Texte grec :
[5] Τοῦτο μέν, ἔφη ὁ Τόξαρις, ἥκιστα ἐρωτικὸν
εἴρηκας, ἐπὶ τὰς θύρας αὐτὰς ἐλθόντα οἴχεσθαι
ἀπιόντα. πλὴν ἀλλὰ θάρρει. οὐ γὰρ ἄν, ὡς φής,
ἀπέλθοις οὐδ´ ἂν ἀφείη σε ῥᾳδίως ἡ πόλις· οὐχ
οὕτως ὀλίγα τὰ θέλγητρα ἔχει πρὸς τοὺς ξένους,
ἀλλὰ μάλα ἐπιλήψεταί σου, ὡς μήτε γυναικὸς ἔτι
μήτε παίδων, εἴ σοι ἤδη εἰσί, μεμνῆσθαι. ὡς δ´
ἂν τάχιστα πᾶσαν ἴδοις τὴν πόλιν τὴν τῶν
Ἀθηνῶν, μᾶλλον δὲ τὴν Ἑλλάδα ὅλην καὶ τὰ
Ἑλλήνων καλά, ἐγὼ ὑποθήσομαί σοι. ἔστι σοφὸς
ἀνὴρ ἐνταῦθα, ἐπιχώριος μέν, ἀποδημήσας δὲ
μάλα πολλὰ ἔς τε Ἀσίαν καὶ ἐς Αἴγυπτον καὶ τοῖς
ἀρίστοις τῶν ἀνθρώπων συγγενόμενος, τὰ ἄλλα
οὐ τῶν πλουσίων, ἀλλὰ καὶ κομιδῇ πένης. ὄψει
γέροντα οὕτω δημοτικῶς ἐσταλμένον. πλὴν διά
γε τὴν σοφίαν καὶ τὴν ἄλλην ἀρετὴν πάνυ τιμῶσιν
αὐτόν, ὥστε καὶ νομοθέτῃ χρῶνται πρὸς τὴν
πολιτείαν καὶ ἀξιοῦσι κατὰ τὰ ἐκείνου προστάγματα
βιοῦν. εἰ τοῦτον φίλον κτήσαιο καὶ μάθοις οἷος
ἀνήρ ἐστι, πᾶσαν νόμιζε τὴν Ἑλλάδα ἐν αὐτῷ
ἔχειν καὶ τὸ κεφάλαιον ἤδη ἂν εἰδέναι τῶν τῇδε
ἀγαθῶν· ὡς οὐκ ἔστιν ὅ τι ἂν μεῖζόν σοι καλὸν
χαρίσασθαι δυναίμην ἢ συστήσας ἐκείνῳ.
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Traduction française :
[5] - Ce que tu viens de dire, repartit Toxaris, n'est
pas d'un amant bien épris : on n'arrive pas jusqu'à
la porte pour s'en aller aussitôt ; mais sois sans
crainte ; tu ne t'en iras pas, comme tu le dis, et
cette ville ne te laissera pas partir : ses charmes
agissent puissamment sur les étrangers, et elle te
captivera sans doute au point de te faire oublier et
ta femme et tes enfants, si tu es père. Maintenant,
comment connaître promptement la ville des
Athéniens, ou plutôt la Grèce entière et toutes les
beautés qu'elle renferme, je vais te le dire. Il y a ici
un sage, né dans ce pays, mais qui a beaucoup
voyagé en Asie, en Égypte : il a été en relation avec
les hommes les plus éminents ; cependant il n'est
pas riche ; au contraire, il est pauvre ; tu verras un
vieillard vêtu, comme moi, de l'habit plébéien ;
mais sa sagesse et ses autres vertus l'ont mis en
honneur auprès de ses compatriotes, qui l'ont
choisi pour le législateur de leur cité, et qui ont
voulu soumettre leur conduite à ses lois. Si tu peux
acquérir son amitié, et connaître ce qu'il vaut, sois
sûr que tu trouveras en lui toute la Grèce, tout ce
qu'elle renferme de plus accompli ; je ne puis donc
te rendre un meilleur et un plus grand service que
de te mettre en rapport avec lui.
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