HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lysias, Discours XVI : Pour Mantithée

μοι



Texte grec :

[16,10] Ἐγὼ γὰρ πρῶτον μὲν, οὐσίας μοι οὐ πολλῆς καταλειφθείσης διὰ τὰς συμφορὰς καὶ τὰς τοῦ πατρὸς καὶ τὰς τῆς πόλεως, δύο μὲν ἀδελφὰς ἐξέδωκα ἐπιδοὺς τριάκοντα μνᾶς ἑκατέρᾳ, πρὸς τὸν ἀδελφὸν δ᾽ οὕτως ἐνειμάμην ὥστ᾽ ἐκεῖνον πλέον ὁμολογεῖν ἔχειν ἐμοῦ τῶν πατρῴων, καὶ πρὸς τοὺς ἄλλους ἅπαντας οὕτως βεβίωκα ὥστε μηδεπώποτέ μοι μηδὲ πρὸς ἕνα μηδὲν ἔγκλημα γενέσθαι. (11) Καὶ τὰ μὲν ἴδια οὕτως διῴκηκα· περὶ δὲ τῶν κοινῶν μοι μέγιστον ἡγοῦμαι τεκμήριον εἶναι τῆς ἐμῆς ἐπιεικείας, ὅτι τῶν νεωτέρων ὅσοι περὶ κύβους ἢ πότους ἢ (περὶ) τὰς τοιαύτας ἀκολασίας τυγχάνουσι τὰς διατριβὰς ποιούμενοι, πάντας αὐτοὺς ὄψεσθέ μοι διαφόρους ὄντας, καὶ πλεῖστα τούτους περὶ ἐμοῦ λογοποιοῦντας καὶ ψευδομένους. Καίτοι δῆλον ὅτι, εἰ τῶν αὐτῶν ἐπεθυμοῦμεν, οὐκ ἂν τοιαύτην γνώμην εἶχον περὶ ἐμοῦ. (12) Ἔτι δ᾽, ὦ βουλή, οὐδεὶς ἂν ἀποδεῖξαι περὶ ἐμοῦ δύναιτο οὔτε δίκην αἰσχρὰν οὔτε γραφὴν οὔτε εἰσαγγελίαν γεγενημένην· καίτοι ἑτέρους ὁρᾶτε πολλάκις εἰς τοιούτους ἀγῶνας καθεστηκότας. Πρὸς τοίνυν τὰς στρατείας καὶ τοὺς κινδύνους τοὺς πρὸς τοὺς πολεμίους σκέψασθε οἷον ἐμαυτὸν παρέχω τῇ πόλει. (13) Πρῶτον μὲν γάρ, ὅτε τὴν συμμαχίαν ἐποιήσασθε πρὸς (τοὺς) Βοιωτοὺς καὶ εἰς Ἁλίαρτον ἔδει βοηθεῖν, ὑπὸ Ὀρθοβούλου κατειλεγμένος ἱππεύειν, ἐπειδὴ πάντας ἑώρων τοῖς μὲν ἱππεύουσιν ἀσφάλειαν εἶναι δεῖν νομίζοντας, τοῖς δ᾽ ὁπλίταις κίνδυνον ἡγουμένους, ἑτέρων ἀναβάντων ἐπὶ τοὺς ἵππους ἀδοκιμάστων παρὰ τὸν νόμον ἐγὼ προσελθὼν ἔφην τῷ Ὀρθοβούλῳ ἐξαλεῖψαί με ἐκ τοῦ καταλόγου, ἡγούμενος αἰσχρὸν εἶναι τοῦ πλήθους μέλλοντος κινδυνεύειν ἄδειαν ἐμαυτῷ παρασκευάσαντα στρατεύεσθαι. Καί μοι ἀνάβηθι, Ὀρθόβουλε. “Μάρτυρες” (14) Συλλεγέντων τοίνυν τῶν δημοτῶν πρὸ τῆς ἐξόδου, εἰδὼς αὐτῶν ἐνίους πολίτας μὲν χρηστοὺς ὄντας καὶ προθύμους, ἐφοδίων δὲ ἀποροῦντας, εἶπον ὅτι χρὴ τοὺς ἔχοντας παρέχειν τὰ ἐπιτήδεια τοῖς ἀπόρως διακειμένοις. Καὶ οὐ μόνον τοῦτο συνεβούλευον τοῖς ἄλλοις, ἀλλὰ καὶ αὐτὸς ἔδωκα δυοῖν ἀνδροῖν τριάκοντα δραχμὰς ἑκατέρῳ, οὐχ ὡς πολλὰ κεκτημένος, ἀλλ᾽ ἵνα παράδειγμα τοῦτο τοῖς ἄλλοις γένηται. Καί μοι ἀνάβητε. “Μάρτυρες” (15) Μετὰ ταῦτα τοίνυν, ὦ βουλή, εἰς Κόρινθον ἐξόδου γενομένης καὶ πάντων προειδότων ὅτι δεήσει κινδυνεύειν, ἑτέρων ἀναδυομένων ἐγὼ διεπραξάμην ὥστε τῆς πρώτης τεταγμένος μάχεσθαι τοῖς πολεμίοις· καὶ μάλιστα τῆς ἡμετέρας φυλῆς δυστυχησάσης, καὶ πλείστων ἐναποθανόντων ὕστερος ἀνεχώρησα τοῦ σεμνοῦ Στειριῶς τοῦ πᾶσιν ἀνθρώποις δειλίαν ὠνειδικότος. (16) Καὶ οὐ πολλαῖς ἡμέραις ὕστερον μετὰ ταῦτα ἐν Κορίνθῳ χωρίων ἰσχυρῶν κατειλημμένων, ὥστε τοὺς πολεμίους μὴ δύνασθαι παριέναι, Ἀγησιλάου δ᾽ εἰς τὴν Βοιωτίαν ἐμβαλόντος ψηφισαμένων τῶν ἀρχόντων ἀποχωρίσαι τάξεις αἵτινες βοηθήσουσι, φοβουμένων ἁπάντων &#-248;εἰκότως, ὦ βουλή· δεινὸν γὰρ ἦν ἀγαπητῶς ὀλίγῳ πρότερον σεσωσμένους ἐφ᾽ ἕτερον κίνδυνον ἰέναι&#-247; προσελθὼν ἐγὼ τὸν ταξίαρχον ἐκέλευον ἀκληρωτὶ τὴν ἡμετέραν τάξιν πέμπειν. (17) Ὥστ᾽ εἴ τινες ὑμῶν ὀργίζονται τοῖς τὰ μὲν τῆς πόλεως ἀξιοῦσι πράττειν, ἐκ δὲ τῶν κινδύνων ἀποδιδράσκουσιν, οὐκ ἂν δικαίως περὶ ἐμοῦ τὴν γνώμην ταύτην ἔχοιεν· οὐ γὰρ μόνον τὰ προσταττόμενα ταττόμενα ἐποίουν προθύμως, ἀλλὰ καὶ κινδυνεύειν ἐτόλμων. Καὶ ταῦτ᾽ ἐποίουν οὐχ ὡς οὐ δεινὸν ἡγούμενος εἶναι Λακεδαιμονίοις μάχεσθαι, ἀλλ᾽ ἵνα, εἴ ποτε ἀδίκως εἰς κίνδυνον καθισταίμην, διὰ ταῦτα βελτίων ὑφ᾽ ὑμῶν νομιζόμενος ἁπάντων τῶν δικαίων τυγχάνοιμι. Καί μοι ἀνάβητε τούτων μάρτυρες. “Μάρτυρες” (18) Κῶν τοίνυν ἄλλων στρατειῶν καὶ φρουρῶν οὐδεμιᾶς ἀπελείφθην πώποτε, ἀλλὰ πάντα τὸν χρόνον διατετέλεκα μετὰ τῶν πρώτων μὲν τὰς ἐξόδους ποιούμενος, μετὰ τῶν τελευταίων δὲ ἀναχωρῶν· καίτοι χρὴ τοὺς φιλοτίμως καὶ κοσμίως πολιτευομένους ἐκ τῶν τοιούτων σκοπεῖν, ἀλλ᾽ οὐκ εἴ τις κομᾷ, διὰ τοῦτο μισεῖν· τὰ μὲν γὰρ τοιαῦτα ἐπιτηδεύματα οὔτε τοὺς ἰδιώτας οὔτε τὸ κοινὸν τῆς πόλεως βλάπτει, ἐκ δὲ τῶν κινδυνεύειν ἐθελόντων πρὸς τοὺς πολεμίους ἅπαντες ὑμεῖς ὠφελεῖσθε. (19) Ὥστε οὐκ ἄξιον ἀπ᾽ ὄψεως, ὦ βουλή, οὔτε φιλεῖν οὔτε μισεῖν οὐδένα, ἀλλ᾽ ἐκ τῶν ἔργων σκοπεῖν· πολλοὶ μὲν γὰρ μικρὸν διαλεγόμενοι καὶ κοσμίως ἀμπεχόμενοι μεγάλων κακῶν αἴτιοι γεγόνασιν, ἕτεροι δὲ τῶν τοιούτων ἀμελοῦντες πολλὰ κἀγαθὰ ὑμᾶς εἰσιν εἰργασμένοι.

Traduction française :

[16,10] Quoique je n'eusse qu'un patrimoine très modique, vu les malheurs de mon père et ceux de notre ville; j'ai marié deux sœurs en leur donnant à chacune une dot de trente mines. Dans mes partages d'avec mon frère, il a reconnu lui-même que sa part était plus forte que la mienne. Quant à tous mes autres parents, je me suis conduit de façon à ne leur fournir aucun sujet de plainte. <11> Voilà comme je me suis comporté dans ma famille. Pour ce qui est du reste de ma vie, une des meilleures preuves de ma sagesse, c'est que les jeunes gens qui aiment le jeu, la débauche, le libertinage, sont tous mes ennemis. Ce sont eux qui sont le plus de rapports et qui débitent le plus de mensonges contre moi. Mais il est clair que si j'avais partagé leurs goûts, et leurs désordres, ils se montreraient autrement disposés à mon égard. <12> Ajoutez, Sénateurs, qu'il est impossible de prouver qu'on m'ait jamais intenté une accusation diffamante d'aucune nature, quoique d'autres se soient trouvés souvent engagés dans de pareils procès. Mais, écoutez ce que j'ai fait pour la république dans le service des armes et dans les hasards de la guerre. <13> Lorsque vous eûtes fait alliance, avec les Béotiens, et qu'il fut question de secourir Haliarte, choisi par Orthobule pour servir cavalier, je voyais tout le monde convaincu que la cavalerie ne courait aucun risque, et que l'infanterie seule se trouvait exposée, cependant, tandis que plusieurs contre la loi entraient dans la cavalerie sans avoir été reçus, j'allai trouver Orthobule, et je le priai de m'effacer du rôle des cavaliers. Il me semblait qu'il y avait de la honte à me ménager un service sans danger, lorsque la multitude devait courir tous les périls. Paraissez, Orthobule, et déposez en ma saveur. On lit la déposition d'Orthobule. <14> Les citoyens de ma tribu s'étant rassemblés avant l'expédition, je savais que plusieurs d'entre eux étaient d'excellents guerriers, mais qu'ils n'avaient pas de quoi faire leur voyage ; je proposai aux riches de fournir le nécessaire à ceux qui étaient dans le besoin. Et je ne me contentai pas d'ouvrir cet avis, je partageai moi-même 60 drachmes entre deux soldats ; non que je fusse très riche, mais je voulais donner l'exemple. Paraissez, témoins de ces faits. Les témoins paraissent. <15> Dans l'expédition de Corinthe où tout le monde prévoyait les hasards que l'on aurait à courir, d'autres cherchaient à se mettre à couvert, moi je fis en sorte de combattre dans les premiers rangs. Notre tribu surtout avait été maltraitée, le plus grand nombre étaient restés sur la place ; je me retirai le dernier de tous sous les yeux du fameux Thrasybule qui reprochait à nos soldats leur timidité. <16> Quelques jours après:, nous nous étions enfermés dans Corinthe et retranchés dans les forts pour nous garantir de l'approche des ennemis ; Agésilas s'étant jeté dans la Béotie, nos chefs étaient décidés à envoyer un détachement au secours des Béotiens ; tous craignaient d'être choisis, et certes avec raison, Sénateurs car à peine échappé d'un péril, il était cruel de se voir engagé dans un autre : moi, je me présentai'au commandant des compagnies, et je lui demandai d'envoyer la mienne sans tirer.au sort. <17> Si donc quelques uns d'entre vous sont révoltés contre ceux qui, fuyant les dangers, se mêlent de conduire les affaires publiques, ce ne sont pas là les sentiments où ils doivent être envers moi, qui, non content d'avoir exécuté avec ardeur les ordres de mes généraux, ai volé avec courage au-devant du péril. En me comportant de la sorte, j'étais assurément bien éloigné de croire qu'il n'y eût pas de risque à se mesurer contre les Lacédémoniens, mais je désirais de vous donner de moi une idée avantageuse, et d'obtenir de vous par la suite la justice que j'aurais méritée, si je me trouvais un jour engagé injustement dans quelque affaire grave. Je vais faire paraître les témoins: de ces faits. Les témoins paraissent. <18> Pour ce qui est des autres garnisons et expéditions militaires, je ne me refusai jamais à aucune ; on me vit toujours dans les différentes circonstances marcher à la tête et me retirer le dernier. C'est, sans doute, d'après des traits semblables qu'on doit juger d'un citoyen rempli d'honneur et plein d'une noble ambition, sans se prévenir contre lui si, dans quelques occasions peut-être, on l'a vu montrer une confiance un peu trop présomptueuse. L'air assuré et le ton avantageux d'un citoyen ne font tort ni à l'état ni aux particuliers ; mais vous profitez tous de la bravoure qui marche hardiment à l'ennemi. Ainsi donc, sans se laisser prendre à l'extérieur, <19> c'est d'après les actions seules qu'on doit juger de chaque homme. Que de gens avec un langage radouci et un air modeste, vous ont plongés dans un abîme de maux ! d'autres qui négligeaient ces dehors, vous ont rendu nombre d'importants services.





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Dernière mise à jour : 18/03/2010