HODOI ELEKTRONIKAI
Du texte à l'hypertexte

Lucien, Le Scythe ou le Proxène

ξένε



Texte grec :

[4] Ἀλλὰ Τόξαρις Σκυθιστὶ προσειπὼν αὐτόν, Οὐ σύ, ἔφη, Ἀνάχαρσις ὢν τυγχάνεις ὁ Δαυκέτου; ἐδάκρυσεν ὑφ´ ἡδονῆς ὁ Ἀνάχαρσις, ὅτι καὶ ὁμόφωνον εὑρήκει τινά, καὶ τοῦτον εἰδότα ὅστις ἦν ἐν Σκύθαις, καὶ ἤρετο, Σὺ δὲ πόθεν οἶσθα ἡμᾶς, ὦ ξένε; Καὶ αὐτός, ἔφη, ἐκεῖθέν εἰμι παρ´ ὑμῶν, Τόξαρις τοὔνομα, οὐ τῶν ἐπιφανῶν, ὥστε καὶ ἐγνῶσθαι ἄν σοι κατ´ αὐτό. Μῶν, ἔφη, σὺ ὁ Τόξαρις εἶ περὶ οὗ ἐγὼ ἤκουσα ὥς τις Τόξαρις ἔρωτι τῆς Ἑλλάδος ἀπολιπὼν καὶ γυναῖκα ἐν Σκυθίᾳ καὶ παιδία νεογνὰ οἴχοιτο ἐς Ἀθήνας καὶ νῦν διατρίβοι κεῖθι τιμώμενος ὑπὸ τῶν ἀρίστων; Ἐγώ, ἔφη, ἐκεῖνός εἰμι, εἴ τις κἀμοῦ λόγος ἔτι παρ´ ὑμῖν. Οὐκοῦν, ἦ δ´ ὃς ὁ Ἀνάχαρσις, μαθητήν σου ἴσθι με γεγενημένον καὶ ζηλωτὴν τοῦ ἔρωτος ὃν ἠράσθης, ἰδεῖν τὴν Ἑλλάδα, καὶ κατά γε τὴν ἐμπορίαν ταύτην ἀποδημήσας. ἥκω σοι μυρία παθὼν ἐν τοῖς διὰ μέσου ἔθνεσιν, καὶ εἴ γε μὴ σοὶ ἐνέτυχον, ἔγνωστο ἤδη πρὶν ἥλιον δῦναι, ὀπίσω αὖθις ἐπὶ ναῦν κατιέναι· οὕτως ἐτεταράγμην ξένα καὶ ἄγνωστα πάντα ὁρῶν. ἀλλὰ πρὸς Ἀκινάκου καὶ Ζαμόλξιδος, τῶν πατρῴων ἡμῖν θεῶν, σύ με, ὦ Τόξαρι, παραλαβὼν ξενάγησον καὶ δεῖξον τὰ κάλλιστα τῶν Ἀθήνησιν, εἶτα καὶ τὰ ἐν τῇ ἄλλῃ Ἑλλάδι, νόμων τε τοὺς ἀρίστους καὶ ἀνδρῶν τοὺς βελτίστους καὶ ἤθη καὶ πανηγύρεις καὶ βίον αὐτῶν καὶ πολιτείαν, δι´ ἅπερ σύ τε κἀγὼ μετὰ σὲ τοσαύτην ὁδὸν ἥκομεν, καὶ μὴ περιίδῃς ἀθέατον αὐτῶν ἀναστρέψοντα.

Traduction française :

[4] Toxaris lui adressant la parole en langue scythe : "N'es-tu pas, dit-il, Anacharsis, fils de Daucétès ?" Anacharsis se met à pleurer de joie, d'avoir trouvé un homme qui parlât sa langue et qui sût ce qu'il était parmi les Scythes. "Et toi, lui demanda-t-il à son tour, comment se fait-il, étranger, que tu me connaisses ? - Je suis moi-même de ton pays ; je m'appelle Toxaris ; ma naissance n'est pas assez illustre pour que tu puisses me connaître. - Quoi donc ! tu es ce Toxaris dont on m'a dit qu'épris d'amour pour la Grèce, il a laissé en Scythie sa femme et ses jeunes enfants, s'est rendu à Athènes, où il a fixé son séjour et s'est concilié l'estime des hommes les plus distingués ? - C'est moi, s'il est vrai qu'il soit encore question de Toxaris chez les Scythes. - Eh bien ! reprit Anacharsis, apprends que je suis devenu ton disciple, et même ton rival dans ton amoureux désir de voir la Grèce. Le même objet m'a fait entreprendre ce voyage, et je viens vers toi, après avoir souffert mille maux en traversant les pays qui nous séparent. Si je ne t'eusse rencontré, le dessein en était pris, avant le coucher du soleil, je retournais à mon vaisseau, et je repartais ; tant j'avais la tête troublée de toutes les choses inconnues et étrangères qui ont frappé mes yeux ! Mais, je t’en conjure, an nom du Cimeterre et de Zamolxis, nos dieux nationaux, prends-moi, Toxaris, et sers-moi de guide, montre-moi tout ce qu'il y a de beau à Athènes, puis dans les autres parties de la Grèce ; fais-moi connaître les meilleures lois, les hommes les plus illustres, les moeurs, les assemblées, la vie privée, le gouvernement, enfin tout ce qui nous a engagés, toi d'abord, et moi ensuite, à entreprendre un si long voyage ; ne me laisse pas retourner dans ma patrie sans avoir satisfait ma curiosité.





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Dernière mise à jour : 12/05/2009