HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lysias, Discours XVIII : Sur la confiscation des biens de Nicias

συγγνώμην



Texte grec :

[18,20] Καὶ εἰ μὲν ἑωρᾶτε, ὦ ἄνδρες δικασταί, σῳζόμενα τῇ πόλει τὰ ὑπὸ τούτων δημευόμενα, συγγνώμην ἂν εἴχομεν· νῦν δ᾽ ἐπίστασθε ὅτι τὰ μὲν αὐτῶν ὑπὸ τούτων ἀφανίζεται, τὰ δὲ πολλοῦ ἄξια ὄντα ὀλίγου πιπράσκεται. Ἐὰν δ᾽ ἐμοὶ πείθησθε, οὐκ ἐλάττω ἀπ᾽ αὐτῶν ὑμεῖς ὠφεληθήσεσθε ἢ ἡμεῖς οἱ κεκτημένοι, (21) ἐπεὶ καὶ νυνὶ Διόμνηστος καὶ ἐγὼ καὶ ὁ ἀδελφός ἐκ μιᾶς οἰκίας τρεῖς ὄντες τριηραρχοῦμεν, καὶ ὅταν ἡ πόλις δέηται χρημάτων, ἀπὸ τούτων ὑμῖν εἰσφέρομεν. Ως οὖν ἡμῶν ταύτῃ τῇ γνώμῃ χρωμένων, καὶ τῶν προγόνων τῶν ἡμετέρων τοιούτων γεγενημένων, (22) φείδεσθε ἡμῶν. Οὐδὲν γὰρ ἂν ἡμᾶς κωλύοι, ὦ ἄνδρες δικασταί, ἀθλιωτάτους εἶναι, ἐπὶ μὲν τῶν τριάκοντα ὀρφανοὺς καταλειφθέντας, ἐν δὲ τῇ δημοκρατίᾳ τῶν ὄντων ἐστερημένους, οἷς ἡ τύχη παρέδωκεν ὥστ᾽ ἔτι ἡμᾶς παῖδας ὄντας ἐπὶ τὴν Παυσανίου σκηνὴν ἐλθόντας βοηθῆσαι τῷ πλήθει. Καὶ τοιούτων ἡμῖν ὑπαρχόντων εἰς τίνας ἂν ἐβουλήθημεν δικαστὰς καταφυγεῖν; (23) Οὐκ εἰς τοὺς οὕτω πολιτευομένους, ὑπὲρ ἧς πολιτείας καὶ ὁ πατὴρ καὶ οἱ προσήκοντες ἡμῖν ἀπέθανον; Νῦν τοίνυν ταύτην ἀνθ᾽ ἁπάντων ἀπαιτοῦμεν ὑμᾶς τὴν χάριν, μὴ περιιδεῖν ἡμᾶς ἀπόρως διατεθέντας μηδ᾽ ἐνδεεῖς τῶν ἐπιτηδείων γενομένους, μηδὲ τὴν τῶν προγόνων εὐδαιμονίαν καταλῦσαι, ἀλλὰ πολὺ μᾶλλον παράδειγμα ποιῆσαι τοῖς βουλομένοις τὴν πόλιν εὖ ποιεῖν, οἴων ὑμῶν ἐν τοῖς κινδύνοις τεύξονται. (24) Οὐκ ἔχω, ὦ ἄνδρες δικασταί, οὕστινας δεησομένους ὑπὲρ ἡμῶν ἀναβιβάσομαι· τῶν γὰρ προσηκόντων οἱ μὲν ἄνδρας ἀγαθοὺς αὑτοὺς παρασχόντες καὶ μεγάλην τὴν πόλιν ποιοῦντες ἐν τῷ πολέμῳ τεθνᾶσιν, οἱ δ᾽ ὑπὲρ τῆς δημοκρατίας καὶ (25) τῆς ὑμετέρας ἐλευθερίας ὑπὸ τῶν τριάκοντα κώνειον πιόντες, ὥστε τῆς ἐρημίας ἡμετέρας αἴτιαι γεγόνασιν αἵ τε τῶν προσηκόντων ἀρεταὶ καὶ αἱ τῆς πόλεως συμφοραί. Ὧν ἄξιον ὑμᾶς ἐνθυμηθέντας προθύμως ἡμῖν βοηθῆσαι, ἡγησαμένους τούτους ἂν ἐν δημοκρατία δικαίως εὖ πάσχειν ὑφ᾽ ὑμῶν, οἵπερ ἐν ὀλιγαρχίᾳ τῶν συμφορῶν μετέσχον τὸ μέρος. (26) Ἀξιῶ δὲ καὶ τούτους τοὺς συνδίκους εὔνους ἡμῖν εἶναι, ἐκείνου τοῦ χρόνου μνησθέντας, ὅτ᾽ ἐκ τῆς πατρίδος ἐκπεπτωκότες καὶ τὰς οὐσίας ἀπολωλεκότες ἄνδρας ἀρίστους ἐνομίζετ᾽ εἶναι τοὺς ὑπὲρ ὑμῶν ἀποθνῄσκοντας, καὶ τοῖς θεοῖς ηὔχεσθε δυνηθῆναι χάριν τοῖς ἐξ ἐκείνων ἀποδοῦναι. (27) Ἡμεῖς τοίνυν, ὑεῖς ὄντες καὶ συγγενεῖς τῶν ὑπὲρ τῆς ἐλευθερίας προκεκινδυνευκότων, ἀπαιτοῦμεν ὑμᾶς νυνὶ ταύτην τὴν χάριν, καὶ ἀξιοῦμεν μὴ ἀδίκως ἡμᾶς ἀπολέσαι, ἀλλὰ πολὺ μᾶλλον βοηθεῖν τοῖς τῶν αὐτῶν μετασχοῦσι συμφορῶν. Ἐγὼ μὲν οὖν καὶ δέομαι καὶ ἀντιβολῶ καὶ ἱκετεύω, καὶ τούτων παρ᾽ ὑμῶν τυγχάνειν ἀξιῶ· οὐ γὰρ περὶ μικρῶν κινδυνεύομεν, ἀλλὰ περὶ τῶν ὄντων ἁπάντων.

Traduction française :

[18,20] Que si on les voyait enrichir l'état des possessions qu'ils confisquent, nous pourrions peut-être les excuser ; mais vous savez qu'ils en dissipent une partie, et que la portion la plus précieuse ils la vendent à vil prix. Si vous m'accordez ma demande, vous tirerez autant de secours de nos biens que nous-mêmes. (21) Encore à présent, Diomneste, mon frère et moi, quoique tous trois nous n'ayons qu'une seule maison, nous armons des vaisseaux, et nous contribuons de concert sur un fonds modique dans les divers besoins de l'état. Ménagez-nous donc par égard et pour nos ancêtres qui ont signalé leur zèle patriotique, et pour nous-mêmes qui montrons pour vous de si généreux sentiments. (22) Ne serions-nous pas les plus malheureux des hommes, si, restés orphelins sous les Trente, on nous dépouillait de nos biens dans la démocratie, nous que la fortune conduisit à la tente de Pausanias, et rendit si utiles au peuple dès notre plus tendre enfance. (23) Dans notre situation présente, à quels autres juges pourrions-nous recourir qu'à ceux qui vivent dans un gouvernement pour lequel notre père et nos parents sont morts ? C'est aujourd'hui que nous réclamons le prix de tous les services qu'ils vous ont rendus ; c'est aujourd'hui que nous vous conjurons de ne pas nous laisser réduire à la plus affreuse indigence, de ne pas nous ravir les biens que nous avons reçus de nos ancêtres, mais plutôt d'apprendre par notre exemple aux vrais patriotes ce qu'ils doivent attendre dans les tribunaux où ils se verront cités. (24) Il ne m'est pas possible de vous présenter mes parents pour intercéder en ma saveur. Les uns, pleins de bravoure et zélés pour la gloire de cette ville, sont morts à la guerre ; (25) les autres, condamnés par les Trente à boire la ciguë, ont été immolés pour la démocratie et pour votre liberté : c'est donc le courage de nos parents et les malheurs d'Athènes qui sont cause du triste abandon où nous sommes. Eh ! quoi ? n'avons-nous pas les droits les plus légitimes à votre protection ? oui, vous nous la devez s'il est vrai que ceux qui ont partagé avec vous les rigueurs de l'oligarchie, doivent obtenir de vous des saveurs dans la démocratie. (26) Je supplie les avocats du trésor de nous être favorables, et de nous accorder leur bienveillance. Rappelez-vous, les uns et les autres, ces temps malheureux où, dépouillés de vos biens et chassés de votre patrie, vous regardiez comme d'excellents patriotes ceux qui vous sacrifiaient leur vie ; vous conjuriez le ciel de pouvoir un jour témoigner votre reconnaissance à leurs descendants. (27) Nous sommes les enfants et les proches de ces hommes que vous avez vus s'exposer pour votre liberté ; nous vous demandons aujourd'hui de nous faire éprouver les effets de cette reconnaissance ; nous vous conjurons de ne pas nous laisser succomber sous l'injustice, mais de protéger ceux qui ont partagé vos malheurs. Daignez, je vous conjure, daignez faire droit à nos demandes. Ce ne sont pas de légers intérêts qui nous occupent dans cette cause ; il s'agit de toute notre fortune.





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Dernière mise à jour : 27/04/2010