Texte grec :
[32,5] χρόνῳ δὲ ὕστερον καταλεγεὶς Διόδοτος μετὰ Θρασύλλου τῶν ὁπλιτῶν,
καλέσας τὴν ἑαυτοῦ γυναῖκα, ἀδελφιδῆν οὖσαν, καὶ τὸν ἐκείνης μὲν πατέρα, αὑτοῦ δὲ
κηδεστὴν καὶ ἀδελφὸν ὁμοπάτριον, πάππον δὲ τῶν παιδίων καὶ θεῖον, ἡγούμενος διὰ
ταύτας τὰς ἀναγκαιότητας οὐδενὶ μᾶλλον προσήκειν δικαίῳ περὶ τοὺς αὑτοῦ παῖδας
γενέσθαι, διαθήκην αὐτῷ δίδωσι καὶ πέντε τάλαντα ἀργυρίου παρακαταθήκην:
ναυτικὰ δὲ ἀπέδειξεν ἐκδεδομένα ἑπτὰ τάλαντα καὶ τετταράκοντα μνᾶς ---, δισχιλίας
δὲ ὀφειλομένας ἐν Χερρονήσῳ. ἐπέσκηψε δέ, ἐάν τι πάθῃ, τάλαντον μὲν ἐπιδοῦναι τῇ
γυναικὶ καὶ τὰ ἐν τῷ δωματίῳ δοῦναι, τάλαντον δὲ τῇ θυγατρί. κατέλιπε δὲ καὶ εἴκοσι
μνᾶς τῇ γυναικὶ καὶ τριά κοντα στατῆρας Κυζικηνούς. ταῦτα δὲ πράξας καὶ οἴκοι
ἀντίγραφα καταλιπὼν ᾤχετο στρατευσόμενος μετὰ Θρασύλλου. ἀποθανόντος δὲ
ἐκείνου ἐν Ἐφέσῳ Διογείτων τέως μὲν τὴν θυγατέρα ἔκρυπτε τὸν θάνατον τοῦ
ἀνδρός, --- καὶ τὰ γράμματα λαμβάνει ἃ κατέλιπε σεσημασμένα, φάσκων τὰ ναυτικὰ
χρήματα δεῖν ἐκ τούτων τῶν γραμματείων κο μίσασθαι. ἐπειδὴ δὲ χρόνῳ ἐδήλωσε τὸν
θάνατον αὐτοῖς καὶ ἐποίησαν τὰ νομιζόμενα, τὸν μὲν πρῶτον ἐνιαυτὸν ἐν Πειραιεῖ
διῃτῶντο: ἅπαντα γὰρ αὐτοῦ κατελέλειπτο τὰ ἐπιτήδεια: ἐκείνων δὲ ἐπιλειπόντων
τοὺς μὲν παῖδας εἰς ἄστυ ἀναπέμπει, τὴν δὲ μητέρα αὐτῶν ἐκδίδωσιν ἐπιδοὺς
πεντακισχιλίας δραχμάς, χιλίαις ἔλαττον ὧν ὁ ἀνὴρ αὐτῇ ἔδωκεν. ὀγδόῳ δ' ἔτει
δοκιμασθέντος μετὰ ταῦτα τοῦ πρεσβυτέρου τοῖν μειρακίοιν, καλέσας αὐτοὺς εἶπε
Διογείτων, ὅτι καταλίποι αὐτοῖς ὁ πατὴρ εἴκοσι μνᾶς ἀργυρίου καὶ τριάκοντα
στατῆρας. "ἐγὼ οὖν πολλὰ τῶν ἐμαυτοῦ δεδα πάνηκα εἰς τὴν ὑμετέραν τροφήν. καὶ
ἕως μὲν εἶχον, οὐδέν μοι διέφερεν. νυνὶ δὲ καὶ αὐτὸς ἀπόρως διάκειμαι. σὺ οὖν, ἐπειδὴ
δεδοκίμασαι καὶ ἀνὴρ γεγένησαι, σκόπει αὐτὸς ἤδη πόθεν ἕξεις τὰ ἐπιτήδεια".
|
|
Traduction française :
[32,5] Par la suite, Diodote fut enrôlé
comme hoplite {parmi ceux qui partaient avec Thrasylle}.
Il fait alors venir sa femme, qui était en même temps sa
nièce, et le père de celle-ci, qui était à la fois son beau-père
et son frère, grand-père et oncle des mineurs ; estimant
qu'en raison de ces liens de parenté, personne n'était plus
qualifié pour pratiquer la justice envers ses enfants, il lui
remit un testament et cinq talents d'argent en dépôt; 6
plus, le compte de ses prêts maritimes, qui se montaient à sept
talents et quarante mines --- deux mille drachmes placées en
Chersonèse. Et il le chargea d'exécuter ses dernières volontés,
en cas de malheur : sa femme et sa fille devaient avoir en
dot un talent chacune, sa femme devait recevoir les meubles
de sa chambre; il laissa en outre à sa femme vingt mines et
trente statères de Cyzique. 7 Ayant ainsi réglé ses affaires
et laissé chez lui une copie de l'acte, il partit pour faire
campagne avec Thrasylle. Il mourut à Éphèse. Diogiton
commença par cacher à sa fille la mort de son mari; il se
saisit des pièces que son frère avait laissées cachetées,
prétendant qu'elles lui étaient nécessaires pour le recouvrement
des prêts maritimes. 8 Enfin, il révéla la mort à la famille ;
on célébra les funérailles; et, la première année, les orphelins
vécurent dans la maison du Pirée, où se trouvaient toutes les
provisions qu'avait laissées Diogiton. Celles-ci venant à
s'épuiser, Diogiton envoie les enfants à la ville et marie leur
mère avec une dot de cinq mille drachmes mille de moins
que ne lui en avait légué son mari. 9 Sept ans plus tard,
l'aîné des deux fils subit l'examen de majorité; Diogiton les
fit venir et leur dit que leur père leur avait laissé vingt mines
d'argent et trente statères. « Quant à moi, ajouta-t-il, j'ai
dépensé beaucoup du mien pour vous entretenir; tant que
j'avais de quoi, c'était de bon coeur; mais aujourd'hui, je me
trouve pour mon compte dans l'embarras. Toi, par conséquent,
puisque tu as subi l'examen et que te voilà majeur,
arrange-toi tout seul désormais pour gagner ta vie. »
|
|