Texte grec :
[22] (ΜΙΚΥΛΛΟΣ)
Ὦ Ἡράκλεις, τοῦ ζόφου. ποῦ νῦν ὁ καλὸς
Μέγιλλος; ἢ τῷ διαγνῷ τις ἐνταῦθα εἰ καλλίων
Φρύνης Σιμίχη; πάντα γὰρ ἴσα καὶ ὁμόχροα καὶ
οὐδὲν οὔτε καλὸν οὔτε κάλλιον, ἀλλ´ ἤδη καὶ τὸ
τριβώνιον τέως ἄμορφον εἶναί μοι δοκοῦν ἰσότιμον
γίγνεται τῇ πορφυρίδι τοῦ βασιλέως· ἀφανῆ γὰρ
ἄμφω καὶ ὑπὸ τῷ αὐτῷ σκότῳ καταδεδυκότα.
Κυνίσκε, σὺ δὲ ποῦ ποτε ἄρα ὢν τυγχάνεις;
(ΚΥΝΙΣΚΟΣ)
Ἐνταῦθα λέγω σοι, Μίκυλλε· ἀλλ´ ἅμα, εἰ
δοκεῖ, βαδίζωμεν.
(ΜΙΚΥΛΛΟΣ)
Εὖ λέγεις· ἔμβαλέ μοι τὴν δεξιάν. εἰπέ μοι,
—ἐτελέσθης γάρ, ὦ Κυνίσκε, δῆλον ὅτι τὰ Ἐλευσίνια—οὐχ
ὅμοια τοῖς ἐκεῖ τὰ ἐνθάδε σοι δοκεῖ;
(ΚΥΝΙΣΚΟΣ)
Εὖ λέγεις· ἰδοὺ γοῦν προσέρχεται δᾳδουχοῦσά
τις φοβερόν τι καὶ ἀπειλητικὸν προσβλέπουσα. ἦ
ἄρα που Ἐρινύς ἐστιν;
(ΜΙΚΥΛΛΟΣ) Ἔοικεν ἀπό γε τοῦ σχήματος.
|
|
Traduction française :
[22] MICYLLE
Par Héraclès, qu'il fait noir ici ! Comment reconnaître dans de telles
conditions l'élégant Mégillos ? Comment faire pour savoir si Simiché a plus
de charmes que Phryné ? Ici, tout a la même teinte, tout est
uniforme. Rien de beau, rien de laid. Ce manteau que je trouvais miteux
fait désormais concurrence avec la pourpre royale ; en fait, nos
accoutrements respectifs sont devenus invisibles, submergés par
l'obscurité ambiante. Cyniscos, où es-tu ?
CYNISCOS
Je suis là, Micylle. Si tu veux, faisons un bout de chemin ensemble.
MICYLLE
Bonne idée. Donne-moi la main. Une question, cher Cyniscos : je suis
quasiment certain que tu fus initié aux Mystères d'Éleusis ? N'as-tu pas la
vague impression que l'atmosphère qui règne ici est identique à celle de
ces Mystères ?
CYNISCOS
Fort bien vu ! Tiens, regarde ! La donzelle qui passe avec un flambeau à la
main. Sa prunelle est terrifiante. Me tromperai-je en affirmant que c'est
une Érinye ?
MICYLLE Dans tous les cas, sa physionomie le laisse présager.
|
|