Texte grec :
[20,20] Εἰ δέ τινες κακόνοι ἐγένοντο εἰς τὰ ὑμέτερα πράγματα
ἢ γνώμην μὴ ἐπιτηδείαν εἶπον, οὐχ οἱ ἀπόντες τούτων αἴτιοί εἰσιν, ἐπεὶ καὶ τοὺς παρόντας ὑμεῖς ἀπελύσατε. Οὐδὲ γὰρ εἴ τις τῶν ἐνθάδε μὴ τὰ ἄριστα λέγων πείθει ὑμᾶς, οὐχ ὑμεῖς ἐστε αἴτιοι, (21) ἀλλ᾽ ὁ ἐξαπατῶν ὑμᾶς. Ἐκεῖνοι δὲ σφῶν αὐτῶν προκαταγνόντες ἀδικεῖν οἴχονται, ἵνα μὴ δοῖεν δίκην· καὶ εἴ τινες ἄλλοι ἀδικοῦσιν, ἧττον μὲν ἐκείνων, ἀδικοῦσι δέ, τὸ δέος αὐτοὺς ποιεῖ τό τε ὑμέτερον καὶ τὸ τῶν κατηγόρων μὴ ἐπιδημεῖν ἀλλὰ στρατεύεσθαι, ἵνα ἢ ὑμᾶς πραοτέρους ποιῶσιν ἢ τούτους πείθωσιν. (22) Οὗτος δὲ ὑμῖν δίκην δέδωκεν, οὐδὲν ὑμᾶς ἀδικῶν, εὐθὺς μετὰ τὰ πράγματα, ὅτε ὑμεῖς τε μάλιστα ἐμέμνησθε τῶν γενομένων καὶ οὗτος ἐλεγχθήσεσθαι ἔμελλε, πιστεύων αὑτῷ μηδὲν ἡμαρτῆσθαι ἀλλ᾽ ἀγωνιεῖσθαι εὖ μετὰ τοῦ δικαίου.
Ὡς δ᾽ ἦν δημοτικός, ἐγὼ ὑμῖν ἀποδείξω. (23) Πρῶτον μὲν γὰρ ὅσων οὐδεμιᾶς στρατείας ἀπελείφθη, ἀλλ᾽ ἐστρατεύετο, ὡς συνειδότες ἂν εἴποιεν οἱ δημόται· καὶ ἐξὸν αὐτῷτὴν οὐσίαν ἀφανῆ καταστήσαντι μηδὲν ὑμᾶς ὠφελεῖν, εἵλετο μᾶλλον συνειδέναι ὑμᾶς, ἵν᾽ εἰ καὶ βούλοιτο κακὸς εἶναι, μὴ ἐξείη αὐτῶ, ἀλλ᾽ εἰσφέροι τε τὰς εἰσφορὰς καὶ λῃτουργοίη. Καὶ ἡμᾶς παρεσκεύασεν, ὡς ἂν τῇ πόλει ὠφελιμώτατοι εἴημεν. (24) Καὶ ἐμὲ μὲν εἰς Σικελίαν ἐξέπεμψεν, ὑμῖν δ᾽ οὐκ ἦ ... , ὥστ᾽ εἰδέναι τοὺς ἱππέας, οἷος ἦ τὴν ψυχήν, ἕως τὸ στρατόπεδον σῶν ἦν· ἐπειδὴ δὲ διεφθάρη καὶ ἀνεσώθην εἰς Κατάνην, ἐλῃζόμην ὁρμώμενος ἐντεῦθεν καὶ τοὺς πολεμίους κακῶς ἐποίουν, ὥστε τῇ θεῷ τε τὰς δεκάτας ἐξαιρεθῆναι πλέον ἢ τριάκοντα μνᾶς καὶ τοῖς στρατιώταις εἰς σωτηρίαν ὅσοι ἐν τοῖς πολεμίοις ἦσαν. (25) Καὶ ἐπειδὴ Καταναῖοι ἠνάγκαζον ἱππεύειν, ἵππευον καὶ οὐδενὸς οὐδ᾽ ἐνταῦθα κινδύνου ἀπελειπόμην, ὥστ᾽ εἰδέναι ἅπαντας οἷος ἦν τὴν ψυχὴν ἱππεύων τε καὶ ὁπλιτεύων. < Ὧν > ὑμῖν τοὺς μάρτυρας παρέξομαι.
“Μάρτυρες”
(26) Ἀκηκόατε μὲν τῶν μαρτύρων, ὦ ἄνδρες δικασταί· οἷος δ᾽ εἰμὶ περὶ τὸ ὑμέτερον πλῆθος, ἐγὼ ὑμῖν ἀποδείξω. Ἀφικομένου γὰρ ἐκεῖσε Συρακουσίου ὅρκιον ἔχοντος καὶ ἑτοίμου ὄντος ὁρκοῦν καὶ προσιόντος πρὸς ἕνα ἕκαστον τῶν ἐκεῖ ὄντων, ἀντεῖπον εὐθὺς αὐτῷ, καὶ ἐλθὼν ὡς Τυδέα διηγούμην ταῦτα, καὶ σύλλογον ἐποίει, καὶ λόγοι οὐκ ὀλίγοι ἦσαν. Ὧν δ᾽ οὖν ἐγὼ εἶπον, καλῶ μάρτυρας.
“Μάρτυρες”
(27) Σκέψασθε δὴ καὶ τοῦ πατρὸς τὴν ἐπιστολήν, ἣν ἔδωκεν ἀποδοῦναι ἐμοί, πότερα τῷ ὑμετέρῳ πλήθει ἀγαθὰ ἐνῆν ἢ οὔ. Τά τε γὰρ οἰκεῖα ἐνεγέγραπτο, καὶ ἔτι, ὅτε καλῶς ἔχοι τὰ ἐν Σικελίᾳ, ἥκειν. Καίτοι ταὐτὰ ὑμῖν συνέφερε καὶ τοῖς ἐκεῖ· ὥστ᾽ εἰ μὴ εὔνους ἦν τῇ πόλει καὶ ὑμῖν, οὐκ ἄν ποτε τοιαῦτα ἐπέστελλεν. (28) Ἀλλὰ μὴν καὶ τὸν ἀδελφὸν τὸν νεώτατον, οἷος εἰς ὑμᾶς ἐστιν, ἐγὼ ἀποδείξω. Καταδρομῆς γὰρ γενομένης τῶν φυγάδων, <οἳ> οὐ μόνον ἐνθάδε ὅ τι οἷοι τ᾽ ἦσαν κακὸν εἰργάζοντο, ἀλλὰ καὶ ἀπὸ τοῦ τείχους ἔφερον καὶ ἦγον ὑμᾶς, ἐξελάσας ἐκ τῶν ἄλλων ἱππέων ἕνα ἀπέκτεινεν. Ὧν ὑμῖν αὐτοὺς μάρτυρας τοὺς παραγενομένους παρέξομαι.
“Μάρτυρες”
(29) Τὸν δὲ πρεσβύτατον ἀδελφὸν αὐτοὶ οἱ συστρατευόμενοι ἴσασιν, οἵτινες μετὰ Λέοντος ἦτε ἐν Ἑλλησπόντῳ, ὥστε νομίζειν μηδενὸς ἥττον᾽ εἶναι ἀνθρώπων τὴν ψυχήν. καὶ μοι ἀνάβητε δεῦρο.
“Μάρτυρες”
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Traduction française :
[20,20] Si quelques uns ont intrigué contre le gouvernement, ou ont ouvert des avis nuisibles, sans doute, les absents n'en doivent pas être responsables, puisque vous avez pardonné même à ceux qui étaient présents. Et vous aviez raison après tout : car, si un orateur vient à bout de vous séduire par ses discours, (21) c'est moins à vous certainement qu'il faut s'en prendre qu'à celui qui vous trompe. Les plus coupables se sont condamnés eux-mêmes, et se sont retirés pour éviter la punition ; d'autres, qui l'étaient moins, n'osant rester par crainte des juges et des accusateurs, se sont enrôlés dans les troupes pour apaiser leurs compatriotes ou pour les gagner : (22) mais Polystrate, qui n'a rien à se reprocher à votre égard, n'a pas craint de s'offrir lui-même à votre tribunal, lorsque les événements encore récents étaient présents à votre mémoire, et qu'il était facile de le convaincre : oui, il a paru devant vous, appuyé sur son innocence, et sur la justice de sa cause.
Je vais vous donner de nouvelles preuves de son attachement pour le peuple. (23) D'abord, il ne se refusa à aucune de vos expéditions, il les partagea toutes, comme le peuvent dire les citoyens de son bourg qui en sont témoins. Ensuite, lorsqu'il pouvoir, en cachant sa fortune, se dispenser de servir l'état, il ne balança pas de la mettre en fonds et au grand jour, afin de se mettre lui-même dans la nécessité de vous rendre des services en fournissant aux contributions et en remplissant les charges. Il avait des fils qu'il se fit un devoir de rendre utiles à la république.(24) Il m'envoya en Sicile pour servir dans la cavalerie. Je n'aurais pas eu occasion de faire connaître mon courage tant que l'armée était entière, lorsqu'elle eut essuyé une défaite, je me sauvai à Catane, et c'est de-là que, faisant des incursions sur les ennemis, je les inquiétais et faisais sur eux du butin : je leur enlevai plus de trente mines pour faire des offrandes à Minerve, et pour racheter nos prisonniers. Lorsque les habitants de Catane m'obligeaient de servir dans la cavalerie, j'y servais avec zèle : en un mot, je n'ai jamais fui le péril. Tous mes compagnons savent quelle était mon ardeur dans l'un et l'autre service, et je vais en produire pour témoins de ce que j'avance.
Les témoins paraissent.
(26) Vous venez d'entendre les témoins. Je vais vous faire voir comment j'ai signalé mon zèle pour le peuple. Un Syracusain était venu à Catane avec une formule de serment, il vouloir débaucher nos soldats, et se ménageait des conférences avec chacun d'eux ; je rompis aussitôt son projet, j'allai trouver Tydée, et je lui révélai tout. Tydée tint un conseil où l'on discuta sort au long cette affaire. Je vais certifier le fait par des dépositions de témoins.
Les témoins déposent.
(27) Considérez aussi la lettre que m'a fait remettre mon père, et voyez si elle tendait au bien du peuple. Après avoir parlé d'affaires domestiques, il me recommandait de ne revenir que lorsque tout réussirait en Sicile. Et en cela il ne consultait que votre intérêt et celui de vos troupes ; et il n'eût jamais écrit de la sorte s'il n'avait été plein d'affection pour vous et pour la république. (28) Il faut aussi vous apprendre quel courage a montré pour votre service le plus jeune de mes frères. Les exilés faisaient des courses ; non contents de ravager l'Afrique lorqu'ils en trouvaient l'occasion, ils sortaient du fort de Décelée pour vous piller vous-mêmes : mon frère, se détachant de la troupe de cavalerie, attaqua un de ces exilés et le tua. La déposition de ceux qui étaient présents va confirmer ce fait.
On lit la déposition.
(29) Tous ceux d'entre vous qui ont combattu dans l'Hellespont, connaissent la valeur du plus âgé de mes frères, et sont persuadés qu'il ne le cède à personne en bravoure. On va faire paraître les témoins qui l'attestent.
Les témoins paraissent.
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