾽> ἡμῖν ἡλικιώτης τυγχάνει ἢ τῷ πατρί, ἐλεήσαντας ἀποψηφίσασθαι· καὶ μὴ ἡμᾶς βουλομένους εὖ ποιεῖν τὴν πόλιν ὑμεῖς κωλύσητε. Δεινὰ δ᾽ ἂν πάθοιμεν, εἰ ὑπὸ τῶν πολεμίων μὲν ἐσώθημεν, οὓς εἰκὸς ἦν διακωλύειν μὴ σῴζεσθαι, παρ᾽ ὑμῶν δὲ μηδὲ εὑρησόμεθα τὸ σωθῆναι.

Traduction française :

[20,30] Si nous avons montré un tel courage pour la patrie, n'est-ce pas aujourd'hui, Athéniens, que nous devons en obtenir la récompense ? périrons-nous victimes des impostures débitées contre mon père, sans pouvoir tirer le moindre avantage du zèle que nous avons témoigné nous mêmes pour l'état ? ferait-il une injustice pareille ? Si nous sommes persécutés par la calomnie qui poursuit Polystrate, n'est-il donc pas juste que nous trouvions dans notre ardeur à vous servir son salut et le nôtre ? (31) Ce n'est pas un vil intérêt qui nous porta à vous rendre des services, mais l'espoir, si nous étions un jour attaqués devant les tribunaux, d'obtenir de vous une sentence favorable, et la justice qui nous est due. Le principal motif qui doit vous engager à nous absoudre, c'est qu'en nous traitant favorablement, nous dont le zèle se fit toujours une loi de prévenir vos besoins, vous enflammerez de plus en plus l'ardeur des citoyens zélés, lorsqu'ils verront que vous savez récompenser les services. (32) Gardez-vous d'autoriser cette maxime, malheureusement trop commune, qu'on se souvient plutôt du mal que du bien. Eh! qui voudra par la fuite vous servir utilement, et ceux qui vous nuisent ont l'avantage sur ceux qui vous servent ? (33) Je puis le dire, c'est sur nos personnes que vous avez à prononcer, et non sur notre fortune. Nous possédions des terres pendant la paix, et mon père était fort habile à les faire valoir ; mais les ennemis, ayant envahi l'Attique, nous nous sommes vus dépouillés de tout. Et c'est cela même qui nous fait redoubler d'ardeur pour nous rendre utiles. Nous savons que si nous étions condamnés envers le trésor, nous ne pourrions vous satisfaire; mais que si nous exécutons vos ordres avec zèle, nous pouvons espérer d'en obtenir le prix. (34) Si un accusé en pleurs vous présente ses enfants, vous vous laissez toucher de compassion pour ces infortunés, vous craignez de les diffamer ; et vous faites grâce au père coupable, en faveur de les enfants, quoique vous ignoriez quelle pourra être un jour leur conduite. Quant à nous, vous connaissez notre zèle à votre égard, et vous savez si mon père vous offensa jamais en rien. N'est-il donc pas de votre justice d'être favorables à ceux dont vous éprouvâtes tant de fois le dévouement, plutôt qu'à ceux dont les dispositions sont encore incertaines? (35) Notre situation est tout-à fait nouvelle. Pour l'ordinaire, un père vous présente ses enfants afin d'obtenir sa grâce : ici, c'est nous-mêmes qui nous présentons à nos juges, pour obtenir la grâce d'un père et la nôtre, pour les prier de ne pas nous priver de notre patrie, de nous conserver nos droits de citoyens, de jeter un regard de pitié sur un père âgé et sur ses enfants. Si vous nous condamnez injustement, quelle douceur un père trouvera-t-il désormais à vivre avec ses fils ? Quelle douceur pourront trouver à vivre ensemble des fils déclarés indignes de leurs concitoyens et de leur patrie ? Vous nous voyez tous trois en suppliants, vous conjurer d'agréer ici les nouvelles offres de nos services. (36) Nous vous prions tous par ce que vous avez de plus cher : vous qui avez des enfants, ayez pitié de nous en considération de ces enfants, vous qui êtes de notre âge, ou de l'âge de mon père, faites-nous grâce par compassion de notre sort, et ne vous opposez pas à la bonne volonté que nous témoignons pour le service de l'état. Ne serait-il pas bien dur pour nous, après avoir trouvé de l'humanité et de la bienfaisance chez les ennemis mêmes, de n'être pas jugés dignes de la commisération de nos compatriotes ?





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Dernière mise à jour : 28/04/2010