HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lysias, Discours XX : Plaidoyer pour Polistrate

δώσετε



Texte grec :

[20,10] τούτων δίκην διδόναι. Δεινὸν δέ μοι δοκεῖ εἶναι, εἰ τοῖς εἰποῦσι περὶ τὸ πλῆθος τὸ ὑμέτερον μὴ τὰ ἄριστα ὁ μηδὲν εἰπὼν ταὐτὰ πείσεται, καὶ ἐν μὲν ἑβδομήκοντα ἔτεσιν οὐδὲν ἐξήμαρτεν εἰς ὑμᾶς, ἐν ὀκτὼ δ᾽ ἡμέραις· καὶ οἱ μὲν τὸν βίον ἅπαντα πονηροὶ ὄντες χρηστοὶ ἐν τῷ λογιστηρίῳ γεγένηται, πείσαντες τοὺς κατηγόρους, οἳ δ᾽ ἀεὶ ὑμῖν χρηστοὶ ἦσαν, οὗτοι πονηροί. (11) Καίτοι ἔν γε ταῖς πρότερον κατηγορίαις τά τε ἄλλα κατηγόρησαν ψευδῆ τοῦ πατρός, καὶ συγγενῆ Φρύνιχον αὐτοῦ εἶναι ἔφησαν. Καίτοι εἴ τις βούλεται, ἐν τῷ λόγῳ τῷ ἐμῷ μαρτυρησάτω ὡς ἀναγκαῖον ὄντα Φρυνίχῳ. Ἀλλὰ γὰρ ψευδῆ κατηγόρουν. Ἀλλὰ μὴν οὐδ᾽ ἐκ παιδείας φίλος ἦν αὐτῷ· ὁ μὲν γὰρ ἐν ἀγρῷ πένης ὢν ἐποίμαινεν, ὁ δὲ πατὴρ ἐν τῷ ἄστει ἐπαιδεύετο. (12) Καὶ ἐπειδὴ ἀνὴρ ἐγένετο, ὁ μὲν ἐγεώργει, ὁ δ᾽ ἐλθὼν εἰς τὸ ἄστυ ἐσυκοφάντει, ὥστε μηδὲν ὁμολογεῖν τῷ τρόπῳ ἀλλήλων. Καὶ ὅτ᾽ ἐξέτινε τῷ δημοσίῳ, οὐκ εἰσήνεγκεν αὐτῷ τὸ ἀργύριον· καίτοι ἐν τοῖς τοιούτοις μάλιστα δηλοῦσιν οἳ ἂν φίλοι ὦσιν. Εἰ δ᾽ ἦν δημότης, οὐ δίκαιος διὰ τοῦτο βλάπτεσθαί ἐστιν ὁ πατήρ, (13) εἰ μὴ καὶ ὑμεῖς ἀδικεῖτε, ὅτι ὑμῶν ἐστι πολίτης. Πῶς δ᾽ ἂν γένοιτο δημοτικώτερος, ἢ ὅστις ὑμῶν ψηφισαμένων πεντακισχιλίοις παραδοῦναι τὰ πράγματα καταλογεὺς ὢν ἐνακισχιλίους κατέλεξεν, ἵνα μηδεὶς αὐτῷ διάφορος εἴη τῶν δημοτῶν, ἀλλ᾽ ἵνα τὸν μὲν βουλόμενον ἐγγράφοι, εἰ δέ τῳ μὴ οἷόν τ᾽ εἴη, χαρίζοιτο. Καίτοι οὐχ οἳ ἂν πλείους τοὺς πολίτας ποιῶσιν, οὗτοι καταλύουσι τὸν δῆμον, ἀλλ᾽ οἳ ἂν ἐκ πλειόνων ἐλάττους. Οὗτος δὲ οὔτε ὀμόσαι ἤθελεν οὔτε καταλέγειν, (14) ἀλλ᾽ αὐτὸν ἠνάγκαζον, ἐπιβολὰς ἐπιβάλλοντες καὶ ζημιοῦντες· ἐπεὶ δὲ ἠναγκάσθη καὶ ὤμοσε τὸν ὅρκον, ὀκτὼ ἡμέρας εἰσελθὼν εἰς τὸ βουλευτήριον ἐξέπλει εἰς Ἐρέτριαν, καὶ ἐδόκει ἐκεῖ τὴν ψυχὴν οὐ πονηρὸς εἶναι ἐν ταῖς ναυμαχίαις, καὶ τετρωμένος δεῦρ᾽ ἦλθε, καὶ ἤδη μετεπεπτώκει τὰ πράγματα. Καὶ οὗτος μὲν οὔτ᾽ εἰπὼν γνώμην οὐδεμίαν, οὔτε πλέον ὀκτὼ ἡμερῶν ἐλθὼν εἰς τὸ βουλευτήριον ὦφλε χρήματα τοσαῦτα· τῶν δ᾽ εἰπόντων ὑμῖν τἀναντία καὶ διὰ τέλους ἐν τῷ βουλευτηρίῳ ὄντων πολλοὶ ἀποπεφεύγασι. (15) Καὶ οὐ φθονῶν τούτοις λέγω, ἀλλ᾽ ἡμᾶς ἐλεῶν· οἱ μὲν γὰρ δοκοῦντες ἀδικεῖν ἐξῃτημένοι εἰσὶν ὑπὸ τῶν ὑμῖν προθύμων ἐν τοῖς πράγμασι γενομένων, οἱ δ᾽ ἠδικηκότες ἐκπριάμενοι τοὺς κατηγόρους οὐδ᾽ἔδοξαν ἀδικεῖν. Πῶς (ἂν) οὖν οὐκ ἂν δεινὰ πάσχοιμεν; (16) καὶ κατηγοροῦσι μὲν τῶν τετρακοσίων, ὅτι ἦσαν κακοί· καίτοι ὑμεῖς αὐτοὶ πεισθέντες ὑπὸ τούτων παρέδοτε τοῖς πεντακισχιλίοις, καὶ εἰ αὐτοὶ τοσοῦτοι ὄντες ἐπείσθητε, ἕνα ἕκαστον τῶν τετρακοσίων οὐ χρῆν πεισθῆναι; ἀλλ᾽ οὐχ οὗτοι ἀδικοῦσιν, ἀλλ᾽ οἳ ὑμᾶς ἐξηπάτων καὶ κακῶς ἐποίουν. Οὗτος δ᾽ ἐν πολλοῖς δηλοῖ ὑμῖν <εὐνοῶν καὶ> ὅτι, εἴ πέρ τι νεωτερίζειν ἐβούλετο εἰς τὸ ὑμέτερον πλῆθος, οὐκ ἄν ποτ᾽ ἐν ὀκτὼ ἡμέραις, εἰσελθὼν εἰς τὸ βουλευτήριον, (17) ᾤχετο ἐκπλέων. Ἀλλ᾽ εἴποι ἄν τις κερδαίνειν ἐπιθυμῶν ἐξέπλευσεν, ὥσπερ ἔνιοι ἥρπαζον καὶ ἔφερον. Οὐδεὶς τοίνυν ἂν εἴποι τι ὅπως τῶν ὑμετέρων ἔχει, ἀλλὰ πάντα μᾶλλον κατηγοροῦσιν ἢ εἰς τὴν ἀχήν. Καὶ οἱ κατήγοροι τότε μὲν οὐδαμῇ εὖνοι ὄντες ἐφαίνοντο τῷ δήμῳ οὐδὲ ἐβοήθουν· νῦν δὲ ἡνίκα αὐτὸς ἑαυτῷ εὐνούστατός ἐστιν ὁ δῆμος, βοηθοῦσι τῷ μὲν ὀνόματι ὑμῖν, (18) τῷ δὲ ἔργω σφίσιν αὐτοῖς. Καὶ μὴ θαυμάζετε, ὦ ἄνδρες δικασταί, ὅτι τοσαῦτα ὦφλε χρήματα. Ἕρημον γὰρ αὐτὸν λαβόντες αὐτοῦ τε καὶ ἡμῶν κατηγοροῦντες εἷλον. Τῷ μὲν γὰρ οὐδ᾽ εἴ τις εἶχε μαρτυρίαν, εἶχε μαρτυρεῖν διὰ τὸ δέος τὸ τῶν κατηγόρων, τοῖς δὲ καὶ τὰ ψευδῆ δεδοικότες ἐμαρτύρουν. Ἦ δεινά γ᾽ ἂν πάθοιμεν, ὦ ἄνδρες δικασταί, (19) εἰ τοὺς μὲν οὐχ οἵους τε ὄντας ἐξάρνους εἶναι μὴ οὐ χρήματα ἔχειν ὑμῶν, τούτους μὲν ἀφεῖτε ἀνδρὶ ἐξαιτουμένῳ, ἡμῖν δὲ αὐτοῖς τε προθύμοις γεγενημένοις περὶ τὸ πλῆθος τὸ ὑμέτερον, καὶ τοῦ πατρὸς οὐδὲν ὑμᾶς ἠδικηκότος, οὐ χαριεῖσθε. Καὶ εἰ μὲν ξένος τις ἐλθὼν ὑμᾶς ἢ χρήματα ᾔτει ἢ εὐεργέτης ἀναγραφῆναι ἠξίου, ἔδοτε ἂν αὐτῷ· ἡμῖν δὲ οὐ δώσετε ἡμᾶς αὐτοὺς ἐπιτίμους ὑμῖν γενέσθαι;

Traduction française :

[20,10] que vous devez en punir. Eh ! ne serait-il pas étrange que celui qui n'a jamais parlé contre le peuple, fût traité comme ceux qui dans leurs harangues ont attaqué ses intérêts? ne serait il pas étrange que mon père, dont la conduite à votre égard fut sans reproche pendant 70 années, se fût rendu coupable en huit jours ; et que des citoyens qui furent vicieux toute leur vie, fussent devenus subitement vertueux dans le tribunal pour avoir eu le secret de gagner les accusateurs, tandis que d'autres qui ne cessèrent jamais de vous être utiles, se seraient vus tout-à-coup travestis en pervers ? (11) Dans les premières imputations faites à Polystrate, entre autres faussetés on a prétendu que Phrynique était son parent. Que celui qui le voudra prenne sur le temps qui m'est accordé, et atteste que mon père était parent de Phrynique. Mais l'imputation est fausse, et mon père, loin d'être son parent, n'avait pas même été son ami dans l'enfance. Phrynique était pauvre, et gardait les troupeaux à la campagne : Polystrate a été élevé dans la ville. (12) Parvenu à l'âge viril, celui-ci faisait valoir ses terres ; transporté des champs à Athènes, celui-là y faisait le métier d'accusateur. Il n'y avait donc rien de commun entre les mœurs de l'un et de l'autre. Lorsque Phrynique payait des sommes au trésor, mon père se dispensa de contribuer pour lui : or c'est surtout dans ces occasions que les amis se font connaître. S'il était du même bourg, on ne doit pas lui en faire un crime, (13) à moins que ce n'en soit un pour vous d'être de la même ville. Pourrait-on douter de l'attachement de Polystrate pour le peuple ? en voici une des meilleures preuves. Lorsque vous eûtes décidé d'abandonner les affaires à 5000 citoyens, nommé contrôleur, il en choisit 9000 : et, pour ne faire de peine à personne, il inscrivait celui qui le voulait; celui qui n'était pas jaloux d'être inscrit, il ne l'inscrivait pas. Mais, je le demande, est-ce détruire la démocratie que de multiplier le nombre des participants à l'administration publique ? Il rejetait la place de contrôleur, et refusait de prêter serment; (14) on l'y contraignit sous peine d'une amende. Ce fut d'après ce serment forcé qu'il prit séance au sénat pendant huit jours. Ensuite il se transporta à Erétrie où il signala son courage dans des combats sur mer. Il y reçut une blessure, et revint à Athènes où il trouva la forme du gouvernement déjà changée. C'est donc Polystrate qui ne donna aucun avis, qui ne siégea pas dans le sénat plus de huit jours, que l'on condamne à une forte amende ; tandis que plusieurs qui ont opiné contre le peuple, et qui n'ont point quitté le sénat, se sont vus absous. (15) Je suis loin d'envier leur bonheur, je ne fais que déplorer ici notre sort. On a vu des hommes déclarés coupables en justice, obtenir leur grâce par le crédit de ministres zélés pour vos intérêts, on a vu encore de vrais coupables jugés innocents, parce qu'ils avaient su corrompre leurs accusateurs : se peut-il donc faire que nous ayons été condamnés sans une injustice criante ? (16) On reproche aux Quatre-cents leur perversité ; mais vous-mêmes, persuadés par eux, vous vous êtes livrés à 5000 citoyens : et si tous ensemble vous avez été séduits par les Quatre-cents, un seul homme de leur compagnie pouvait-il ne pas l'être ? Au reste, ce ne sont pas ceux qui ont été trompés eux-mêmes, qui sont coupables, mais ceux qui vous ont nui en vous trompant. Polystrate a fait voir en maintes occasions que jamais il ne chercha à innover au préjudice du peuple ; mais ce qui le prouve surtout, c'est que, s'il eût eu de mauvais desseins, on ne l'eût pas vu partir n'ayant encore siégé que huit jours au sénat. (17) On dira peut-être que c'est la cupidité qui le fit s'éloigner, et qu'il cherchait, comme tant d'autres, à piller les revenus des alliés d'Athènes. Mais pourrait-on l'accuser d'être saisi de quelque partie de ces revenus ? Non, Athéniens, et si on lui a fait quelques reproches, ce n'a jamais été de concussions. Les accusateurs, qui ne se montrèrent dans aucune circonstance bien intentionnés pour le peuple, et qui ne le défendirent pas alors, affectent de le défendre aujourd'hui qu'il est parfaitement bien disposé pour son propre avantage ; c'est pour vous en apparence qu'ils agissent, (18) mais en effet pour eux-mêmes. Et ne soyez pas surpris que mon père ait été condamné à une amende aussi considérable ; ils l'ont pris au dépourvu, et l'ont fait succomber avec toute sa famille. Si quelqu'un voulait déposer à sa décharge, effrayé par les accusateurs, bientôt il n'osait plus le faire. La même crainte faisait déposer pour ceux-ci contre la vérité. Vous nous seriez donc une injustice sensible, (19) si, lorsque vous avez fait grâce, en faveur d'un seul homme, à plusieurs autres qui, de leur propre aveu, étaient saisis de quelque partie de vos revenus, vous n'aviez aucune indulgence pour nous qui fûmes toujours zélés pour le peuple, et dont le père ne vous causa jamais aucun tort. Qu'un étranger, après vous avoir rendu des services, se présente pour obtenir une récompense pécuniaire, ou même le titre de bienfaiteur de la république, vous n'hésiterez pas de lui accorder sa demande; et vous refuseriez de nous rendre les simples droits de citoyens dont nous jouissions !





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Dernière mise à jour : 28/04/2010